mardi 13 avril 2010

Accusé Blanc, levez vous!

Depuis quelques jours, le Bordeaux conquérant de 2009 est en passe de perdre toutes ses cibles. Après sa coupe de la Ligue et la ligue des champions qu’il dominait (meilleur bilan), c’est sa Ligue 1 qui est en train de se défausser devant son cadavre près à tomber à la renverse. Bordeaux n’est plus cette équipe au jeu léché, à la force mentale de fer, aux leaders décisifs, aux remplaçants émérites… Tant de qualités qui sont devenues autant de défauts. Et parmi cette douce valse qui s’approche tout finement vers le précipice, un homme évite la critique : Laurent Blanc. Seulement, le meilleur entraîneur de France en titre n’est pas exempt de tout reproche, comme ses joueurs et ses dirigeants. Avec en point d’orgue sa communication. En refusant de lever le voile sur son avenir, il entraîne avec lui une partie de son effectif vers ses envies d’ailleurs. Chamakh a signé (ou est sur le point) à Arsenal, Gourcuff et Diarra s’interrogent pendant que Gouffran, Bellion et Cavenaghi, à force de rester à côté de leur entraîneur pendant les matches se posent aussi des questions. Quand ce ne sont pas les neo-riches qui ont vu leurs contrats prolongés et bonifiés par leurs dirigeants (Jussiê, Henrique, Sané, Chalmé, Bellion…) qui se détendent devant l’assurance d’un train de vie aisé pour les trois ou quatre prochaines années.

Erreur de com?
Seulement pour éviter de créer un possible sentiment de malaise ou de relâchement dans son groupe, Blanc aurait dû, à l’image de Deschamps, certifier qu’il serait « là la saison prochaine, même si dans le football on ne sait jamais ». En assurant oralement sa présence à 99%, il aurait fermé le chapitre de son avenir, de sa succession et de celle de ses joueurs. Quitte à informer en interne son agent, le club et la fédération qu’il n’est pas encore fixé. Un mensonge dont la conséquence aurait été inexistante s’il restait en Gironde et mineur s’il prenait l’équipe de France ou un grand club européen. Ces deux cas entrant dans le « on ne sait jamais c’est le football. »
Quant à ses choix, comme tout entraîneur ils sont contestables, même si aucune erreur majeure ne vient ternir son management. Il reproche à son groupe d’être quantitativement limité, mais il a rejeté la proposition de son président de recruter cet hiver, jugeant son effectif équilibré. Seulement, comment juger Jurietti et Placente comme de potentiels remplaçants sur les côtés de la défense. D’ailleurs, Trémoulinas a joué les 15 derniers matches en intégralité. Un cas unique. D’autant qu’il ne ménage guère ses efforts sur son côté gauche. Devant, où la confiance est primordiale, Bellion et Cavenaghi sont au fond du trou face au faible temps de jeu accordé.
Alors oui, Bordeaux a moins d’argent que Lyon et Marseille, mais Bordeaux avait plus de dix points d’avance sur ces deux équipes en début d’année. Et même avec des blessures, même avec la Ligue des Champions comme parasite, Bordeaux ne peut présenter le famélique bilan de 13 points depuis janvier (15e de ligue) avec, en sus, la 18e défense (1,5 but par match).
A ce rythme, Bordeaux va tout perdre, même une participation à la Ligue des Champions. Mais pourrait garder Laurent Blanc… Car qui parmi les grands d’Europe voudrait d’un entraîneur qui termine 6e de Ligue 1 ? Et puis Didier Deschamps, tout nouveau champion de France n’aurait-il pas une plus belle allure le 20 mai pour les membres du conseil Fédéral ? Il reste six semaines à Bordeaux pour sauver ce qui reste sauvable et à Blanc pour s'assurer le meilleur avenir possible...

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