jeudi 26 janvier 2012

Le Real séduit, le Barça se qualifie

Mené 2-0 à la mi-temps, le Real Madrid a fait trembler Barcelone au Camp Nou, ce mercredi soir. Mais les Catalans ont sauvé leur billet pour les demi-finales de la coupe du roi.
Mercredi 25 janvier, Barcelone (Camp Nou) - Alexis, Cesc, Pedro, Piqué, Puyol, Busquets et Xavi peuvent exulter,
ils sont en demi-finales de la Coupe du Roi. Mais ils ont souffert pour éliminer le Real Madrid.

Ce qui est bien avec un clasico, c’est que malgré son caractère de plus en plus récurrent, on n’est jamais déçus. Encore une fois ce mercredi soir, pour le numéro cinq de la saison, il y a tout eu. Comme à l’aller, Ronaldo a marqué et Messi, encore discret, a accéléré pour donner un but décisif. Comme souvent, les cartons jaunes se sont succédés, malgré la tempérance pour les deux camps de M. Fernando Teixeira et le Real n’a pas terminé à onze. Ç’aurait dû être Diarra avant la mi-temps, ce fut Sergio Ramos en fin de match pour un léger coup de coude sur Busquets.
Contrairement à l’aller, en revanche, et pour la première fois depuis des années, le Real a proposé un jeu plaisant et offensif face aux Catalans. Pour son vingtième match face à Barcelone, Mourinho a peut-être trouvé une piste à explorer pour les prochains clasicos, s’il y en a plus qu’un, puisque des médias espagnols annoncent le départ du "special one" à la fin de la saison.
Tous les regards étaient tournés vers Pepe avant le match. Apte ? Blessé ? Titulaire ? Remplaçant ? Mourinho l’avait soutenu publiquement après son geste insensé sur la main de Messi. Il a même décidé de le titulariser. Mais Pepe (qui a encore simulé avoir reçu un coup de coude à la 35e sur un corner) était en défense centrale, à côté de Sergio Ramos. Car pour se qualifier, le Real devait obligatoirement marquer plusieurs fois (1-2 à l'aller). Alors, Kaka, Ozil, Ronaldo étaient placés en soutien de Higuain. Une ambition offensive au coup d'envoi plus affichée depuis la "manita" du 29 novembre 2010. Même si Benzema était sacrifié, Mourinho a présenté un 4-2-3-1 plus conforme au Real habituel. Celui qui domine la Liga avec cinq longueurs d’avance sur les Catalans. Des Barcelonais avec la même équipe qu’à l’aller, soit la meilleure du moment, avec Pinto dans le but, comme d’habitude en Coupe du Roi.

Le Barça s'envole en quatre minutes
Un Real offensif, donc. Et entreprenant. Dès les premières secondes, Higuain ne profita pas d’une mésentente entre Alves et Pique et Ronaldo trouva à plusieurs reprises Pinto sur sa route. En fait, Kaka et Ozil orchestraient bien le jeu de Merengues plus présents, alors que le Barça, fébrile, tenta même de jouer en contre, en lançant en profondeur Alexis. Le Real aurait mérité d’ouvrir le score lors des trente premières minutes. Ozil, d’une frappe sèche de 25 mètres, trouva la transversale (23e) et Higuain (28e) buta sur un Pinto, qui trop sûr de sa technique lui passa la balle en voulant relancer sa formation. La soirée s’aggrava même pour les Barcelonais avec la sortie sur blessure d’Andrès Iniesta (au biceps fémoral de la cuisse droite à la 31e, remplacé par Pedro qui revenait tout juste de blessure). Ce qui coïncida avec le réveil des Blaugranas, enfin capables d’enchaîner des passes en petit périmètre. Sans être trop dangereux, jusqu’à un nouvel éclair de Messi. Le triple ballon d’or accéléra, provoqua toute la défense madrilène aspirée par le joyau argentin. Il servit Pedro seul à sa gauche. L'ailier trompa Casillas (43e). Messi omniprésent à la fin de la première période. Il tacla Pepe à retardement et prit un carton jaune. Il accéléra et se fit faucher par Lassana Diarra, qui ne prit pas un second carton jaune. Mais le Français contra le coup franc et l’envoya vers Alves, dont la reprise d’une pureté géniale, termina dans la lucarne droite de Casillas (2-0, 45e+2).
Deux tirs cadrés, deux buts. Forcément cruel pour le Real, obligé de remporter la seconde période 3-0 pour se qualifier. Encore plus cruel lorsque l’arbitre annula le but de Ramos, coupable d’avoir un peu tiré Alves par le bras (51e). Toujours plus cruel quand le Barça se mit à monopoliser la balle latéralement et sous les chants des 95 486 spectateurs du Camp Nou.

Le Real revient en trois minutes
Alors Mourinho tenta le tout pour le tout avec les entrées de Granero, Callejon et Benzema aux places de Diarra, Kaka et Higuain, pendant que Barcelone retombait dans un faux rythme un peu trop récurrent cette saison. Le Real en profita. Parfois effacé lors des grands matchs mais très bon ce mercredi, Ozil servit Ronado dans le dos de la défense. Le Portugais effaça Pinto pour réduire l’écart (2-1, 68e). Une lueur d’espoir transformée en illumination lorsque Benzema passa Puyol d’un sombrero et égalisa (2-2, 71e). À cet instant, le Real Madrid était à un but de la qualification et même à quelques centimètres lorsque l’avant-centre français fut repris de justesse par Puyol avant de pouvoir armer devant Pinto (75e).
Sentant son équipe vaciller, Guardiola, contrairement à sa philosophie, sortit un attaquant (Alexis) pour faire entrer un défenseur (Mascherano). Et l’arbitre, diplomate en oubliant des cartons et même des penalties tout le match, finit par expulser Sergio Ramos, embrasant un peu plus des dernières minutes déjà bouillantes.
Méritants ce mercredi, les Madrilènes ont abandonné le seul trophée conquis la saison passée mais ont certainement éteint l’incendie qui s’était déclenché la semaine dernière. Et puis le Real n’a pas tout perdu. En obtenant un score de parité, il a maintenu un bilan équitable avec son meilleur ennemi (86 victoires chacun, 46 nuls). Alors, rendez-vous le 22 avril, même lieu…