mardi 28 décembre 2010

Mon onze cheap de la phase aller

Seule règle pour appartenir à ce onze du pire de la Ligue 1: jouer. Donc pas de Planté, Licata, Ederson, Bellion ou autres.... Trop facile. Enfin, être à Arles-Avignon est fortement handicapant. On ne tire pas trop sur les ambulances, en somme.

Gardien:
Runje c'est un match de folie contre Bordeaux pour finir six mois très faibles. Et en plus, il trouve le moyen d'être en première ligne des joueurs révoltés par le public lensois. Valverde a vécu une fin d'année un peu difficile alors que Sorin n'a pas été décisif comme la saison dernière.

Défenseurs:
Si Runje est le plus mauvais gardien, il le doit aussi à sa défense. Ainsi, Bédimo et Chelle l'accompagnent dans l'équipe du pire de la L1. Gace à Nice souffre aussi régulièrement. Le voisin monegasque n'a pas la défense la plus rassurante de France. Et Adriano, qu'il soit à droite à gauche ou dans l'axe, n'y est pas étranger. A Toulouse, Fofana n'est as davantage brillant.

Milieux:
Erbate est le seul de l'ACAA dans l'équipe. Pourtant les Grecs Charisteas et Basinas auraient mérité le brassard de cette équipe. Mais leur apport a été tellement insignifiant. En revanche, le marocain a signe un deuxième échec en deux tentatives en France. Après six mois à l'OM, le voici renoncé au bout de six nouveaux mois à Arles-Avignon. Mais après un retentissant raté en défense, il semblait s'imposer au milieu. Une énigme. Dans cette catégorie tous les milieux de Monaco ont leur plcae (Haruna, Coutadeur, Mangani, Gosso, Costa...). Sessegnon a logiquement perdu sa place dans l'équipe type du PSG, s'est fait insulté par son entraîneur et on l'empêche quitter la capitale. Six vrais mois de merde pour un faux talent. Le Okocha du "cheap".

Attaquants:
Il y a des postulants, malheureusement pour la Ligue 1. Mbokani n'est vraiment pas le Dieu de l'ASM. Avec un but pour trois avertissements, les 7 M€ sont loin d'être amortis. Bordeaux a obtenu le pprêt de Maazou. Une sacrée bonne idée tant l'attaquant passé par Monaco est désespérant. Yoan Gouffran (2 buts en 17 matches) traîne sa maladresse sur l'aile droite de Bordeaux comme Braaten à gauche à Toulouse qui a brillé trois matches avant de redevenir pataud (4 buts mais 1 sur ses 13 dernières rencontres). Il espérait succéder à Gignac. Raté. Justement, André-Pierre (1 but en 13 matches) collectionne les sifflets et les échecs. Il n'a pas assimilé l'emblème de l'OM "Droit au but". Vahirua (3 buts en 13 matches) a aussi un problème d'intégration à Nancy alors que Rivière (3 buts en 19 matches) ne confirme pas les espoirs placés en lui à Saint-Etienne. Enfin, une question, à quand remonte la dernière bandelette sortie par Maoulida? Le 7 août pour une défaite contre Nancy (1-2). Depuis, 14 matches sans la moindre réalisation.

lundi 27 décembre 2010

Mon onze type de la phase aller

Gardien :
Sans lui, Bordeaux serait certainement relégable. Cédric Carrasso est le seul - avec Plasil et Fernando et Trémoulinas à un degré moindre - à être au niveau dans une équipe en déliquescence depuis un an. Ultra-décisif lors face à Paris, Marseille, Lyon, Sain-Etienne, Arles-Avignon, il est installé en équipe de France et mériterait une première sélection. Mais Lloris et Mandanda sont aussi dans le rythme cette saison. Ospina, quant à lui a levé les quelques doutes datant de la saison passée.

Défenseurs:
L'axe est aussi prolifique que les ailes sont déplumées. De fait, quatre actuels axiaux prennent place dans cette défense idéale. Paul Baysse est une des vrais révélations des six premiers mois. Parfois à droite, parfois dans l'axe, l'ancien sedanais est un élément essentiel de la réussite brestoise. Comme Ecuele Manga à Lorient. Lui aussi ancien de L2, il a déjà fait oublié Koscielny et Marchal pour devenir le maitre de la défense des merlus. Preuve que la défense est une spécialité bretonne, Mangane réalise aussi une bonne saison. Le capitaine de la meilleure défense de L1 est le sage indispensable au milieu de jeunes (Catherine, Kana-Biyik, Danzé...). Enfin Armand, positionné à gauche, est devenu indispensable à Paris dans l'axe, formant avec Sakho une charnière de gauchers très complémentaire et performante. Mais le couloir gauche est tellement déserté en L1. Cissokho est décevant, Trémoulinas ne revient que depuis deux mois, Taiwo et Heinze sont irréguliers, Grichting est en deça et a été blessé... Et à droite ce n'est guère mieux, Azpilicueta a vécu une intégration compliquée à la Ligue 1 avant de se blesser, Fanni enchaîne les parties au mieux correctes. Reveillère, Baca et Hengbart ont eu le mérite d'être réguliers.

Milieux:
Cabaye et Pedretti sont justes bons. Comme d'habitude, sans faire de bruit. Proches d'eux, il y a M'vila, Kallstrom, N'dinga, Cohade, Capoue, Matuidi ou Plasil. En revanche, Chantome est LA révélation. Irrégulier jusque là, il a poussé Clément et Bodmer sur la banc. Seul hic, il n'est pas encore décisif (0 but et 0 passe).
Plus haut, Marvin Martin symbolise la jeunesse talentueuse de Sochaux (avec Cros, Boudebouz, Anin...). Il est aussi le meilleur passeur du Championnat. Dans la ligné des Pedretti et Meriem.

Attaquants:
Moussa Sow meilleur buteur après 19 journées, la cote était monstrueuse. Parfois catalogué maladroit et donc placé sur les ailes, il a prouvé son réalisme avec 14 buts. Une confirmation est attendu pour ne paz connaître une suite à la Poussilou ou à la Bellion... El Arabi est aussi une révélation. Mais après un début de saison canon, la Caennais marque un peu le pas, comme toute son équipe. Comme Payet à Saint-Etienne qui s'est éteint en même temps qu'il enchaînait les sélections. Le contraire de Lisandro qui porte une large partie du retour lyonnais du bout de sa barbichette ou Hazard qui a effacé un bien terne début. Par contre, Nenê a plutôt été crescendo. Recruté 6M€ à Monaco, Paris suit les performances de son brésilien qui vampirise les ballons et l'attention, comme un cran en dessous de Mounier à Nice.

mercredi 15 décembre 2010

CFoot, c'est quoi?

A partir de l'été 2011, une nouvelle chaîne de football va voir le jour en France. Nommée CFoot, elle sera dirigée par la Ligue de Football Professionnel. Objectif : faire peur à Canal +.

Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) s’est immiscé bien malgré lui dans la guerre des droits télévisuels. Et a offert à la Ligue de Football Professionnel (LFP) un cadeau qui pourrait rapidement devenir empoisonné en lui confiant la fréquence sur la Télévision Numérique Terrestre (TNT) payante qui était libre. Ce choix peut être surprenant. D’abord à la vue de la concurrence. Le groupe Canal + avait proposé une chaîne existante - Canal + Family - afin de combler son offre Canal + 3 étoiles (avec Canal +, Canal + Sport et Canal + Cinéma), un abonnement via la TNT. Une chaîne familiale comme son nom l’indique qui aurait complétée l’offre de la TNT payante déjà riche d’information (LCI), de sport (Eurosport), de découverte (Planète) et de chaînes généralistes variées (TF6, Paris Première, TPS Star). Mais octroyer une fréquence supplémentaire à Vivendi (maison mère de Canal + mais aussi de Multi thématiques qui détient Planète) aurait été compliqué puisque le groupe aura avec TF1 et M6 une chaîne supplémentaire à l’extension définitive de l’analogique. Dans quelques mois, le groupe Canal aurait donc pu contrôler sept chaînes de la TNT. Et puis cette candidature avait l’apparence d’un contre projet pour priver la LFP de la place. Quant à Numeric TV, la candidature était trop floue pour être sérieusement dans la course.
Pourtant, la Ligue n’avait pas forcément un dossier plus lisible, à court terme. Entre un financement incertain et une grille des programmes fluctuante, rien n’indique que cette chaîne soit pérenne, ni n’apporte un réel plus à la TNT payante qui peine à trouver son public (12,90 € par mois), contrairement à la gratuite. D’ailleurs, à partir de l’été 2011, CFoot (son nom provisoire qui pourrait être définitif) sera bien sur la TNT mais aussi sur tous les réseaux câblés et ADSL au prix de 4 € par mois. Pour être viable dès 2012 - l’objectif de la Ligue – un parc d’abonnés de 3,5 de foyers est espéré à horizon 2014.

De la Ligue 2 et des matches en différés

Concernant les programmes, la LFP souhaite nouer des accords commerciaux avec les 11 clubs disposant d’une chaîne (OM TV, OL TV, Onzeo, Girondins TV…), proposer des reportages forcément bienveillants, des documentaires historiques, mais aussi diffuser neuf des dix rencontres de chaque journée de Ligue 2 (un magnifique découpage des journées sur trois ou quatre jours devrait être nécessaire). Et les clubs de Ligue 1 ? Ils seront visibles en différé dans un premier temps avec deux rencontres par tour de Coupe de la Ligue et deux matches de chaque journée de Ligue 1.
Puis peut-être en direct, lorsque les droits du championnat arriveront à leur terme. Et c’est bien pour être prêt pour le prochain appel d’offre - vers fin 2011 - que cette chaîne voit le jour dès juillet prochain. Avec un canal en état de marche, la Ligue espère créer la peur dans les bureaux de Canal +, à Boulogne-Billancourt, alors qu’Orange, qui paye 203 millions d’euros pour l’affiche du samedi soir (et les droits mobiles que l’opérateur souhaiterait conserver) ne sera pas candidate, offrant à la chaine cryptée un possible monopole, ce qui n’était plus arrivé depuis 1996 et l’apparition de TPS (rachetée en 2005 par Vivendi).
Seulement Canal +, peut-être avec de l’intox, assure ne pas souhaiter mettre davantage d’argent qu’actuellement, soit 460 millions d’€ (l’affiche du dimanche soir, huit matches sur Foot + et trois magazines). Une position assumée depuis de longs mois, ayant poussé Frédéric Thiriez, le président de la LFP, à explorer plusieurs pistes. Après le rachat avorté d’Orange Sport, c’est finalement une chaîne autonome, suivant le modèle de l’Eredivisie aux Pays-Bas, qui a difficilement convaincu les présidents de club professionnels.
Maintenant que le CSA a donné une fréquence à CFoot, la LFP a donc son arme de pression mais a aussi octoyé un argument supplémentaire pour que Canal + se contente de réellement remettre la même somme pour le même contenu. (4,2 millions d'abonnés à 4€ seraient nécessaires à la Ligue pour obtenir les 203 millions d'Euros versés par Orange). Surtout que si la Ligue envisage de davantage disperser la journée de championnat à travers le week-end (le samedi après-midi notamment), la chaîne cryptée a, avec le Top 14 de rugby et la Premier League, des programmes qui marchent à un coût bien moindre. D’ailleurs, la Ligue de rugby (qui reçoit 29 millions annuels jusqu'à la fin de cette saison pour l’intégralité des matches du Top 14) veut aussi une nette augmentation de ses recettes audiovisuelles… Or, même si les abonnements des bouquets de Canal vont augmenter, il n’y aura pas de l’argent pour tout le monde.

mardi 14 décembre 2010

Le Barça dit 33

Le Barça avait contourné une règle historique en 2006 en sacrifiant la virginité de son maillot au profit de l’Unicef (le club arborait déjà le logo de son équipementier et celui de la chaîne catalane TV 3 sur sa manche droite). Un geste plein de générosité puisque l’Unicef ne donnait aucune somme. Mieux, le club catalan verse 2 millions d’€ à l’association.
Mais ce comportement avait peut être aussi pour objectif de préparer les socios à l’arrivée d’un « vrai » sponsor. Ce qui sera effectif la saison prochaine avec l’association à but non lucratif, Qatar Foundation, qui trônera sur le devant du maillot blaugrana - avec l’Unicef - pour la modique somme de 33 millions d’€ par an pendant cinq saisons. Un montant qui fait de la tunique du F.C. Barcelone la plus chère du monde. Normal pour la meilleure équipe du monde.

Les maillots les plus chers d’Europe
1. Barcelone (Qatar Foundation) 33M€
2. Manchester United (Aon) 23,6M€
3. Liverpool (Standard Chartered Bank) 23,6M€
4. Real Madrid (Bwin) 23M€
5. Bayern Munich (T-Home) 22M€
6. Chelsea (Samsung) 16,3M€
7. Tottenham (Autonomy et Investec) 15M€
8. Lyon (BetClic et Everest Poker) 12,5M€
9. Milan A.C. (Fly Emirates) 12M€
10. Schalke 04 (Gazprom) 11,8M€
11. Manchester City (Etihad Airways) 9,2M€
12. Paris S.G (Fly Emirates et Winamax) 9M€
13. Inter (Pirelli) 8,7M€
14. Juventus (Bet Clic) 8M€
15. Arsenal (Fly Emirates) 7,7M€
… OM (Betclic) 6,9M€

Au niveau des sélections, la France avec son partenariat qui débutera en 2011 avec Nike sera en tête avec 42,6 M€ (voir le nouveau maillot ci dessous, document Le Parisien).

lundi 13 décembre 2010

Le top 20 des footballeurs les mieux payés

Le classement des footballeurs les mieux payés selon le magazine Forbes.
Revenu annuel total (salaire et contrats annexes).

1 David Beckham 29 millions
2 Cristiano Ronaldo 22 millions €
3 Ricardo Kaka 18 millions €
4 Ronaldinho 18 millions €
5 Thierry Henry 18 millions €
6 Lionel Messi 15 millions €
7 Frank Lampard 13 millions €
8 John Terry 12 millions €
9 Zlatan Ibrahimovic 12 millions €
10 Steven Gerrard 11 millions €
11 Wayne Rooney 11 millions €
12 Samuel Eto'o 10 millions €
13 Fabio Cannavaro 9 millions €
14 Rio Ferdinand 8 millions €
15 Francesco Totti 8 millions €
16 Michael Ballack 8 millions €
17 Carlos Tevez 7 millions €
18 Daniel Alves 7 millions €
19 Karim Benzema 7 millions €
20 Raul Gonzalez 7 millions €

lundi 29 novembre 2010

La main des Dieux

Barcelone a largement dominé le Real Madrid ce lundi sur la pelouse du Camp Nou (5-0) et prend dans le même temps la tête d'une Liga dont il devient le grand favori.C’est ce qui s’appelle une gifle. Mais alors une sacrée. Les cinq doigts écartés, avec de l’élan et qui laisse une trace intemporelle, dans la tête notamment. Un peu comme le 6 à 2 infligé à Bernabeu par ce même Barça, il y a deux saisons (le 2 mai 09).
Pourtant, le Real Madrid s’est équipé cet été pour ne plus revivre pareille humiliation. Mais que les Khedira, Carvalho, Ozil ou Di Maria ont semblé petits. Aussi petits que tous leurs coéquipiers en somme. Aussi petits que José Mourinho sur son banc. Un siège en cuir qu’il n’a que rarement quitté pour ce qui est sa première défaite avec le Real. Le visage grave et le regard dans le vide. Comme tous les Merengues. Mais plus que toutes les recrues, plus que Ronaldo, le « special one », devenu le « Mou » en juin était attendu. Après son braquage à la milanaise au printemps dernier avec l’Inter sur cette même pelouse du Camp Nou, en demi-finales de la Ligue des Champions (3-1, 0-1) qu’allait sortir de son tableau le messie pour bloquer Messi and co? Et bien rien. Une composition classique en 4-2-3-1. Comme pour confirmer qu’il tenait compte de la fameuse culture du club. Le Real est offensif et n’a pas peur du Barça, surtout. Seule modification, Benzema étant en pointe à la place de Higuain, diminué par une lombalgie. Le Français qui n’a pas saisi sa chance. S’il a eu très peu d’opportunités, il n’a pas su les bonifier par une technique souvent approximative, se heurtant à un Puyol déchaîné qui n’a pas lâché Ronaldo non plus, réalisant des courses de 50 mètres, juste pour tamponner le grand Cristiano.
Si le Real était classique, Barcelone l’était aussi avec Messi en électron libre, revenant souvent au niveau de Xavi et Inesta associés au milieu devant Busquets, Villa étant à gauche. Barcelone avait comme toujours le ballon dans les pieds, allant jusqu'à 77% de possession avant la mi-temps. Un jeu de passe enivrant que le Real n’a que modérément contesté au début, préférant une défense parfois à 5 avec Di Maria qui suivait Alves sur son aile à la trace. Car Mourinho a finalement tout tenté pour contrecarrer la marche triomphale catalane. Mais laisser la balle au Barça lorsqu’il est dans un grand soir s’avère punitif. Ainsi, Xavi était à la conclusion d’une fluide construction en reprenant de volée, devant Casillas, un service parfait d’Iniesta (10e). Puis, au terme d’une minute ininterrompue de jeu à une touche de balle, Villa, seul sur l’aile gauche, trouvait d’un centre tendu devant le but Pedro (18e, 2-0).
Autre solution testée, le pressing tout terrain, expérimentée en début de deuxième période avec Lass Diarra qui avait remplacé Ozil pour calquer le schéma madrilène sur celui de son adversaire. Pour un constat identique : Deux buts rapides. Les deux sur des offrandes de Messi pour Villa à chaque fois à la limite du hors-jeu (3-0, 58e). Juste avant, Xavi avait « gâché » une offrande de l’actuel Ballon d’Or en ne redressant pas suffisamment sa frappe.

Une démonstration "fantastica"

La seule réponse des madrilènes fut physique, dans le moment sens du terme. Apathiques sur le terrain, ils perdaient leur sang froid. Ronaldo poussait Guardiola, le grand gagnant de la soirée, qui s'est toujours imposé dans le clasico depuis qu'il entraîne les Blaugrana, en première période parce que le coach catalan ne lui avait pas donné la balle sortie en touche (36e). S'en suivit un ton agressif dans les deux camps puis presque dans l'instant Ronado s'écroulait dans la surface lors d'un contact avec Valdes. Mais l'arbitre ne bronchait pas, jugeant que le Portugais avait amplifié sa chute et qu'il avait poussé le ballon pour provoquer ce contact (39e). Fermant l'unique période de légère domination madrilène de 3 minutes...
En fin de partie, Ramos allumait la cheville gauche de Messi par pure méchanceté. Un geste sanctionné d’une expulsion qui complétait l’addition des cartons jaunes (7 pour le Real et 5 pour le Barça). C’était après la cinquième réalisation de la soirée, signée Jeffren sur un service de Bojan (5-0, 90e+1). Un but 100% sorti du banc et de la masia, le centre de formation du Barça. Comme un symbole. Face à la très chère formation de la capitale, les petits jeunes ont offert « la manita » tant espérée (8 joueurs formés à Barcelone au coup d'envoi contre 1 au Real, Casillas). Mais davantage que le score signé en sept frappes cadrées, la manière interpelle. Les deux tiers de possession du Barça en sont l’illustration. Si cette statistique est généralement à prendre avec des pincettes, ce lundi soir, elle révélait la totale domination catalane.
Il n’aura manqué qu’un petit but du monstrueux Messi, qui l’a pourtant cherché par moments, trouvant le poteau en début de match (6e), pour que la soirée barcelonaise soit encore plus parfaite et que la défense du Real encaisse autant de buts en un match que depuis le début de la saison en Liga - six. Mais au lendemain des élections législatives dans la région durant lesquelles l’ancien président du Barça, Laporta, a été élu, les 98 000 socios s’en sont contentés en tendant haut les mains vers le ciel, au terme d’un « clasico » écrit en blaugrana et en majuscule.
Le retour à Madrid, le 17 avril 2011, sera forcément électrique avec un record à égaler pour le Barça qui visera un sixième succès de rang face à son pire ennemi. Un record détenu par le Real entre 1962 et 1965 qui ne tient plus qu'à un fil. Comme pas mal de certitudes à Madrid qui a même abandonné son fauteuil de leader de la Liga à son bourreau.




mercredi 17 novembre 2010

Tout deviendrait possible...

La France a signé une victoire de prestige à Wembley, comme en 1999, face à une terne et amoindrie Angleterre.

Les Bleus ont achevé trente huit années de cohabitation avec Adidas par une victoire. La 222e en 391 parties. Un succès avec trois buts, c’était la moindre des choses pour remercier l’équipementier aux trois bandes de tous les titres et de toutes les galères, notamment récentes, pour sa fidélité. Un beau point final, avant d’ouvrir une nouvelle ère par une virgule.
Sportivement, pour établir une comparaison, cette rencontre tombait à pic. Encore davantage lorsque l’on confrontait le nombre de sélections des deux équipes au coup d’envoi. 271 capes côté Anglais et 271 capes côté Français. Une égalité parfaite, avec tout de même 62 % des sélections détenues par deux hommes en Angleterre (80 pour Ferdinand et 89 pour Gerard) pour trois joueurs à deux sélections ou moins (deuxième pour Gibbs, première pour Henderson et Carroll). C’est le principal enseignement. L’équipe de France en configuration optimale, moins Alou Diarra et Diaby, peut-être, est bien meilleure que cette Angleterre. Mais qu’en serait-il avec Terry, Ashley Cole, Lampard, Defoe, Rooney, Bent et Hart ? Les bases de l’actuel sixième au classement FIFA. On ne le saura jamais. Ou alors durant l’Euro 2012. Qui sait, si les deux nations venaient à se croiser.
D’ailleurs, la disposition bleue à Wembley pourrait être un tournant dans la récente chronique française. Nasri et Gourcuff ont été associés au départ. Une première intéressante. Dans une situation de contrôle comme le fut la France, leurs qualités conjointes permettent de maîtriser de façon ostentatoire la balle et de proposer de beaux enchaînements avec Malouda et Benzema, surtout. En revanche, sur les rares pertes de balles, l'équilibre est assez précaire avec le seul M'Vila devant la défense. L’avant-centre parfois contesté et contestable a clos le peu de débat qui existait sur l’identité du numéro 9 par son but (le 3e en quatre matches) et sa prestation dans l'ensemble. Quant à Abidal, il a repris sa place comme si Clichy ne l’avait jamais convoitée.

Benzema confirme sa place, Nasri aussi

En ce sens, la France a présenté une copie plus que propre. Elle avait besoin d’un match référence. Elle ne l’a pas forcément réalisé intégralement mais les progrès et surtout les enseignements sont plus fournis que lors des quatre matches éliminatoires réunis.
Ainsi, l’entrée, pied au planché des Bleus a noyé des Anglais sous les trombes d’eau qui tombaient depuis la fin de l’après-midi sur Londres, n’améliorant pas l’état déjà terne de la pelouse. Si la frappe de Gourcuff se heurta à un arrêt approximatif de Foster (12e), le une-deux Benzema - Malouda conclut, du gauche et dans un angle fermé, par le Madrilène ouvrit rapidement la marque (16e), permettant à ses coéquipiers de contrôler, sans être réellement inquiétés. Car si le talent manquait dans l’équipe de Capello, l’agressivité faisait aussi défaut, surtout en première période, ce qui est sûrement plus inquiétant pour le coach italien.
La sortie des deux hommes de base des défenses n’allait pas être favorable aux Anglais. Sans Ferdinand dans un camp et Mexès de l’autre, Sakho chipait le cuir à Gerard à l’entrée de la surface (52e) et Valbuena était seul à la réception d’un centre de Sagna qu’il envoya, d’une volée du droit, dans les filets de Foster (2-0, 55e).
Même si les dernières minutes étaient en dedans et les Anglais présentaient un brin de pressing et d’envie, seul Gerard se montrait dangereux, en trouvant le haut de la transversale (63e) et en dévissant (81e), dans un premier temps.

Petit sursaut anglais en fin de match

Laurent Blanc offrait même des miettes à Alou Diarra qui purge depuis cinq semaines une suspension avec Bordeaux. Une idée contestable. Pas au niveau de l’éthique. Juste de la compétitivité, puisque le grand bordelais lâcha le marquage de Peter Crouch sur un corner, laissant le géant (2m01) marquer un 22e but en blanc, vingt secondes après son entrée en jeu, à la place de Gerard, blessé (1-2, 87e). Bothroyd, le première joueur de Cardiff (D2) à honorer une sélection anglaise, avait même la balle d’égalisation sur son crâne (90e+2), bien captée par Lloris, quatrième capitaine sous Blanc. La France a donc tremblé, la faute aux six changements notamment, à la fin d’un match qu’elle maîtrisait.
De quoi apporter un léger bémol au moment d’entrer dans une longue période sans matches. Près de trois mois durant lesquels Laurent Blanc aura à dresser un premier bilan de son action et de ses hommes, avant la réception, le 9 février, d’un Brésil défait à Doha par l’Argentine de Leo Messi sur une frappe croisée dont il a le secret, dans le temps additionnel, hier après-midi (1-0). C’est ainsi. À défaut de véritables adversaires dans son groupe, la France en est réduit à se rassurer, voire à se tester lors d’oppositions amicales. De là à ce qu'avec ce groupe, dans quelques mois, tout (re)devienne possible...

vendredi 12 novembre 2010

L'histoire est encore plus rancunière que les hommes *

Si les résultats sont de retour depuis peu, l'équipe de France a du mal à tourner la page de la Coupe du monde 2010. Logique.

Alors que l’histoire des primes refait surface, renvoyant plus de quatre mois en arrière, vers un temps que le football français pensait avoir soldé, et donc effacé à coup d’état généraux et de licenciement. Seulement, l’histoire n’est pas écrite par quelques hommes dans des bureaux souvent trop grands pour eux. Elle ne l’a jamais été et ne le sera jamais. L’Histoire n’a pas vocation a être oubliée, mais plutôt conservée pour se rappeler des grands et des mauvais moments, comme une leçon collective. Alors, quelques jours avant de se souvenir de la première guerre mondiale à l’occasion du 11 novembre, trop souvent catalogué comme simple jour férié, si possible synonyme de pont les bonnes années, le football français a tout fait pour ne pas signer l’armistice avec ses erreurs passées. Alors oui, les joueurs de l’équipe de France, en tout cas certains, veulent toucher des primes alors que Patrice Evra avait publiquement annoncé le renoncement général au soir d’une élimination au premier tour d’une Coupe du monde désastreuse. Mais ce qui dérange la Fédération n’est ce retour en arrière afin que des œuvres caritatives profitent des plus de 3 millions d’euros. Si la démarche présentée par Alou Diarra est véridique, pourquoi ne pas les laisser faire ? Seulement, la FFF a un déficit de 1,5 million d’euros au 30 juin. Et la manne doit être reversée au football amateur, en partie. Le reste ? Direct dans les caisses. Ou comment rattraper des multiples erreurs sans effort.

Domenech respecte la loi, lui

Dans le même temps, le nouveau roi du poker et du pôle emploi a officiellement lancé sa campagne d’enrichissement personnel. En attaquant la 3F aux prud’hommes il a juste suivi la loi et les droits qui lui sont offerts, comme à chaque travailleur français. Lui tomber dessus, alors que l’on manifeste pour préserver en l’état le système des retraites ne manque de saveur. Mais, la somme demandée crée également le choc. 2,9 millions d’euros, c’est osé. Sauf que la Fédération a rompu un CDI de cadre à la direction technique nationale pour des motifs relevant de sa fonction de sélectionneur. Une mission sous CDD achevée au moment du licenciement. Comment plaider le renvoi pour faute grave (lecture de la lettre des joueurs, refus de saluer Parreira…) alors que les faits ne concernaient pas la fonction du contrat rompu ? Domenech va donc gagner aux prud’hommes parce que Duchaussoy, le président intérimaire (même s’il semble oublier ce dernier mot) s’est comporté comme un amateur sur ce dossier. Après le million et demi versé à Bordeaux par Escalettes, précédent président, pour préjudice suite au recrutement de Blanc, la FFF va encore perdre de l’argent bêtement. Et les joueurs ne vont pas faire des âneries tous les mois pour résorber les trous de la Fédération.

Après Abidal, Ribéry et Evra ?

Et pendant ce temps, le premier mutin en chef est de retour. Le seul à avoir évité les sanctions en se présentant avec son avocat le jour des auditions. Eric Abidal revient, donc. Juste parce que Gaël Clichy a été insuffisant sur l’aile gauche de la défense. Si Clichy avait été bon, le Barcelonnais frappeur hystérique sur les vitres du bus lors du jour historique de la grève ne serait jamais réapparu. Et les autres « caïds immatures » chers à Bachelot pourraient suivre. Patrice Evra fait acte de candidature dès qu’il le peut, confirmant qu’il ne veut pas des primes. Après le match contre l’Angleterre, sa suspension sera purgée. Avec le retour d’Abidal, il n’est pas certain qu’il aura une autre chance, mais après tout, pourquoi pas, puisque Franck Ribéry, certainement le plus ridicule en Afrique du Sud reviendra dès qu’il sera prêt physiquement. Pour la morale, espérons qu’il ne le soit jamais. Qu’il laisse Nasri, Gourcuff, Payet voire Valbuena éclore. Car si tout Homme mérite une deuxième chance, il convient de laisser un temps, pour que les plaies se dissipent.
Dans la confrérie des sanctionnés, seul Jérémy Toulalan n’a toujours pas entrevu la lumière. Trop faible en défense centrale, puis pas prêt au milieu, sa carrière internationale s’est peut-être achevée en Afrique lorsqu’il a demandé à son conseiller de réécrire le fameux communiqué, tellement le premier, rédigé par les mutins et les moutons, lui faisait honte. Le joueur ne mérite pas forcément de revenir à Clairefontaine, l’homme davantage. Le parfait opposé de Ribéry, en somme.
Alors, Laurent Blanc répète à l’envi qu’il veut solder l’épisode sud-africain. Mais il devra être patient. Que les primes soient réglées ou rendues. Que Domenech ait son dédommagement. Que les sélectionnés soient irréprochables. A partir de là, seulement, l’Histoire deviendra ancienne. Sans tomber dans l’oubli. Le 18 juin restera l’appel du Général de Gaulle. Le 20 juin, la grève des millionnaires en bus pour défendre un camarade insolent. Deux faits opposés entre un grand homme et 23 petits types. C’est aussi ça l’histoire, avec ou sans grand H.

* citation de l'auteur russe Nicolaï Karamzine dans Histoire de l'état russe.

mercredi 27 octobre 2010

Pourquoi Courbis défend-il toujours Karim Benzema...

Les auditeurs de RMC ont du se rendre compte que Rolland Courbis est un fervent défenseur de Karim Benzema, s’écharpant presque quotidiennement avec Daniel Riolo, extrémiste dans l’autre sens sur le sujet de l’ancien lyonnais. Après la rencontre de coupe du Roi à Murcie (0-0) le 26 octobre, où Benzema était titulaire et où, encore une fois il a déçu, (Marca allant jusqu'à le déclarer "Mort"), la caricature était proche du ridicule à la fin de l'After foot.
De prime abord on ne peut que concéder à Rolland Courbis, qu’il a le droit d’aimer le jeu et/ou le joueur Karim Benzema. Mais, un autre argument vient peut-être interférer le jugement du « coach » de RMC. En effet, l’agent du numéro 9 du Real Madrid n’est autre que Karim Djaziri qui est en montage sur plusieurs dossiers avec Stéphane Courbis, agent international et fils de Rolland. Sans entrer dans un procès contre l’ancien défenseur, la collusion existe, d’autant que jamais personne ne signale ce lien, certes minime mais réel et qu’il n'utilise que rarement autant d’entrain à défendre des joueurs en difficultés.
D’ailleurs, dans le livre noir des Bleus, Vincent Duluc, journaliste à L'Equipe, proche de Benzema depuis l’époque lyonnaise de l’attaquant, écrit : « Un soir où, dans « 100% foot » sur M6, Rolland Courbis défendait avec ardeur Karim Benzema, je me suis forcément posé la question de sa sincérité et des éventuels intérêts qu’il pouvait chercher à défendre, même indirectement. Voir le mal partout est un métier, et c’est régulièrement le nôtre dans un milieu qui, sur ce plan-là, est rarement décevant. Donc, ce soir-là, Rolland Courbis était peut-être partiellement sincère quand il défendait le jeune attaquant du Real Madrid : simplement, on aurait plus volontiers cru en la sincérité de ses arguments si le propre fils de Rolland Courbis, Stéphane, n’était un (bon) agent de joueur associé dans de nombreuses affaires avec Karim Djaziri, l’agent de Benzema. »
Alors Rolland Courbis est-il sincère où voit-il ses intérets (l'interroger sur Adebayor, dont l'agent est directement son fils pourrait être intéressant), comme Frédéric Hermel, le correspondant de l'Equipe et RMC dans la capitale espagnole qui ne peut pas se permettre de se brouiller avec l'attaquant, sous peine de n'obtenir plus aucune déclaration du jeune homme, dont la famille fait régulièrement pression auprès des journalistes et observateurs trop véhéments contre la star. Le seul pouvant critiquer Benzema étant Mourinho. N'est pas "Special One" qui veut.

mercredi 20 octobre 2010

Le livre noir des Bleus

L’après coupe du monde de football a été plus prolifique que la compétition en France. Suite aux défaites, aux insultes et à la grève, les livres sont sortis à profusion. Entre les secrets d’un fiasco de Jean-Michel Larqué, le roman noir des bleus d’Eugène Saccomano, Carton rouge pour les Bleus de Pierre Menès et Gilles Verdez ou encore L’histoire d’un scoop de Raphaël Raymond et Damien Degorre il est difficile de se décider. A moins d’opter pour le livre noir des Bleus écrit par Vincent Duluc, chef de la rubrique football du quotidien L’équipe et envoyé spécial pour le journal auprès de l’équipe de France pendant le Mondial.
Le journaliste mêle analyse de la situation en revenant sur les signes avant-coureurs et témoignage de ce qu’il a vécu en Afrique du Sud.
Ainsi, après avoir fracassé les dirigeants de la Fédération, critiqué, avec une certaine mansuétude, parfois, Raymond Domenech, il s’occupe du cas Anelka où le pourquoi de l’ « Anelkagate ».
L’ouvrage est aussi riche d’anecdotes croustillantes que terrifiantes sur le comportement de certains mutins en chefs.
Par exemple, il revient sur l’arrivée non programmée de Ribéry sur le plateau de Telefoot en claquettes pour livrer son témoignage dans un français approximatif, sans qu’on lui ait demandé et à quelques heures de l’historique grève déjà programmée et sans regarder un seul instant son sélectionneur, qui était censé parler à sa place, à cet instant.
Autre scène invraisemblable, un montage vidéo au cœur de la compétition, afin de démontrer que les joueurs offensifs ne font que rarement le bon choix dans la passe. Et stupeur du staff à quelques minutes de la réunion avec les joueurs, le choix qui aurait du être fait à chaque fois se nomme Yoann Gourcuff. Mais le meneur de jeu est volontairement oublié par Anelka, Malouda ou Ribéry. Ce qui entraîne une faute professionnelle de Raymond Domenech qui modifie le montage en urgence plutôt que d’affronter le problème qui enfle entre le Breton et certains de ses coéquipiers.
Vincent Duluc (photo) a également profité de sa proximité (passée avant l'accrochage entre les deux hommes à Avignon, après le match Arles -Lyon, lors duquel le président a insulté le journaliste "coupable" d'un papier intitulé "ça se passe comme ça à l'OL") avec Jean-Michel Aulas - il suit l’OL pour l’Équipe et a travaillé au Progrès avant de rejoindre le quotidien sportif – pour parsemer dans son ouvrage les réactions du boss lyonnais sur la gestion de la crise ou sur Domenech qui fut entraîneur de Lyon sous Aulas, et lorsque Duluc travaillait au Progrès, créant un lien entre le journaliste et l'entraîneur...
Ainsi, sans tomber dans la critique virulente, le livre noir des Bleus revient sur un moment historique en essayant de comprendre l’incompréhensible. Et pour la fameuse une de l’Équipe, même si le livre est publié chez Robert Lafon, Duluc défend ses collègues Raymond et Degorre - auteurs d'un livre explicatif - et le choix éditorial de son journal.

Le livre noir des bleus, de Vincent Duluc, éditions Robert Laffont. 19€.

mardi 12 octobre 2010

Pour le panache, rendez-vous en 2011

La France a enchaîné une troisième victoire de rang, ce mardi face à une valeureuse formation du Luxembourg (2-0), sans être enthousiasmante.
Mardi, en France, c'était jour de grêve. Les bleus, privés des mutins en chef, ont donc consenti à descendre du bus pour se rendre sur la pelouse du stade Saint-Symphorien afin d'effectuer le service minimum. Rien de plus.
La malédiction des deux pointes sous Laurent Blanc n’est plus. Après les revers en Norvège (1-2) et contre le Bélarus (0-1), le sélectionneur avait choisi de réintroduire une animation à deux attaquants axiaux au coup d’envoi, avec un milieu en losange, comme la première période en Europe du Nord. Mais face à une sélection comme le Luxembourg, sans tomber dans une morgue insoutenable, le schéma tactique n’est pas forcément décisif. La patience et la volonté des joueurs sont au moins aussi importants.
Ainsi, restons concrets. La France a enchaîné une troisième victoire de rang, une première depuis novembre 2009. Des succès tous glanés sur le même score : 2 à 0. Sur le plan comptable, la France a neuf unités en quatre rencontres et occupe la tête de son groupe, suivi par la Biélorussie, qui a dominée l’Albanie en début de soirée (2-0). Sans atteindre les félicitations du jury, une mention pourrait poindre, sans un bémol consistant. Trois de ces parties se sont tenues à domicile, contre des adversaires plus qu’abordables (Bélarus, Roumanie et Luxembourg). Alors, c’est normal. Juste normal. D’autant que les Bleus ne furent guères enthousiasmants et encore moins rassurants ce mardi. Mais ils ont gagné, comme toujours dans ce genre de rencontre.

Peu d’occasions

Les Luxembourgeois n’avaient pas fait les 50 kilomètres séparant le Grand-Duché de Metz pour exhiber un jeu léché, fait de passes alertes et d’occasions continues. Mais même la France, n’est pas capable de produire une telle prestation sur l’ensemble d’une partie. Alors, le Luxembourg et ses dix amateurs ont défendu, comme face à la Biélorussie (0-0, le 8 octobre) avec un talent certain, une agressivité constante proposant parfois une innovante défense à six, avec les milieux excentrés servants de latéraux, rendant la surface de Joubert presque aussi inviolable qu’un coffre fort.
Durant ces instants, l’image de Samuel Eto’o avec l’Inter Milan contre Barcelone, en demi-finale de la dernière Ligue des Champions s’immisçait. Mais cette option, respectable, ne fonctionne qu’à une condition généralement : qu’un but ne soit pas encaissé trop rapidement. Pourtant, ce but est arrivé dès la 22e minute par l’intermédiaire de Karim Benzema, qui s’est illustré d’une volée surpuissante du droit sur un corner de Gourcuff (22e). Derrière, point de razzia offensive, comme attendu. Juste une frappe de Diaby, captée par Joubert.
Les visiteurs se compliquaient davantage la tâche juste après la pause. Le capitaine luxembourgeois, Peters, agressait Yoann Gourcuff à rendre jaloux un boucher néerlandais, alors qu’il avait été averti auparavant et que l’arbitre, M. Jug, après une courte réflexion décidait d’exclure l’homme de base de l’organisation du Luxembourg.

Payet trouve encore Gourcuff

Sans créer une réelle différence dans l'équilibre de la partie, les actions arrivaient, enfin. Gourcuff trouvait Joubert (65e), puis Hoarau, bien servi par Nasri manquait le cadre (70e). Des initiatives provenant d’un côté droit qui a pris le dessus depuis deux parties dans l’animation et l’efficacité française, avec un Réveillère intéressant.
Mais la France sait toujours se faire peur, même contre la 130e nation mondiale au classement FIFA. Blaise, sur le seul corner du Grand-Duché, concédé par Mexès, permettait à Lloris de tester sa concentration (74e). Mais, l’un des rares à avoir marqué des points en Moselle donnait le soupçon d’air frais qui semblait manquer dans les esprits bleus. Sur un coup-franc rapidement joué, Dimitri Payet trouvait Yoann Gourcuff qui expédiait une frappe flottante des 25 mètres dans la cage de Joubert (76e). En fin de match, Payet trouvait encore Gourcuff en pleine course, dont la tête était captée par Joubert (85e).
Donc, Gourcuff signe une deuxième rencontre avec une réalisation personnelle. Il a prouvé qu’il pouvait marquer contre une autre nation que la Roumanie. Mais qu’il avait désormais besoin de Payet comme passeur. De là, à ériger le meilleur marqueur de Ligue 1 et Stéphanois de surcroit comme prochaine cible du mercato lyonnais, il n’y a qu’un pas, qu’il convient de ne pas franchir, pour l’instant.
Autre perception entrevue en fin de rencontre, alors que le 4-2-3-1 était de retour, Nasri et Gourcuff pourraient être complémentaires, comme Benzema a semblé mieux s’entendre avec le Lyonnais, ce mardi qu’avec le Londonnien, samedi contre la Roumanie. Les deux meneurs, constamment opposés ont enfin évolué sous le maillot bleu en même temps. Gourcuff dans l’axe et Nasri se baladant sur les deux ailes. Et au moment où Ribéry est blessé et sans saveur depuis 2 ans et demi et que Malouda donne une sensation de motivation limitée actuellement, cette solution pourrait être creusée dans un futur proche.

Laurent Blanc va avoir du temps

Car désormais, Laurent Blanc a du temps, une denrée rare en football. Jusqu’au 25 mars, son équipe restera en tête du groupe D, sans jouer. Le jour de se rendre au Luxembourg, on en saura plus sur les sorts de Benzema au Real Madrid et de Mexès à la Roma ou sur les possibles retours en forme et en grâce de Ribéry, Abidal voire Evra.
Mais d’ici là, au cœur d’une hibernation aussi méritée que nécessaire, la France aura droit à deux matches de gala. Contre l’Angleterre, qui n’a pas dominé le Monténégro à domicile, mardi soir (0-0) à Wembley (le 17 novembre), puis au stade de France face au Brésil (9 février). Après, demandons aux syndicats de ne rien prevoir à ces dates-là, afin d'avoir un service maximum.

lundi 11 octobre 2010

Trois points et au lit

Sur la bonne voie depuis deux rencontres, l'équipe de France reçoit à Metz le Luxembourg, ce mardi. Pour clore 2010 sur une indispensable bonne note, un large succès est attendu.


Trois points avant une hibernation heureuse, tel est le scénario exigé aux hommes de Laurent Blanc. Le dernier match officiel en cette satanée année 2010 est attendu avec une angoisse si minimale que la Fédération a délocalisé l’affiche an province, à Metz, un signe que l’adversaire n’est pris que modérément au sérieux, comme les Féroé qui étaient venus à Guingamp (5-0), dans le fief de Noël Le Graet pour deux jours durant lesquels les Bleus avaient souri et signé des autographes, déjà. Après la formalité luxembourgeoise, il conviendra d’oublier tout ce qui s’est passé pour ne retenir qu’une seule image au fond de son cortex cérébral, un tableau même où la France présentera entre un et trois points d’avance sur le second dans la lutte à la qualification pour l’Euro 2012.
L’excès de suffisance pourrait même poindre, mais comment faire autrement. Le Luxembourg n’est qu’une nation mineure du football et ce n’est pas lui faire injure que d’imaginer une victoire avec un écart minimal de trois buts, alors qu'en 103 rencontres officielles, il n'a reussi à s'imposer qu'à huit reprises - douze matches nuls. Le Luxembourg a 32 500 licenciés et 135 clubs, elle est 48e nation continentale, juste devant les Iles Féroé. La France, même en déclin, à 20 000 clubs et près de 2 millions de licenciés. La comparaison est difficilement tenable. Mais au petit des comparaisons justement, en suivant, avec une pointe de malice, les derniers résultats, le Luxembourg est favori. Oui, comme la Biélorussie a battu la France (1-0) et le Luxembourg a tenu en échec ces mêmes Biélorusses (0-0), le Luxembourg devrait l’emporter 1 à 0 à Saint-Symphorien. Logique.

Contourner un bloc très bas

Plus sérieusement, après deux succès 2 à 0 dessinés dans les dernières minutes, les Bleus vont devoir plaire, sans le moindre bémol. Jouer, tirer, gagner et faire vibrer, surtout. Face à cette mission, Laurent Blanc pourrait privilégier une animation extrêmement offensive, contre une équipe qui devrait faire passer les derniers adversaires des tricolores pour des adeptes du football total. Car le Luxembourg ne va faire que défendre, mais vraiment défendre, très bas, limitant les espaces, annihilant toute profondeur.
Dans ces conditions, la qualité technique sera prépondérante. D’où la possibilité d’écarter Alou Diarra, pourtant point d’équilibre de l’équipe depuis deux matches et capitaine exemplaire au profit d’Abou Diaby. Le peu souriant et concerné Florant Malouda retrouverait peut-être un brassard et donc l'envie de jouer, qui sait? L’aile droite bien tenue par Valbuena pendant une mi-temps samedi devrait échoir Rémy, voire Payet. Quand au rôle de meneur de jeu, Nasri et Gourcuff sont en concurrence, même contre les nations faibles. Une titularisation de concert avec Diaby comme seul élément défensif au milieu serait tout de même osé, lorsque les certitudes sont si fragiles dans l’animation globale de l’équipe. Quant à Benzema, comme tout buteur, il a besoin de jouer et de marquer. Cette rencontre est comme un quitte ou double pour lui. S'il joue et ne marque pas, son statut de seul solution en attaque pourrait être remis en cause. S'il ne joue pas et que son remplaçant flambe, il serait dejà sous pression.
Finalement, la bonne solution n’existe pas avant le match, comme toujours. Samir Nasri au début du rassemblement voulait « donner mal à la tête à Laurent Blanc ». Attention tout de même à ne pas trop prendre d’aspirine. Le grand sommeil jusqu’au 25 mars et un déplacement officiel au Luxembourg est pour mardi, à partir de 23 heures, pas avant. Deux réveils de prestige face à l’Angleterre (17 novembre à Wembley) et face au Brésil (9 février au stade de France) seront tout de même requis. L'exigence est comme la victoire, elle devient vite indispensable.


samedi 9 octobre 2010

La France au stade de l'espoir

La France a pris la tête du groupe D, samedi en dominant la Roumanie en fin de match (2-0). Grâce à des réalisations de Rémy et Gourcuff, les Bleus se sont imposés au stade de France, une première depuis le 14 octobre 2009 (contre l'Autriche, 3-1).
C’est au moment où l’espoir s’était évaporé dans la douce nuit francilienne que tout a changé. Alors que le partage des points devenait une conclusion décente devant des Roumains qui commençaient à se montrer légèrement pressant et même dangereux avec Sapunaru qui renvoya un mois en arrière en profitant d’une erreur de Clichy pour expédier sa frappe sur le poteau intérieur de Lloris, bien heureux de se retourner avec le cuir en offrande (70e). Florescu avait obligé Lloris à se détendre plus tôt (48e).
Mais l’histoire ne s’est pas répétée. Le traumatisme biélorusse (0-1) est resté enfoui au profond des têtes françaises. Un premier effet du « profileur » peut-être qui aurait déjà fait naître des nouveaux leaders. En tout cas, Loïc Rémy a bien expliqué ne pas avoir besoin d’un préparateur mental et a bien prouvé que pour lui tout allait bien. Le neo-marseillais a démarré sa saison ce samedi soir en sortant du banc et en profitant d’une longue ouverture de son capitaine, reconduit dans ce rôle, Alou Diarra. Hors-jeu, Loïc Rémy d’un plat du pied débloqua une situation non pas sans rappeler un certain Thierry Henry dans l’attitude (83e). Il n’est plus qu’à 50 buts de son « modèle ».

Le banc change tout

Libérés, les Bleus ont très bien terminé la rencontre avec les remplaçants comme éléments définitivement décisifs. Dimitri Payet, pour sa première sélection, fit un petit festival sur la droite avant de servir Gourcuff dans la surface (90e+2). Outre le but de la délivrance, l’exécution du successeur de Nasri est tout un symbole. Celui d’un homme enlisé dans une certaine médiocrité depuis dix mois, qui n’avait plus marqué toutes compétitions confondues depuis le 21 mars 2010 (Bordeaux - Lille, 3-1, Ligue 1) et qui n’avait surtout pas fait trembler les filets en équipe de France depuis un Roumanie-France (2-2, 11 octobre 2008), ce qui était son unique réalisation jusqu’alors. Mais promis, un jour il marquera contre un autre pays.
Finalement, ce succès obtenu en fin de partie, comme en Bosnie (2-0), est mérité. Si la France a dominé, parfois sans contestation et avec facilité, les réelles occasions n’ont pas vraiment fourmillé, tant le double rideau défensif concocté par Lucescu était en place et propre (9 fautes contre 11). Il fallut attendre 40 minutes avant que Pantilimon, le portier roumain, ne procède à un arrêt, sur une frappe en pivot de Valbuena, très remuant par ailleurs. Dès la minute suivante, Karim Benzema toucha le poteau gauche de la cage roumaine pour l’une des huit frappes non cadrées du premier acte français.
Pour le reste, le milieu français, bien amené par Alou Diarra qui se révèle en sélection avec le brassard, avait le dessus mais un manque de spontanéité dans la dernière passe bloquait toute offensive. Malouda étant le symbole de ce qui ne fonctionnait pas. S'il s'est promené sur toute la largeur du terrain, il a surtout traversé la partie sans pesé ni même défendre.
Les secondes précédentes l’heure de jeu auraient pu tout changer, sans le show Pantilimon, reléguant bien loin le débat de sa titularisation au détriment du coéquipier de Mexès en club, Lobont. Valbuena vit sa frappe détourner par le gardien roumain sur sa transversale, son capitaine, Chivu, devançant Benzema à la retombée. Puis Nasri, sur le côté droit, profita d’un désert constant en deuxième mi-temps dans cette zone pour se présenter devant Pantilimon qui évita le petit pont de justesse. Une attaque roumaine calma néanmoins les ardeurs tricolores. Benzema se montra également dans ce laps de temps en enchaînant un double hors-jeu en trente secondes. Et avec cette baisse de régime qui accompagna les imprécisions du meilleur buteur du groupe France, le constat d’avoir un avant-centre titulaire indiscutable en sélection qui est remplaçant tout aussi indiscutable en club, le Real Madrid, pose problème, si le scénario persistait à l’avenir.

Le Stade de France redevient Bleu de plaisir

Avec ce succès qui place la France en tête de son groupe de qualification à l’Euro 2012 c’est toute une histoire qui recommence. Une histoire où la Roumanie n’est plus un coriace cauchemar (trois matches nuls en deux ans). Une histoire où le stade de France est une maison douillette et pas un lieu où la victoire (deux défaites et un nul depuis octobre 2009) et l’enthousiasme sont bannis. Surtout, le public ne demande qu’à y croire, chaque temps fort de son équipe étant escorté par des acclamations voire des olas.
Désormais, alors qu’un début de série se forme avec ce second succès de rang 2 à 0 après celui en Bosnie, les esprits vont se tourner vers le Luxembourg, dès mardi à Metz. L'adversaire le plus faible du groupe, l'un des plus faible d'Europe, même. Alors que dans le même temps, la Biélorussie et l'Albanie, respectivement troisième et deuxième s'affronteront. Idéal pour continuer la spirale positive et définitivement remettre les têtes à l'endroit.

Réactions:
«Laurent Blanc, si le match s'était arrêté à la 75e minute, que nous auriez-vous raconté ce soir ?
Je ne vais pas réfléchir à ce que j'aurais éventuellement pu raconter. Un match s'arrête à la 95e minute. Beaucoup de choses peuvent se passer d'ici-là, on est bien placés pour le savoir... Ça montre que l'équipe ne s'est pas découragée et qu'elle a toujours cru en la victoire. Cet état d'esprit me plaît beaucoup. Vendredi, vous me demandiez si c'était le onze de départ le plus difficile que j'avais à faire. La chose la plus difficile, ça a été de choisir 5 joueurs pour aller en tribunes. Vu la qualité des entraînements cette semaine, tout le monde aurait mérité d'être sur la feuille de match.

Même après le poteau roumain, votre équipe n'a jamais semblé paniquer. Est-ce une preuve de maturité?
Sur l'instant, oui. Sur l'avenir, nous verrons. Avant le match, j'avais dit que cette équipe manquait d'expérience. Un seul match ne peut pas combler ça. On a vécu une première période difficile contre une équipe rigoureuse, qui n'a pas pris de risques et qui nous a empêchés de se créer d'occasions franches. A la mi-temps, j'ai demandé aux joueurs d'être patients, de ne pas s'énerver. Je leur ai dit qu'il n'était pas interdit de gagner dans les 10 dernières minutes. Après la pause, le match s'est débridé. Eux comme nous, avons eu l'occasion d'ouvrir score. Ce qui a fait la différence, c'est la fraîcheur physique de ceux qui sont rentrés. C'est une très bonne chose.

Pourquoi avoir attendu la deuxième période pour prendre plus de risques ?
En première période aussi, les joueurs ont tenté, mais les espaces étaient très réduits, les lignes roumaines très serrées. Ça a été un match difficile. Les joueurs ont tout donné. Ils ont été récompensés, mais tout le monde est très fatigué.

Rémy et Gourcuff buteurs, Payet passeur décisif... C'est une victoire venue du banc ?
Oui, les matches, il faut les jouer à 14. C'est ce que j'ai dit aux joueurs. Ceux qui sont sortis ont fait ce que l'on attendait d'eux. Leurs remplaçants ont profité de leur travail. Je vous avais dit qu'on avait réalisé une belle semaine de travail. Avec la victoire, vous serez tous d'accord avec moi, mais je sais très bien que si on avait perdu, vous en auriez douté... C'est pourtant bien réel. Quelque chose est en train de se créer. A nous de garder cet état d'esprit parce que des périodes délicates, il y en aura. Pour l'instant, on savoure.

Grâce à ce succès, les Bleus prennent la première place du groupe. Comment percevez-vous cette position nouvelle ?
On est preneurs, même si on sait que les éliminatoires durent un certains temps. On va affronter le Luxembourg, ensuite il y aura deux matches amicaux, puis une longue coupure... Il faudra faire ce qu'il faut pour passer l'hiver au chaud.

Des changements sont-ils à attendre contre le Luxembourg ?
On verra. Il faudra prendre en considération la fraîcheur physique des uns et des autres. Si on sélectionne 23 joueurs, c'est dans cette optique. On va bien réfléchir à tout ça, mais ce n'est pas impossible qu'il y ait de nouveaux joueurs sur la pelouse mardi soir».(L'équipe.fr)

Razvan Lucescu (sélectionneur de la Roumanie) : «On peut séparer le match en deux périodes. Une première où la France a dominé et durant laquelle on a su bien les bloquer. Une deuxième plus intéressante, avec des occasions de part et d'autre. Les Bleus en ont eu plus, mais c'est normal. Leur aisance technique a été incroyable. Si on est frustrés, c'est surtout parce qu'on se prend ce premier but au moment où on contrôlait le jeu. Nous avons perdu un ballon dans leur surface et on ne l'a jamais récupéré. Ça a scellé le sort du match. Rémy était hors jeu ? Même si la France nous était supérieure, c'est difficile à accepter. Mais je ne veux pas chercher d'excuses...» (L'équipe.fr)

jeudi 7 octobre 2010

Un renouveau à confirmer

L'équipe de France doit confirmer son redressement face à la Roumanie, ce samedi, au Stade de France. Gourcuff et Nasri, probablement associés au milieu ont une partie des clés.
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La France n’a plus peur et ce sentiment n’est pas forcément agréable. Il est nouveau. Juste nouveau. Et il convient de l’apprivoiser tellement l’anxiété était la sensation unique à l’approche d’un match de l’équipe de France. Pour être franc et honnête, ce n’est pas vraiment une première. Entre 1998 et 2008, une confiance presque impertinente accompagnée les Bleus. Depuis, elle s’est détériorée jusqu’à disparaître en un été, où tout a été dit et écrit, et surtout, on le sait, plus rien ne sera jamais comme avant. Mais en un match, un vent d’espoir s’est déployé autour d’une sélection battue quatre jours auparavant à domicile par la Biélorussie (0-1). C’est mesurer l’exploit des Bleus en Bosnie (2-0), ou plutôt la performance d’un sélectionneur qui en occupant le terrain médiatique comme personne avant lui a fait passer son message.
La reconstruction va être longue, certes, mais elle a débuté. Elle va donc se poursuivre face à la Roumanie, notre meilleur ennemi récent. Trois confrontations en deux ans pour trois matches nuls. La Roumanie a hanté la chute progressive de Raymond Domenech. Entre un désespérant match inaugural à l’Euro 2008 qui signera le seul point français dans la compétition (0-0, le 9 juin 2008), un nouveau nul à Costanta (2-2, le 11 octobre 2008), où mené 0-2, Domenech ne passa jamais aussi proche de la porte en six années de règne. Mais Gourcuff l’avait sauvé en inscrivant son unique but en bleu, d’une frappe sublime de 30 mètres. Un autre partage des points (1-1, le 5 septembre 2009) au Stade de France avait confirmé le déclin bleu.
Mais, ce samedi, un nouveau score nul serait mal vécu, forcément. Car la Roumanie n’est plus que l’ombre d’une sélection. Entre les conflits et un trou générationnel, la Bosnie et même l’Albanie font davantage offices de « concurrents » à une qualification presque jamais autant abordable.

Une équipe offensive

En prolongement d’une prestation intéressante contre la Bosnie, les Bleus vont devoir gagner, obligatoirement, et séduire, surtout. Ainsi, Laurent Blanc pourrait offrir à Gourcuff (24 ans, 22 sélections) et Nasri (23 ans, 16 sélections) la chance de s’intégrer dans le onze « héroïque » face aux bosniens. D’abord parce que Diarra et Diaby sont diminués physiquement, laissant des espaces dans un milieu de terrain pourtant particulièrement plaisant il y a un mois. Cette option (MVila, Gourcuff, Nasri) au milieu, si elle était retenue, serait particulièrement offensive puisque l’équipe serait composée d’un nombre d’éléments offensifs égal aux défensifs (5). Mais le débat, outre un simple calcul du quotient potentiel d’ « offensivité », se porte particulièrement sur la comptabilité des deux jeunes meneurs, surtout que Malouda aime désormais repiquer dans l’axe depuis son aile gauche. L’embouteillage pointe à l’horizon, avec un profond déséquilibre.
Et puis, Nasri, contrairement à ses dires, voudra t-il partager les clés du jeu avec celui qui devrait être son concurrent pour les huit années à venir à une place de titulaire en équipe de France ? Car, les deux hommes, s’ils étaient associés face à la Roumanie ou le Luxembourg - ce qui seraitune première-, n’auraient que peu de chances de poursuivre constamment tous les deux dans l’axe du terrain et comme le mutin Ribéry devrait reprendre son si cher côté droit en 2011, une place, au mieux, pour deux semble se dégager à l’avenir, à côté de Diaby, certainement.

Gourcuff retrouve Blanc

Gourcuff est le chouchou de Blanc, il le sait. Ils le savent tous. Il doit sa présence à Clairefontaine à leur idyllique passé à Bordeaux et non pas à son début de saison tellement terne. Le sélectionneur imposera t-il un joueur en déclin depuis huit mois, rejeté par une partie de l’équipe de France pré-Knysna et mentalement touché depuis cinq mois par des échecs successifs et un transfert, pour l'instant, peu concluant ? Il peut rentamer son histoire en Bleu devant un adversaire contre qui tout le monde pensait qu’elle avait démarré, pour l’éternité. La réponse sera intéressante mais le résultat et le contenu sera décisif. Gourcuff, s’il joue, abattra une carte cruciale pour son avenir en Bleu, à l’instar de Nasri.

Tous les deux connaisseurs de l'histoire du foot, il ne leur aura pas échappé qu'en 1995, un 11 octobre, la France avait dominé la Roumanie (3-1, à Bucarest) dans un match comptant pour les éliminatoires de l'Euro 1996. Et Zidane avait inscrit le dernier but dans une période où il était en train de s'imposer doucement comme le meneur de jeu des Bleus. Gourcuff et Nasri, proclamés successeurs successivement de ZZ n'ont plus qu'à s'inspirer.

mardi 21 septembre 2010

Arles-Avignon, la galéjade permanente

Depuis trois mois, Arles-Avignon offre un spectacle indigne pour un club qui s'est construit d'exploits permanents. Après six matches, leur saison parait déjà gâchée.

Arles-Avignon est parti à la chasse à Grenoble en cette saison 2010-2011. Comme pour le GF 38 il y a un an, le début d’exercice des sudistes est calamiteux. Zéro point en six matches et zéro but marqué à domicile en trois rencontres, le constat est amer, forcément. Voici les Avignonnais à mi-chemin du record grenoblois arrêté à 12 défaites un samedi soir automnal à Monaco (0-0, le 7 novembre). Mais quand Mecha Bazdarevic transmettait de la pitié, devant un bateau coulant, sans raison apparente, si ce n’est un niveau insuffisant agrémenté d’une malchance chronique, Arles-Avignon pousse à une moquerie, un brin cynique, certes. Mais qu’il est rassurant, plaisant presque, d’observer que l’incompétence et l’ingratitude amène à l’échec. Car, outre le bilan comptable, qui ne signifie pas encore une relégation dans quelques mois, le petit club qui a monté de quatre divisions en cinq saisons a eu un discernement proche du néant.
Certes, Marcel Salarno, en reprenant le club en juin dernier l’a sauvé d’une probable lourde chute, face au problème de trésorerie. Au bord du gouffre financier, son arrivée accompagnée de ses deniers a permis à l’ACA de découvrir la Ligue 1. Mais avec un léger recul, était-ce nécessaire ?
Depuis la reprise de l’entraînement, en juin, Arles-Avignon fait sourire l’ensemble du football français. Avec le départ de Michel Estevan dès la reprise, finalement réintégré, puis un mercato « hallucinant » achevé avec 18 joueurs, chômeurs pour la plupart et non souhaités par un entraîneur à l’influence inexistante. Le Pôle Emploi de l’Europe s’est ainsi offert une défense made in Real Madrid avec Pavon et Meija et un secteur offensif champion d’Europe avec Basinas et Charisteas. Mais ces trophées sont anciens. Et à vouloir collectionner des vieilles gloires, au lieu de conserver un petit noyau des exploits passés, Arles a perdu ce qui faisait sa force, son âme, encore plus avec la récente mise à l’écart, définitive cette fois, de l’entraîneur, Michel Estevan, lâché par un vestiaire composé de joueurs meilleurs dans les complots que sur un terrain. Preuve du climat malsain, Robert Duverne a quitté le navire à la nage, préférant reprendre un rôle e préparateur physique à Aston Villa, plutôt que d'être second à Arles.

Fin forcément tragique ?

Désormais, alors qu’un entraîneur est recherché et que, étrangement, des kamikazes sont prêts à définitivement ternir leur réputation dans un projet déjà fou, qu’est le maintien de l’ACA, un seul souhait vient à l’esprit, que le vent de fraîcheur distribué depuis des années ne se termine pas en disparition pure et dure. Comme les supporters l'ont écrit " Estevan, cinq ans pour construire. Salerno, 3 mois pour tout détruire. "
En tout cas, pour l’instant, on rigole, mais dans quelques mois, c’est une région entière qui pourrait pleurer et revenir en arrière en délimitant son cœur à l’OM, qui ne craint dégun. A Arles on respecte dégun, c'est toute la différence.

mardi 7 septembre 2010

Le début de quelque chose

La France a dominé la Bosnie-Herzégovine mardi soir (0-2) et a retrouvé la route du succès après sept matches sans victoire. Un renouveau prometteur.

La fameuse expérience devant le but tant décriée par Laurent Blanc a trouvé un écho favorable en un mardi soir aux aspects de renouveau, de révolution même si on osait oublier en une heure et demie à Sarajevo tout ce qui s’est passé récemment. Mais avant de conclure au début d’une nouvelle épopée, attendons une confirmation comptable contre la Roumanie (le 9 octobre) et le Luxembourg (le 12 octobre) et footballistique face à l’Angleterre (17 novembre) et le Brésil (le 9 février). Mais plus que le talent entrevu avec parcimonie, le mental, si friable vendredi dernier, est rassurant. Ces bleus sont jeunes mais ont décidé de ne pas couler avec ce lourd fardeau frappé du coq sur les épaules. Mais que les deux meilleurs buteurs de la sélection offrent un succès mérité n’est qu’un symbole que la reconstruction passera aussi avec un pan du passé, si pesant soit-il.

Milieu renforcé

Quatrième schéma en trois rencontres, Laurent Blanc n’est pas l’homme d’un système, ce n’est pas nouveau. En revanche, ce n’est plus l’homme de deux systèmes comme lors de sa vie girondine. Ce mardi, ce fut le temps du 4-3-3 aux aspects davantage lyonnais que barcelonais pour ce qui est des attentes offensives demandées aux latéraux.
Ainsi, dans la nouvelle équipe de France, on passe du banc au capitanat en quatre jours. Tel fut le destin d’Alou Diarra, troisième joueur à porter le brassard - après Mexès et Malouda - cette saison. D’ailleurs, comme prévu le Bordelais a apporté du muscle dans un entre jeu dominé par les Français et notamment par Abou Diaby percutant et détonateur en chef. L’esthétique jeu désiré mais déficient contre la Bielorussie (0-1) devait reporter son arrivée face à la nécessité de marquer des points, ou même un, au moins. Finalement, la prestation d’ensemble fut indéfiniment moins fade. Sur ce point, l’adversaire n’y fut pas pour rien.
Le sélectionneur bosnien, Safet Susic, sous ses palabres respectueuses, n’a pas pris la France comme une équipe différente du Luxembourg. Les mêmes onze que sur le duché (0-3) dans une configuration identique, un 4-4-2 en losange qui fit le bonheur des 45 premières minutes de l’ère Blanc en Norvège (2-1) avant de disparaître. Mais s’il ne changea pas, c’est aussi par manque de solutions. La Bosnie était décrite comme aussi robuste offensivement que chétive défensivement. La vérité est un brin plus nuancée. Comme son statut d’ogre de la poule, si rapidement récolté, est déjà écorné. Car si les locaux eurent des difficultés, ils ne concédèrent que peu d’occasions nettes en première période, contrairement aux corners (sept quand les Bosniens ont attendu la 65e pour en avoir un sur la seule occasion sur un coup franc de Pjanic). Alors Benzema a frappé (5e, 19e, 26e) sans être dangereux ni virevoltant dans l’axe de l’attaque, la faute aux autres notamment qui ne suivirent qu’avec parcimonie ses accélérations. Diaby et Malouda tentèrent aussi leur chance, sans être plus décisifs.
Benzema, le retour

Comme il était peu aidé, Benzema s’est débrouillé. Sur un centre de Clichy il préféra une demi-roulette et donc l’action individuelle à la passe pour Malouda. Présomptueux peut-être, mais somptueux surtout. Spahic ne bougea pas et Hasagic ne toucha que légèrement le ballon n’empêchant pas le neuvième but en Bleu de Karim Benzema (0-1, 73e).
Les Bosniens sortirent de leur réserve, créant des espaces pour des Français gourmands. Diaby servit Valbuena, qui en une touche de balle et en tombant, décala parfaitement Florent Malouda dans la surface et doubla la mise (0-2, 78e). Ce fut alors aux supporters locaux de se distinguer en lâchant des fumigènes et un pétard en direction de Mexès, par ailleurs parfait comme chef d’une défense restée inviolée pour la première fois en neuf matches.
Benzema était proche d’un doublé (87e) et Diarra trop court pour couper le centre de Matuidi (88e) qui fêtait sa première sélection.
La perfection attendra, comme la prise de contrôle d’un groupe D définitivement abordable et mené par l’Albanie et la Biélorussie. Mais l'Euro en Ukraine et en Pologne n’est qu’à un point. L'espoir est de retour. Et c'est si bon...


Réactions
Laurent Blanc (sélectionneur de L'équipe de France) :
"Laurent Banc, il s'agit de votre première victoire en tant que sélectionneur. Que ressentez-vous ?
Après la Biélorussie, j'avais dit aux joueurs qu'ils n'avaient, malheureusement, pas su traduire les bonnes choses qu'on avait pu voir pendant le stage, que c'était dommage. Ce soir, on ne peut plus le dire. Ils ont été irréprochables non seulement dans le jeu, mais aussi au niveau de l'état d'esprit. On a été récompensés. Avant le match, on s'était dit qu'il fallait au moins ramener un point. Finalement, on en a pris deux de plus. Je suis très heureux, mais on n'était pas non plus dans le désespoir. Après notre défaite au Stade de France (0-1), j'avais lu que c'était «catastrophique». Ce soir, je ne vais pas dire que c'est fantastique. Mais ça peut être le départ de quelque chose de bien.

La clé du match a-t-elle été de priver la Bosnie de ballons ?
On s'attendait à être malmenés offensivement. L'objectif, c'était de barrer la relation entre les milieux de terrain et les attaquants bosniaques. C'est pour cette raison qu'on avait décidé de muscler le milieu de terrain, pour qu'ils ne se trouvent pas dans la facilité. Ça a été une clé, mais ce n'est pas la seule. On a aussi été très bons dans l'utilisation du ballon. Contrairement à vendredi soir, on s'est très vite projeté vers l'avant. Le fait d'évoluer plus bas nous a permis de créer plus d'espaces, de prendre la profondeur. C'est ce qu'aime Karim (Benzema).

Justement, un mot sur sa prestation.
Même si on sait qu'il n'est pas encore en totale possession de ses moyens, il reste un joueur important. Il fait partie de ceux qui ont le potentiel pour marquer buts. Dans ce groupe, à part lui, il n'y en a pas tellement. Il a fait perdre confiance à notre adversaire en même temps qu'il nous a fait du bien.

Avez-vous douté à la mi-temps lorsque le score en était encore à 0-0 ?
On a encore pu se rendre compte combien il est difficile de marquer des buts... A la mi-temps, j'ai dit aux joueurs de ne pas se satisfaire de ce qu'ils avaient fait. Le minimum, c'était de faire la même chose, voire aller de l'avant parce qu'on n'avait pas ouvert le score. Après le but, j'ai senti les joueurs en confiance. On s'était fixé pour objectif de ne pas prendre de buts. C'est très bien. Il fallait que ça tourne."
(L'équipe.fr)

Safet Susic (sélectionneur de la Bosnie) : « Je ne suis pas surpris, la France c'est une grande équipe, je ne les vois pas ne pas être dans les deux premières équipes. Même si les Français avaient perdu ce soir, ils auraient fini dans les deux premiers. C'est une grande déception. On a respecté un peu trop les Français. On était trop timide.» (AFP)

dimanche 5 septembre 2010

Que vaut la France ?

La France traverse une grave crise de résultat depuis des mois et la défaite face à la Bielorussie ne fait qu'aggraver le constat. Laurent Blanc avec quatre victoires en six mois poursuit son annus horribilis.

La question peut paraître simpliste. Que vaut l’équipe de France ? Mais déjà, il convient de définir quelle équipe de France ? Entre celle appelée par Laurent Blanc et qui n’est même pas capable de résister à la Biélorussie, celle souhaitée par ce même sélectionneur avec Ribéry, Nasri, Gourcuff et Evra en renforts ou celle imaginée par l’opinion publique, privée de mutins pour une longue durée, l’équation devient ardue.
Alors, parlons de ce qu’il nous a été autorisé de contempler au stade de France. Une équipe de France dans une configuration presque optimale. En tous cas, défensivement. Et c’est là que le constat est le plus inquiétant. Bakary Sagna parait être la seule solution à droite. Face à ses fades prestations à répétitions, il convient d’imaginer des alternatives même saugrenues de prime abord. Pourquoi pas un Christophe Jallet ou un Anthony Reveillère, rarement appelé. La remarque vaut aussi pour Gaël Clichy d’une détresse défensive sur le but biélorusse et d'une qualité de centre donnant à Benoit Trémoulinas des allures de caid (dans le bon sens du terme). Justement, le mutin en chef, depuis Manchester, a dû être rassuré quant à son avenir en bleu pour 2011. Il faudrait qu’un jour une licence tamponnée par Arsenal n’ouvre pas les portes de l’équipe de France directement. Ou allons au bout de la logique avec un 11 : Lloris - Sagna, Koscielny, Squillaci, Clichy - L.Diarra, Diaby, Nasri - Ribéry, Benzema, Malouda. Devant, ce n’est pas assez Gunner ? Mais le jeune Sunu arrive, patience.

Un chateau de sable

En évoquant la patience, il faut pondérer les premières impressions entrevues au stade de France dans les deux sens. La communication est en marche, Laurent Blanc parle, parle, parle, parle et… parle. Comme les cinq conférences de presse données en une semaine. Record battu. Oui, la nouvelle génération des Bleus chante La Marseillaise avec enthousiasme, n’a pas de casques sur les oreilles, signe des autographes et répond poliment aux questions de la presse, Zidane et Barthez sont les nouveaux psys. Mais sur le terrain, un air de déjà vu frappe. L’entraîneur n’est plus le même, une partie des joueurs a changé mais le fond de jeu reste irrémédiablement proche du néant.
Laurent Blanc reconstruit sur du sable, il en avait conscience. Nous aussi. Mais ce sable semble mouvant. A force de s’enfoncer dans la plus grande catastrophe du foot français des trente dernières années, au moins, la peur d’être définitivement englué apparaît. Et c’est bien connu, se débattre ne fait qu’accélérer l’enfoncement. Alors, il faut peut-être faire le deuil définitif d’une France victorieuse et repartir de zéro. Vraiment zéro, comme le nombre de victoire française en trois mois et demi égalant le négatif record de 1937. Chiche.

mardi 24 août 2010

Pauvres footballeurs

L'image du football se détériore depuis plusieurs mois. En cause une profonde rupture entre le footballeur et la société.


Le football se perd dans ses méandres, dans son luxe, dans sa bêtise. L'argent n'est pas la seule cause de cette dérive. Le "tous pourris" entonné dans les manifestations est un raccourci trop facile, aussi bien pour les politiques, les artistes, les patrons ou les sportifs. Le principal danger du footballeur est un lien indirect de l’abondance financière, l'isolement. Pendant que les autres sportifs sont accessibles, vivent dans la vraie vie, le footballeur est dans son Versailles, comme Louis XVI avec les courtisans, maîtres es flatterie.
Un entourage si important chez le footballeur avec pêle-mêle, l'agent, la famille et les amis. Pour certains, car d’autres, heureusement, restent les pieds sur terre avec des bases solides. Mais ces bases se détériorent rapidement, trop actuellement. Une accélération depuis des mois, où le bus de la honte de Knysna fut la loupe, le point de non retour, mais pas une prise de conscience. A tel point que l’on préfère voir Ribéry, Anelka ou Evra sur le terrain face à la Biélorussie et sa génération extraordinaire… plutôt que de montrer l’exemple, de se racheter une certaine virginité. Si c’est un tantinet possible. Jacquet, Blanc et Hidalgo sont contre les sanctions individuelles dans un sport si collectif dans les mentalités. Contre les sanctions tout court. Après tout la grève est un droit comme la sottise une vertu si rependue dans le petit monde du foot, français principalement.

L'entourage en cause

Alors le footballeur a une confiance absolue en son cercle qui lui scande à l'envi qu'il est le plus beau, le plus fort, que son entraîneur est un con, que son coéquipier n'est qu'un jaloux. Le footballeur croit tout cela, prend tout au premier degré. Alors la critique l'énerve et il gifle le journaliste ayant eu l'indigence de lui opposer une critique. Il se croit supérieur puisqu'il est meilleur que tout le monde et c'est fiable, c'est son pote de 10 ans, à qui il a acheté une voiture qui lui dit. Du fiable quoi.
Le club dans lequel je suis ne joue pas la Coupe d'Europe ? Mais ce n'est pas ma faute. Je suis tellement irréprochable sur le terrain. Un petit tour dans le bureau du président avec mon avocat la veille d'un match capital et hop direction un club plus huppé.
Un coéquipier a un salaire plus important que moi? Quel scandale. "Augmentation ou au revoir". Ultimatum normal.
Je conduis en état d'ébriété ou sans permis? Et alors, je sais conduire. je ne suis pas n 'importe qui.
Une fille est jolie. Il suffit de sortir le chéquier pour se l'offrir. Pour l'âge de la demoiselle, on repassera.
Alors oui, le footballeur se croit tout permis. Il est au dessus de la masse qui se saigne pour se payer un abonnement annuel pour les matches de son équipe favorite. Une masse sans respect, qui siffle lorsque les défaites s'enchaînent. Alors que les dirigeants et l'entraîneur font le recrutement. Le pauvre joueur n'a pas de chances d'être entouré de baltringues.
Mais sachez le, messieurs les footballeurs, à force d'être dédaigneux avec le peuple, Le bon Louis XVI a fini guillotiné. A bons entendeurs...

mercredi 11 août 2010

Première à Blanc

Laurent Blanc commence sa seconde histoire avec l'équipe de France par une défaite en Norvège (0-2). Les enseignements sont restreints.

L’attente était immense et les conclusions absentes. La première de Laurent Blanc ne restera pas dans les annales du football, un mois après la finale de la Coupe du monde. Juste, rejoint-il Platini et Houiller dans le cercle fermé des sélectionneurs ayant perdu leur première rencontre, lors des vingt-cinq dernières années. Seulement les deux compères, qui avaient barré la porte de la maison France à Didier Deschamps il y a deux ans, avaient dû se coltiner le Brésil (0-2, le 26 août 1992) pour l’actuel DTN et la Yougoslavie (2-3, 19 novembre 1988) pour le président de l’UEFA. L’excuse est plus consistante que de tomber en Norvège, au stade Ullevaal, un 11 août face à une équipe correcte, au plus. Mais Laurent Blanc pourra toujours arguer qu’il a récupéré une sélection et non pas une équipe. Et surtout une sélection sans joueurs, à sa demande. Avec huit neo-bleus au cours du match dont six au coup d’envoi, les automatismes étaient forcément quelconques, notamment au sein d'une défense chancelante. Mais la punition est passée et la Coupe du monde sud-africaine soldée, dans l'esprit du nouveau patron du moins. Par contre, Blanc poursuit la série des défaites engendrée lors du Mondial. Hier, une troisième est venue s'associer aux piètres souvenirs du Méxique (0-2) et de l'Afrique du Sud (1-3).

Huit nouveaux et deux schémas

Le Cévenol avait exprimé l’idée de tester deux schémas différents au cours de la partie. Il a suivi sa pensée, utilisant les deux organisations tactiques de son ère bordelaise. Le 4-4-2 d’abord, avec Nasri à la pointe et M’Vila au bas de son fameux losange. Hoarau étant utilisé "à la Chamakh". Ainsi, la France fut solide et appliquée sans être féerique. Le jeu passait principalement sur les ailes et Nasri, dans les habits de Gourcuff a montré qu'il pourra tenir les rênes du jeu pendant les deux prochaines rencontres, au moins, avant d'entrer en concurrence avec le Breton. Comme avec Bordeaux, la domination était sienne, mais comme avec le Bordeaux du premier semestre 2010, l’attaque manqua de consistance. Alors, la fameuse génération 1987 (Ben Afa et Menez ont rejoint Nasri à la mi-temps, puis Benzema quelques minutes après) a pris le pouvoir en même temps que le 4-2-3-1. Et le sempiternel problème avec ces joueurs est que l’on gagne en folie ce que l’on perd en solidité. Alors oui, sur un pétard du gauche, le Marseillais de moins en moins paria sur la Cannebière a ouvert le score (47e) et proposé de belles séquences, comme il sait le faire quand il le veut. Au fond, HBA a plutôt gagné des points, comme M’Vila, pendant que Menez a montré de l’envie. En revanche Lassana Diarra, présent hier soir au prix d’une drépanocytose déclarée à Tignes en mai dernier, pourrait connaître une sanction ne provenant ni d’une commission ni d’une fédération. Avec plusieurs pertes de balles et passes aux Norvégiens le train Blanc pourrait partir sans lui, quand N'Zogbia et Sisokho se sont montrés solides.
Pour connaître les réels gagnants et perdants il faudra être encore patient. Certains mutins remplaceront des nouveaux qui auront eu un survêtement, voire des minutes. Mais qu'ils le sachent, dans cinq mois, la tenue officielle de la sélection tricolore va changer. Il ne leur restera qu'à travailler pour retrouver le Bleu dans des habits légitimes. D'autres survivront à la prochaine sélection.
Dans deux semaines, donc, Laurent Blanc donnera sa première vraie liste. Et cette fois-ci les excuses ne tiendront pas, face à une opposition chétive (la Bielorussie, le 3 septembre) et une modérée (la Bosnie-Herzegovine, le 7 septembre). Et les regards seront plus aiguisés.

dimanche 11 juillet 2010

Une Espagne royale

116 minutes auront été nécessaires à l'Espagne pour prendre le dessus sur de virils néerlandais qui échouent en finale comme en 1974 et 1978.

L’Espagne y est. Elle complète le grand huit du football mondial. La huitième nation à remporter une Coupe du monde. Une anomalie réparée, en un sens. Comme il aurait été anormal que l’Espagne ne triomphe pas lors de cette finale, sa première, entre deux nations royales, représentées en tribune officielle par les têtes couronnées, à côté de Nelson Mandela, venu faire une apparition.
Certes, la Roja n’a pas offert son plus beau visage en deux ans de règne presque ininterrompu, à l’exception de deux revers face aux Etats-Unis et laf Suisse. D’ailleurs ces deux accrocs auront été concédés en Afrique du Sud. Le premier lors de la demi-finale de la Coupe des confédérations et le second lors du premier match de poule de ce Mondial. Car l’Espagne est le premier champion du monde à avoir ouvert son tournoi par une défaite. C’est aussi la plus faible attaque parmi les dix-neuf vainqueurs. Un paradoxe en comparaison de son potentiel offensif. Oui mais cette Espagne, belle à regarder jouer, se regarde un peu trop elle-même. Elle aime posséder le ballon, faire courir ses adversaires dans la largeur, sans nécessairement se procurer des occasions nettes. Alors elle n’a décoché que huit flèches en sept rencontres, dont cinq par le seul Villa. Mais elle n’a encaissé que deux buts, et aucun lors de la phase à élimination directe. Comme un symbole. Cette Espagne de Xavi, Iniesta, Villa ou Torres et un coffre inviolable. Puyol et Piqué ne laissent pas passer grand-chose, et lorsque ça passe, « San Iker » veille. A l’image de toute son équipe, Casillas est monté en puissance au fil du mois de compétition. Contesté au départ pour sa terne saison avec le Real Madrid et la sérieuse concurrence de Valdès et Reine, accablé par sa sortie ratée devant Derdiyok, ayant amené le but de Gelson Fernandes, lors de la partie inaugurale, puis héroïque en quart de finale en repoussant le penalty de Cardozo. Et en finale, il a mérité d’être le premier espagnol de l’histoire à soulever le trophée. En bon capitaine, il a remporté ses deux duels devant Robben, les deux seules actions Néerlandaises. Du bout du pied droit, en ayant plongé à gauche, puis en se jetant dans les pieds d’un chauve, pas divin en finale cette année (il a aussi perdu la finale de la Ligue des champions avec le Bayern Munich face à l’Inter Milan, 2-0), ralenti par un Puyol à l’intervention peu licite mais non sanctionnée.
Monsieur Webb passe à côté
D’ailleurs au rayon des imprécisions arbitrales, Monsieur Webb a brillé. En oubliant plusieurs expulsions, avant de céder au détriment de Heitinga, pas le plus violent des néerlandais, qui en accrochant Iniesta parti au but, annihilait une occasion de but. Comme Van Bommel et De Jong avaient mis en danger l’intégrité physique d’Iniesta et Xabi Aonso en grand danger, très grand même. Deux gestes incroyablement violents et sanctionnés de simples avertissements. Monsieur Webb ne voulut pas fausser la finale, il l’a laissée pourrir, jusqu’à un stade incroyable. Car ce match ne restera pas dans l’histoire pour son jeu. Peu d’occasions, à l’exceptions de deux têtes - une par mi-temps - de Sergio Ramos. Fabregas en début de prolongation perdit son duel face à Stekelenburg, quand Iniesta le refusa en ajoutant un dribble de trop dans la surface. Les deux hommes qui furent les protagonistes principaux sur un but aux aspects doré, à quatre minutes de la fin. Cesc trouvant Iniesta, en position régulière, qui d’une reprise du pied droit délivra une équipe dont l’image de perdante aux tirs aux buts s’installait progressivement. Comme le jeu qui était présent, enfin, dans la prolongation.
L'avenir s'annonce radieux
C’est un fabuleux doublé Euro – Mondial que seul l’Allemagne en 1974 avait réalisé, la France l’ayant fait dans l’autre sens, en 2000. Et cette équipe est jeune. Voir Navas (24 ans) entrer dans cette finale avec une telle désinvolture, Pedro (22 ans), allumer le jeu de son équipe en demi-finale, Fabregas (23 ans), apporter son talent à chacune de ses entrées, Sergio Ramos (23 ans), s’imposer comme une référence à son poste et sur les balles aériennes, Piqué (23 ans), être intraitable au duel, Busquets (21 ans), une véritable sentinelle sachant construire. Sans oublier Silva (24 ans), mais aussi les encore jeunes Iniesta (26 ans) et Torres (26 ans). Tous, dans quatre ans, au Brésil, seront au sommet de leur carrière et de leur niveau. Comme de nombreux néerlandais, sans doute, sauf Van Bronckhorst, dont la carrière s’est achevée par une finale perdue. Ce soir, Madrid est rouge, Barcelone est rouge, Bilbao est rouge, toute l’Espagne, si régionaliste et divisée, est rouge. Rouge de bonheur. Comme le Monde d’avoir un si beau lauréat. Et elle pourrait le rester un long moment.