jeudi 7 octobre 2010

Un renouveau à confirmer

L'équipe de France doit confirmer son redressement face à la Roumanie, ce samedi, au Stade de France. Gourcuff et Nasri, probablement associés au milieu ont une partie des clés.
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La France n’a plus peur et ce sentiment n’est pas forcément agréable. Il est nouveau. Juste nouveau. Et il convient de l’apprivoiser tellement l’anxiété était la sensation unique à l’approche d’un match de l’équipe de France. Pour être franc et honnête, ce n’est pas vraiment une première. Entre 1998 et 2008, une confiance presque impertinente accompagnée les Bleus. Depuis, elle s’est détériorée jusqu’à disparaître en un été, où tout a été dit et écrit, et surtout, on le sait, plus rien ne sera jamais comme avant. Mais en un match, un vent d’espoir s’est déployé autour d’une sélection battue quatre jours auparavant à domicile par la Biélorussie (0-1). C’est mesurer l’exploit des Bleus en Bosnie (2-0), ou plutôt la performance d’un sélectionneur qui en occupant le terrain médiatique comme personne avant lui a fait passer son message.
La reconstruction va être longue, certes, mais elle a débuté. Elle va donc se poursuivre face à la Roumanie, notre meilleur ennemi récent. Trois confrontations en deux ans pour trois matches nuls. La Roumanie a hanté la chute progressive de Raymond Domenech. Entre un désespérant match inaugural à l’Euro 2008 qui signera le seul point français dans la compétition (0-0, le 9 juin 2008), un nouveau nul à Costanta (2-2, le 11 octobre 2008), où mené 0-2, Domenech ne passa jamais aussi proche de la porte en six années de règne. Mais Gourcuff l’avait sauvé en inscrivant son unique but en bleu, d’une frappe sublime de 30 mètres. Un autre partage des points (1-1, le 5 septembre 2009) au Stade de France avait confirmé le déclin bleu.
Mais, ce samedi, un nouveau score nul serait mal vécu, forcément. Car la Roumanie n’est plus que l’ombre d’une sélection. Entre les conflits et un trou générationnel, la Bosnie et même l’Albanie font davantage offices de « concurrents » à une qualification presque jamais autant abordable.

Une équipe offensive

En prolongement d’une prestation intéressante contre la Bosnie, les Bleus vont devoir gagner, obligatoirement, et séduire, surtout. Ainsi, Laurent Blanc pourrait offrir à Gourcuff (24 ans, 22 sélections) et Nasri (23 ans, 16 sélections) la chance de s’intégrer dans le onze « héroïque » face aux bosniens. D’abord parce que Diarra et Diaby sont diminués physiquement, laissant des espaces dans un milieu de terrain pourtant particulièrement plaisant il y a un mois. Cette option (MVila, Gourcuff, Nasri) au milieu, si elle était retenue, serait particulièrement offensive puisque l’équipe serait composée d’un nombre d’éléments offensifs égal aux défensifs (5). Mais le débat, outre un simple calcul du quotient potentiel d’ « offensivité », se porte particulièrement sur la comptabilité des deux jeunes meneurs, surtout que Malouda aime désormais repiquer dans l’axe depuis son aile gauche. L’embouteillage pointe à l’horizon, avec un profond déséquilibre.
Et puis, Nasri, contrairement à ses dires, voudra t-il partager les clés du jeu avec celui qui devrait être son concurrent pour les huit années à venir à une place de titulaire en équipe de France ? Car, les deux hommes, s’ils étaient associés face à la Roumanie ou le Luxembourg - ce qui seraitune première-, n’auraient que peu de chances de poursuivre constamment tous les deux dans l’axe du terrain et comme le mutin Ribéry devrait reprendre son si cher côté droit en 2011, une place, au mieux, pour deux semble se dégager à l’avenir, à côté de Diaby, certainement.

Gourcuff retrouve Blanc

Gourcuff est le chouchou de Blanc, il le sait. Ils le savent tous. Il doit sa présence à Clairefontaine à leur idyllique passé à Bordeaux et non pas à son début de saison tellement terne. Le sélectionneur imposera t-il un joueur en déclin depuis huit mois, rejeté par une partie de l’équipe de France pré-Knysna et mentalement touché depuis cinq mois par des échecs successifs et un transfert, pour l'instant, peu concluant ? Il peut rentamer son histoire en Bleu devant un adversaire contre qui tout le monde pensait qu’elle avait démarré, pour l’éternité. La réponse sera intéressante mais le résultat et le contenu sera décisif. Gourcuff, s’il joue, abattra une carte cruciale pour son avenir en Bleu, à l’instar de Nasri.

Tous les deux connaisseurs de l'histoire du foot, il ne leur aura pas échappé qu'en 1995, un 11 octobre, la France avait dominé la Roumanie (3-1, à Bucarest) dans un match comptant pour les éliminatoires de l'Euro 1996. Et Zidane avait inscrit le dernier but dans une période où il était en train de s'imposer doucement comme le meneur de jeu des Bleus. Gourcuff et Nasri, proclamés successeurs successivement de ZZ n'ont plus qu'à s'inspirer.

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