
Trois points avant une hibernation heureuse, tel est le scénario exigé aux hommes de Laurent Blanc. Le dernier match officiel en cette satanée année 2010 est attendu avec une angoisse si minimale que la Fédération a délocalisé l’affiche an province, à Metz, un signe que l’adversaire n’est pris que modérément au sérieux, comme les Féroé qui étaient venus à Guingamp (5-0), dans le fief de Noël Le Graet pour deux jours durant lesquels les Bleus avaient souri et signé des autographes, déjà. Après la formalité luxembourgeoise, il conviendra d’oublier tout ce qui s’est passé pour ne retenir qu’une seule image au fond de son cortex cérébral, un tableau même où la France présentera entre un et trois points d’avance sur le second dans la lutte à la qualification pour l’Euro 2012.
L’excès de suffisance pourrait même poindre, mais comment faire autrement. Le Luxembourg n’est qu’une nation mineure du football et ce n’est pas lui faire injure que d’imaginer une victoire avec un écart minimal de trois buts, alors qu'en 103 rencontres officielles, il n'a reussi à s'imposer qu'à huit reprises - douze matches nuls. Le Luxembourg a 32 500 licenciés et 135 clubs, elle est 48e nation continentale, juste devant les Iles Féroé. La France, même en déclin, à 20 000 clubs et près de 2 millions de licenciés. La comparaison est difficilement tenable. Mais au petit des comparaisons justement, en suivant, avec une pointe de malice, les derniers résultats, le Luxembourg est favori. Oui, comme la Biélorussie a battu la France (1-0) et le Luxembourg a tenu en échec ces mêmes Biélorusses (0-0), le Luxembourg devrait l’emporter 1 à 0 à Saint-Symphorien. Logique.
Contourner un bloc très bas
Plus sérieusement, après deux succès 2 à 0 dessinés dans les dernières minutes, les Bleus vont devoir plaire, sans le moindre bémol. Jouer, tirer, gagner et faire vibrer, surtout. Face à cette mission, Laurent Blanc pourrait privilégier une animation extrêmement offensive, contre une équipe qui devrait faire passer les derniers adversaires des tricolores pour des adeptes du football total. Car le Luxembourg ne va faire que défendre, mais vraiment défendre, très bas, limitant les espaces, annihilant toute profondeur.
Dans ces conditions, la qualité technique sera prépondérante. D’où la possibilité d’écarter Alou Diarra, pourtant point d’équilibre de l’équipe depuis deux matches et capitaine exemplaire au profit d’Abou Diaby. Le peu souriant et concerné Florant Malouda retrouverait peut-être un brassard et donc l'envie de jouer, qui sait? L’aile droite bien tenue par Valbuena pendant une mi-temps samedi devrait échoir Rémy, voire Payet. Quand au rôle de meneur de jeu, Nasri et Gourcuff sont en concurrence, même contre les nations faibles. Une titularisation de concert avec Diaby comme seul élément défensif au milieu serait tout de même osé, lorsque les certitudes sont si fragiles dans l’animation globale de l’équipe. Quant à Benzema, comme tout buteur, il a besoin de jouer et de marquer. Cette rencontre est comme un quitte ou double pour lui. S'il joue et ne marque pas, son statut de seul solution en attaque pourrait être remis en cause. S'il ne joue pas et que son remplaçant flambe, il serait dejà sous pression.
Finalement, la bonne solution n’existe pas avant le match, comme toujours. Samir Nasri au début du rassemblement voulait « donner mal à la tête à Laurent Blanc ». Attention tout de même à ne pas trop prendre d’aspirine. Le grand sommeil jusqu’au 25 mars et un déplacement officiel au Luxembourg est pour mardi, à partir de 23 heures, pas avant. Deux réveils de prestige face à l’Angleterre (17 novembre à Wembley) et face au Brésil (9 février au stade de France) seront tout de même requis. L'exigence est comme la victoire, elle devient vite indispensable.

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