samedi 28 novembre 2009

Multiplex radio : les audiences

Tous les samedis soirs, les trois grandes radios privées et, depuis cette saison, la radio publique d'information, France Info se livrent une bataille autour des terrains de football de Ligie 1.
Résultat, le vainqueur est Europe 1.
En effet, Alexandre Ruiz (photo ci-contre, à droite aux côtés d'Alexandre Delperier, animateur d'Europe 1 foot en semaine)est l'homme le plus écouté entre 18h45 et 23 heures avec 1 095 000 auditeurs, soit une hausse de 34% sur un an. Il devance RTL avec Christian Ollivier et Pierre Ménès qui, malgré une hausse de 26% ne totalisent "que" 1 052 000 auditeurs. Toutes ces hausses sont dues à la forte baisse de RMC, de l'ordre de 30%, avec 776 000 auditeurs. Fabien Lefort qui entame sa deuxième saison aux commandes des multiplex Ligue 1 voit même l'inusable Jacques Vendroux venir le menacer avec 656 000 auditeurs. Un succès pour France Info qui incite l'animateur et directeur des sports à mettre en place un multiplex rugby le samedi après-midi, lors des matches du Top 14. Une compétition seulement couverte par RMC et Sud Radio depuis la courte expérience d'Europe 1, lors de la saison 2008-2009.
Si RMC est distancée, l'indicateur de la part de marché tourne à son avantage. Ce qui montre une écoute moins nombreuse mais plus intense de la part des auditeurs de RMC par rapport à ses concurrents.

Ainsi, en synthèse : Le classement des multiplex en nombre d'auditeurs cumulés : 1. Europe 1, 1.112.000 ; 2. RTL, 1.052.000 ; 3. RMC, 776.000 ...
Le classement des multiplex en parts de marché : 1. RMC, 7,5% ; 2. Europe 1, 7% ; 3. RTL, 6,9% ...

Si le week-end tourne à l'avantage de la radio de la rue François 1er, en semaine RMC affiche les meilleurs scores sur le sport avec notamment la très belle performance et progression de 16 % de l'After Foot de Gilbert Brisbois entouré de Daniel Riolo, Marc Ambrosiano, Jean-François Peres, Marc Ambrosiano, Florent Gautreau, Stépahne Pauwels ou encore Eric Di Meco. L'émission d'après match ou de fin de soirée, de 22h à minuit, est écoutée en moyenne par 370 000 paires d'oreilles.
Glossaire
Audience cumulée :
Nombre de personnes ayant écouté une station au cours d'une période donnée ( ici le samedi de 19h à 23h) quelle que soit la durée d'écoute.

Part de marché :
C'est la valeur du rapport exprimé en % entre la somme des durées d'écoute individuelles d'une station et la somme des durées d'écoute de toutes les stations confondues.

vendredi 27 novembre 2009

Bordeaux au sommet, Lyon instable, Marseille presque heroîque


Après six victoires françaises lors des deux dernières journées, les confrontations franco-italiennes ont ralenti le rythme de croisième du football français.

Bordeaux s’impose un peu plus à chacune de ses sorties comme le club français de référence sur la scène européenne. Même si Lyon par son passé possède encore une aura supérieur, le champion de France en titre impressionne. En effet, après avoir surclassé le Bayern en l’espace de deux semaines, les Girondins ont donné une leçon de modestie à la Juventus. Jamais les italiens n’ont semblé pouvoir inquiéter les Français. Même si les deux réalisations sont venues sur coups de pieds arrêtés, la maîtrise dans le jeu fut Bordelaise. Del Piero, Amauri et Diego semblaient perdus sur la pelouse, alors que Plasil a fait oublier Gourcuff en réalisant son meilleur match de la saison. En se remémorant le match aller, on peut même regretter que Bordeaux ne se présente pas à une journée de la fin fort d’un sans faute. Car même à Turin, les Girondins avaient livré une grande partie (1-1). Seule la rencontre face à Haïfa (1-0), à Chaban-Delmas vient ternir la performance d’ensemble. Le fait que Laurent Blanc eut abandonné son 4-2-3-1 européen pour un 4-4-2 en losange, version championnat n’y était peu être pas pour rien.
Du côté de Lyon, le bilan est plus que positif. D’abord car le septuple champion de France était qualifié après quatre journées mais surtout parce qu’il a sorti Liverpool de la compétition. Seulement la défaite concédée à Florence (1-0) laisse un goût d’inachevé. Les hommes de Claude Puel n’ont inquiété Sébastien Frey que sur la fin.
Enfin Marseille traîne son faux pas initial comme un boulet. Une défaite à domicile face à l’AC Milan (1-2) qui pourrait (va ?) lui couter une qualification. La belle performance qui s’illustre comme le match référence à San Siro (1-1) à défaut d’être suffisante laisse germer des regrets. La maladresse de Brandao – qui a envoyé une reprise sur le poteau - associée à la malchance de Diawara – dont une tête à heurter le poteau - et au manque de vice de Ben Arfa - qui s’est fait tirer le maillot dans la surface- ont eu raison des ambitions olympiennes. Désormais, il convient d’obtenir de l’aide des zurichois pour rejoindre les deux compères français en huitièmes de finale. Si l’AC Milan bat les Suisses, l’OM devra battre le Real Madrid 3-0 ou par quatre buts d’écarts. Bref, la Ligue Europa devrait accueillir les marseillais en plus des Reds et sûrement des munichois.

jeudi 19 novembre 2009

Quand Lizarazu dit ce que presque tout le monde ressent

Et dire que RTL est un média partenaire de l'équipe de France, ce qui oblige notre très cher Raymond Domenech à s'y exprimer après chaque match. L'occasion pour Bixente Lizarazu d'informer le sélectionneur sur le malaise issue de la qualification. Un consultant qui dit ce qu'il pense, sans suivre la ligne éditiorale de la station bien insufflée notamment par l'avocat attitré du sélectionneur Pierre Menès.

Jeu de main, jeu de vilain


L'équipe de France s'est qualifiée pour la phase finale de la coupe du Monde, à partir du 11 juin en Afrique du Sud. Mais que ce fut difficile et surtout immérité.
C’est fait, l’équipe de France sera en Afrique du Sud à partir du 11 juin. Mais pour ce qui est du match, merci de ne pas y revenir. Pourquoi ? Parce qu’en entrant dans le détail de cette double confrontation, on s’aperçoit que Lloris fut le meilleur joueur des deux équipes réunies. On s’aperçoit surtout que l’Irlande méritait bien davantage son ticket pour le mondial africain. Et surtout un goût désagréable reste au fond de la gorge, une fois la partie avalée.
Pourtant, lors du tirage de ce barrage, dont la présence française était déjà un non sens au vue de la difficulté du groupe qualificatif, les sourires étaient de sortie, à peines voilés par une pointe de respect pour l’adversaire. L’Irlande avec retour au stade de France, difficile de faire mieux. Au contraire, sur le terrain, difficile de faire pire. Après un aller correct, le retour fut désastreux. Est-ce les irlandais, 34e au classement FIFA, qui se sont avérés sous-cotés où les français surcotés ? C’est davantage Giovanni Trapattoni, expert tacticien qui avait les clés de ce match retour. Il les a utilisées à la perfection. A tel point que durant 70 minutes, les verts semblaient chez eux, menant à la possession, se créant des occasions et même en menant au score rapidement. Un but construit admirablement par Damian Duff qui servait Robbie Keane, qui en capitaine exemplaire ouvrait la marque. A cet instant les bleus avaient la tête sous l’eau. Seulement, jamais ils ne la sortiront. Pire, les irlandais continuaient à attaquer. Le passeur Duff, avant le match avait prévenu « on marquera et on verra après. » Tout le monde a vu. O’Shea dès le début de la seconde période manqua le cadre sur une reprise de volée. Puis Duff, du droit, se heurta au mur Lloris et enfin Keane fut trop court pour reprendre le ballon après avoir crocheté Lloris.
"Je ne suis pas l'arbitre"
La chute physique des irlandais permit aux français d’entrer enfin dans la partie, toujours avec deux milieux récupérateurs et toujours sans Benzema. Mais les prémices offensives commençaient seulement dans la prolongation. Anelka cherchait un penalty en amplifiant sa chute dans la surface, Govou marquait mais en position de hors-jeu. Et enfin, sur un coup-franc botté par Malouda, Squillaci en position de hors-jeu, prolongea pour… le double contact volontaire de la main de Thierry Henry qui trouva Gallas seul devant la ligne. Un but salement entaché d’une erreur d’arbitrage que les irlandais en quémandant auprès de l’arbitre espéraient qu’il ne briserait pas leurs efforts. Un but salement entaché par le grand sourire de Thierry Henry. Un but salement entaché par la réaction du coupable "Il y avait main, mais je ne suis pas l'arbitre." Mais les bleus étaient loin de telles considérations en s’extasiant d’être provisoirement qualifiés, avec un stade qui troquait ses sifflets pour les cris. Raymond Domenech, à la question « comment auriez vous réagi si le but avait été contre vous ? » répondit en conférence de presse, « ce n’a pas été le cas. Merci j’ai autre chose à faire. »
Son homologue préférait signaler « le manque de fair-play de Thierry Henry et que l’arbitre aurait dû demander à Henry », sans en rajouter. Le "Trap" insistait à juste titre que l’Irlande « sur les deux matches méritait la qualification mais que la France a une belle équipe et pourra aller loin à la coupe du monde. » Un brin de fair-play, ce n'est pas désagréable.

mardi 10 novembre 2009

Le Foot et les audiences T.V

TF1 doit être relativement satisfaite des audiences réalisées par les équipes françaises en ligue des champions. En effet, alors que la une a diffusé les trois formations tricolores, les audiences sont comparables. Un programme par conséquent stable, sans être une réelle locomotive dans la liste des programmes de la chaîne.

Dans le détail:
1. Real Madrid - O.M (2e journée): 6,8 millions de téléspectateurs et 27,9% de part d'audience.
2. OM - AC Milan (1ère journée) : 6,8 millions de téléspectateurs et 26,8 % de pda.
3. Lyon - Liverpool (4e journée): 6,2 millions de téléspectateurs et 25% de pda.
4. Bordeaux - Bayern Munich (3e journée): 6,1 millions de téléspectateurs et 24,3 de pda.
Le petit avantage marseillais est toujours présent même si le champion de France dépasse la barre des 6 millions contrairement à la saison passée. Les bonnes performances globales , et les belles oppositions jouent certainement dans ces bons scores.

Sur Canal +, la dernière journée de la ligue des champions a aussi été particulièrement satisfaisante. Ainsi Bayern Munich - Girondins de Bordeaux a été regardé par 1,3 millions de téléspectateurs. Alors qu'Om - Zurich par 500 000 téléspectateurs sur Canal + sport.
Enfin, la grande soirée qui a suivi la qualification girondine a été suivie par 1,2 millions d'abonnés et 32,5 % de pda (meilleure audience pda depuis octobre 2008).
Même la petite coupe d'Europe, la ligue Europa trouve son public sur W9, à 21h05. Ainsi, Lille - Genes (3e journée) a été regardé par 800 000 personnes (3,3 % de pda), alors que Toulouse - Skaktar Donetsk (4e journée) a été suivi par 717 000 téléspectateurs (3,1% de pda). Pour comparaison, la petite soeur d'M6 a réalisé sa meilleure audience mensuelle en octobre avec 2,8 % de pda. C'est connu, le foot améliore les audiences des petites chaînes, de Direct 8 à NT1 en passant donc par W9.

Par ailleurs, tous les dimanches, les émissions qui parlent de football envahissent les chaînes de télévisions.
Voici les audiences réalisées par ces programmes, dimanche dernier:
1. TELEFOOT (TF1) : 2,2 millions de téléspectateurs et 24,5 %. de pda (part d'audience).
2. STADE 2 (France 2) : 1,995 millions de téléspectateurs et 12,4% de pda.
3. CANAL FOOTBALL CLUB (Canal+, 2e partie avant OL-OM: 19h40-20h50) : 1 533 000 téléspectateurs et 5,8% de pda.
4. CANAL FOOTBALL CLUB (Canal+. 1ère partie : 19h25-19h40) : 618 000 téléspectateurs et 2,6% de pda.
5. 100% FOOT (M6) : 382 000 téléspectateurs et 10,7% de pda.

vendredi 6 novembre 2009

Y a comme un DIC

Le Droit à l'image collectif (DIC), qui permet d'exonérer jusqu'à 30% des revenus d'un joueur, pourrait disparaître dès le 31 décembre alors qu'il devait se poursuivre jusqu'en 2012. Une idée qui entraîne une rébellion du sport français.

"Inefficace, injuste et incontrôlable" a déclaré Roselyne Bachelot, mais de quoi parlait-elle ? De son plan contre la grippe A ? De son action au ministère de la santé et des sports ? Du rôle de Rama Yade au sécréterait des sports ? Bien que toutes ces réponses soient plausibles, elle visait le DIC (Droit à l’image collective). Cette fameuse niche fiscale instaurée par un gouvernement de droite en 2004 sur la proposition du ministre des sports de l’époque Jean-François Lamour, actuel député.
Seulement, depuis, le monde fait face à une grande instabilité économique. De fait, chaque euro est bon à prendre pour l’état et chaque mesure populaire est intéressante politiquement. Alors toucher aux multi millionnaires footballeurs (une poignée sont dans ce cas), quitte à oublier les salaires classiques du foot et surtout les autres sportifs, dont les salaires varient entre 1200 et 20 000 euros selon les disciplines, sur sept à dix ans. Le tout pour récupérer 30 millions d'euros. Sans surprise, 65% des français soutiennent cette suppression contre 27% qui y sont défavorables. Seuls les français intéressés par le sport (40% de la population) sont partagés avec 49% pour la suppression et 50% contre (sondage réalisé par le CSA pour l’Équipe).
Mais le gouvernement en soutenant l’amendement en provenance de Marc Le Fur (UMP) a mis le feu au sport français. Un sentiment de révolte renforcé par le vote positif de l’assemblée (91 voix pour, 22 contre) et des propositions du sénat. Ce dernier préconise, parle biais de deux commissions, le choix entre une entrée en vigueur au 30 juin 2010 (soutenue par le gouvernement), au lieu du 31 décembre 2009, ou une disparition progressive jusqu’à la date initialement prévue, en 2012.

Conséquences politiques
La mesure n’a pas seulement provoqué des tensions au sein du sport français. Rama Yade et Xavier Bertrand ont rejoint le point de vue des sportifs. La secrétaire d’état est même passée à deux doigts du licenciement pour avoir signalé que "le DIC a démontré son efficacité puisqu'il a permis de retenir ou de faire revenir certains joueurs professionnels en France". Nadine Morano, secrétaire d’état à la famille, allant même d’un « on se tait ou on démissionne. » Son prédécesseur et ami du président Bernard Laporte a d’ailleurs déclaré qu’il aurait démissionné s’il était toujours en fonction.
Mais la critique initiale de la ministre semble profondément "inefficace, injuste et incontrôlable". Car ses propos traduisent un manque cruel de connaissance du milieu sportif. Elle juge la compétitivité des clubs "pas renforcé", la semaine où Bordeaux et Lyon se qualifient, à deux journées de la fin de la phase de poule de la C1, pour les huitièmes de finale. Un timing plutôt désastreux. Surtout qu’elle avait déclaré à l’assemblée, quelques jours auparavant, que le DIC n’avait pas permis « de conserver les meilleurs joueurs de football. » Alors comment analyser les retours de Yoann Gourcuff, Gregory Coupet, Claude Makelele ou Ludovic Giuly, les arrivées de Lucho ou Lisandro, la conservation de Niang, Diarra ou Bastos ? Et dans les autres sports ? Car le DIC touche aussi le rugby, le handball et le basket-ball, un fait qui semble être oublié par les autorités. En rugby, Chabal, Dupuis et Michalak sont revenus en France, Wilkinson, Stein, Carter (reparti en Nouvelle-Zélande après 10 mois à Perpignan) ou Kelleher y sont venus. Et en handball, le meilleur joueur du monde en 2008, Nikola Karabatic est revenu dans son club formateur, Montpellier, grâce au dispositif.
Dans les faits, Lyon perdrait 6 millions d’euros par ans, Bordeaux 2,7 millions et Boulogne au bas de l’échelle, 0,4 million. En rugby, le Stade Français aurait une perte de 0,8 million. En basketball, le champion de France Villeurbanne perdrait 150 000 euros. Et en handball, le manque à gagner pour Montpellier serait de 280 000 euros. De quoi provoquer une grève dans le sport français? Une possibilité. En attendant, le rugby a déployé des banderoles avant chaque matches de la 12e journée du Top 14 "DIC supprimé, le rugby en danger."

Le sport en déclin ?
Jean-Louis Triaud, président des champions de France de football, a précisé "Je ne veux plus entendre un seul député dire que l’on est nul en coupe d’Europe." A moins que les autres nations n’imitent l’exemple français. En ce sens, en Espagne « la loi Beckham » - puisque l'anglais fut le premier cas d’envergure médiatique à en profiter, lors de sa signature au Real Madrid - qui fait tomber le taux d’imposition de 43% à 24% pour tout nouveau travailleur étranger. Or le parlement envisage de plafonner cette ristourne pour tout salarié touchant moins de 600 000 euros par ans, soit peu de footballeurs et surtout pas les Kaka, Ronaldo et Ibrahimovic qui les reçoivent au bas mot par mois. Mais quand l’Allemagne prévoit des baisses d’impôts et la Russie ou l’Ukraine, aux clubs progressant ou dominant les sports de salles, n’envisagent pas de telles mesures.
Alors, pour assurer un minimum d’égalité dans la société, il serait peut être temps de songer à regarder du côté des artistes, qui eux aussi bénéficient de certains avantages, quand ils ne sont pas carrément partis à l’étranger. Comme le feront dans les prochains mois les meilleurs sportifs exerçant jusqu'alors en hexagone.

mercredi 4 novembre 2009

Lyon passe, Liverpool trépasse


Lyon a arraché en fin de match son billet pour les huitièmes de finale de la ligue des champions, à deux matches de la fin de la phase de poule. Liverpool risque de ne pas y être.
Lyon est revenu de loin pour rejoindre Bordeaux dans le club fermé, composé de sept éléments, des qualifiés pour les huitièmes de finale de la ligue des champions. Car le Liverpool F.C décrié comme moribond depuis plusieurs semaines et les absences conjuguées ou dissociées de Torres et Gerrard, malgré un sursaut contre Manchester United (3-1), cinq jours après la victoire lyonnaise à Anfield (1-2). Le grand blond fut présent et plutôt performant, malgré une hernie inguinale. L’égalisation intervenant même juste après sa sortie, une malheureuse coïncidence, surtout que Cris était aux avants postes après le remplacement de l’Espagnol au profit du tendre français N’Gog. Seulement les reds savent sortir les performances en adéquation avec l’enjeu. Ainsi, au pied du mur ils ont (enfin ?) montré un visage d’un grand d’Europe, mais pas d’un très grand.
En ce sens, l’homme du match fut Hugo Lloris auteur de trois arrêts déterminants. Sur une frappe de Fernando Torres (12e), une tentative de Kuyt (16e) et un face à face avec Voronine (29e). Même quand sa parade n’était pas suffisante comme devant Lucas, Cissokho sauvait sur sa ligne le retourné acrobatique de Kuyt. Cris, de nouveau capitaine a aussi sorti une performance de haut niveau pour maintenir à flot un navire gone maltraité comme rarement cette saison, un bon test avec le déplacement de dimanche au Vélodrome marseillais.
Signe peu rassurant, face aux offensives anglaises, les lyonnais paraissaient perdus. Lisandro à gauche et Bastos à droite étaient aux abonnés absents, la faute à un manque cruel de repères. Ce qui isolait Gomis à la pointe de l’attaque. Ce qui a fonctionné contre Anderlecht a donc échoué. Dans le même temps Reveillère(20e) puis Pjanic (40e) sortaient successivement blessés, de quoi réduire les options tactiques de Claude Puel.

Lisandro dans l’axe ça change tout
Finalement, Liverpool à force de dominer (54% de possession du ballon), trouvait l’ouverture par une frappe de 20 mètres de l’eternel désespoir néerlandais Babel, entré peu avant, qui finissait dans la lucarne de Lloris. A cet instant, Lyon n’était pas qualifié, mais un succès, à Gerland, contre Debrecen suffirait. Pas de quoi s’alarmer. Sauf que dans le même temps Liverpool revenait dans la course à la première place. Ainsi, Lisandro, repositionné dans l’axe et qui s’était créé deux occasions de buts (73e, 78e), profitait d’une déviation de la tête de Bastos pour se gêner avec Cris et tromper, d’un sang froid olympien Reina (88e). L’OL a su réagir et ce ne sont pas les sourires mêlaient de grimaces de Jean-Michel Aulas, aux coups de sifflets finaux, qui atténueront le sentiment dominant de la soirée.
Maintenant, les lyonnais ont le sifflet à la bouche et détermineront peut-être le nom du second qualifié dans ce groupe. En effet, dans trois semaines, un déplacement à Florence s’annonce délicat pour la première place, sachant qu’en cas de succès la Fiorentina prendrait la tête et sortirait définitivement, un quintuple vainqueur de l’épreuve qui n’a pas pu ou su saisir sa chance à Gerland. Mais ça les lyonnais n’en ont que plus de mérite, à trois mois d’aborder leur septième huitièmes de finales de C1 consécutif.

Les buts :







Ce Bordeaux est grand



Le champion de France s'est qualifié pour les huitièmes de finale de la C1, grâce à un succès plein de maîtrise à Munich (0-2).

Les garçons de Laurent Blanc l’ont fait. Ils ont renversé un grand club, à deux reprises en l’espace de treize jours. Les deux penaltys stoppés par Butt à Chaban-Delmas (2-1, le 21 novembre), laissant planer une peur d’être devancés par les bavarois à la différence de but particulière, ne sont qu’un lointain doute, évacué par les mêmes onze joueurs. Car le l’entraîneur girondins a trouvé son équipe type, lorsque les habits étoilés sont de sortie. Après un nul convaincant à Turin (1-1), ils peuvent s’enorgueillir d’avoir mis à mal un monument du football continental. Pourtant l’entame fut munichoise, mais en l’espace de 90 minutes, Cédric Carrasso a donné raison à son entraîneur de l’avoir choisi cet été. Au vu de sa performance, les huit millions d’euros déboursés sont bon placement en or. En effet, le portier a écœuré l’attaque allemande. Que ce soit d’une claquette sur la transversale (2e), d’une envolée au niveau de sa lucarne pour écarter un coup-franc de Bastian Schweinsteiger (32e) ou en jaillissant devant Mario Gomez, suite à une passe mal assurée de Chalmé (56e). Un festival accompagné de multiples sortis aériennes aux quatre coins de sa surface. Une performance escortée par un grand Planus, maître dans l’anticipation, un bon Ciani, en atout physique, malgré une main qui aurait pu être sanctionnée d’un penalty (33e) et un excellent Trémoulinas, certainement auteur de la meilleure partie défensive de sa jeune carrière. Même l’opposition de Robben, en seconde période, ne l’a pas fait douter.

Carrasso décisif
Ce bon bloc en place, Les armes offensives pouvaient entrer en jeu. Et comme d’habitude, pour la cinquième fois de rang sur la scène européenne, la clé se situait au niveau des coups de pieds arrêtés. Après deux corners mal assurés par Gourcuff, Wendel envoya un coup-franc dans la surface. Gourcuff se débarrassa de son garde du corps Van Bommel, pour une fois peu vigoureux, et de la tête ouvrit le score, avec l’aide d’un Butt peu inspiré (41e). Mener à la mi-temps était bien payé mais les Girondins étaient virtuellement en huitièmes de finale, sans avoir réellement souffert. Et le second acte confirma que Bordeaux a grandi. A part quelques imprécisions défensives, le Bayern ne se créa pas d’occasions. Louis Van Gaal, changeait de schéma tactique à trois reprises mais rien n’y faisait. Ni Robben et ses passements de jambes ni Gomez, une nouvelle fois décevant lors de son entrée en jeu. Laurent Blanc se paya même le luxe d’offrir à Ludovic Sané ses premières minutes en professionnel, au sein de l’Allianz Arena. Une preuve de sérénité qui accompagne les Bordelais depuis le match aller. Une sérénité décriée quand Laurent Blanc, au soir de ce succès déclara que « les grands clubs n’ont pas forcément de grandes équipes », ou lorsque les femmes ou compagnes de joueurs furent emmenées à Munich, un cas singulier dans le football européen, ou même quand le technicien bordelais pointait du doigt le manque de sérénité des bavarois, la veille du match. Pour preuve de cette sérénité qui frise l’arrogance, dans les derniers instants, lors d’un énième dégagement aérien de Fernando, Marouane Chamakh déposa son garde du corps, Badsturber, pour devancer un Butt trop cour dans sa sortie. Le marocain d’un plat du pied plein d’application marqua son premier but en ligue des champions (90e+1).
Une délivrance personnelle qui allait de paire avec un moment de liesse sur la pelouse et dans la tribune réservée aux visiteurs. Pour le reste du stade, les sifflets laissaient place à un silence accompagné de départs massifs. Le résultat était définitif avec un sentiment fort, si le grand club est munichois, la grande équipe est bordelaise, et elle poursuivra sa campagne européenne avec les grands, en février, une première depuis 1999 et mieux un retour aux huitièmes de finale de la C1 non disputés depuis vingt ans par le club au scapulaire.
Le résumé du match :