lundi 24 octobre 2011

Et si Bordeaux était à sa place?

Après deux saisons compliquées achevées aux 6 et 7e places, Bordeaux poursuit sa chute et se retrouve dans la zone rouge depuis deux journées. Crise de résultat ou simple déclin?
Benoit Trémoulinas avait subi la foudre de Nicolas de Tavernost, président de M6,
pour avoir jugé son équipe incapable de viser la qualification européenne.
Trois mois plus tard, Bordeaux est relégable...
Les semaines se suivent et les mots restent inchangés. Après chaque nouvelle désillusion, les joueurs passent devant la presse pour affirmer le désir collectif de remonter la pente. Et après les rares soubresauts, pas de doute, le match du déclic, c’est reparti. Depuis près de deux ans, le constant est invariable. Cet effectif a de la qualité, n’est pas à sa place. Alors, les excuses s’enchaînent. La finale de la Coupe de la Ligue, d’abord, où les habituels titulaires avaient été préférés aux remplaçants, à trois jours du quart de finale aller de la Ligue des Champions, ce qui aurait cassé le groupe en deux au printemps 2010 (1-3 contre Marseille). Puis le départ de Laurent Blanc à la fin de la saison 2009/2010, tellement prévisible qu’il n’a pas été anticipé. Ensuite, c’était la faute de Jean Tigana, trop rigide au point de sanctionner financièrement les retards à l’entraînement ou d'obliger ses internationaux à revenir le lendemain du dernier jour du rassemblement, comme dans tous les clubs. Un coach accusé de ne pas être assez chaleureux avec ses joueurs et de ne pas s’entendre avec son adjoint, Michel Pavon, qui lui s’entendait trop bien avec certains cadres du vestiaire.
Et maintenant que l’équipe est relégable depuis deux journées dans une indifférence presque générale, quelles sont les excuses ? Des défaillances individuelles, un manque de chance, des erreurs arbitrales, un moral touché… Tout y passe, avec mauvaise foi, dans les bouches de ceux qui acceptent encore de parler plus de 48 secondes en conférence de presse.
Chamakh, Gourcuff et Cavenaghi le trio offensif du titre de 2009,
 ont été remplacé par Modeste, Ben Khalfallah et Diabaté...
Sauf une, que Francis Gillot ose suggérer depuis sa prise de fonction. Cette équipe est peut-être juste à sa place. Que Lamine Sané, malgré des premiers matches encourageants en 2010 dans une défense qui fonctionnait encore bien, n’a pas le niveau. Ni en défense centrale, ni à droite ni au milieu. Que Michaël Ciani, malgré des atouts physiques indéniables, a des difficultés de concentration trop fréquentes pour être un cadre de la défense. Il doit avoir un « cerveau » à côté de lui. Que Marc Planus, ce cerveau libéro, n’a plus réalisé deux bons matches de rang depuis deux ans parce que son corps le lâche trop souvent. Et qu’en plus, il accumule les fautes grossières, handicapant lourdement son équipe (contre Marseille l'an dernier, Montpellier récemment), quand l'arbitre le voit. Que Mathieu Chalmé livre des matches d’une telle indigence que Gillot a préféré utiliser le jeune Krychowiak au poste de latéral droit à Nice (0-3) alors qu’il est milieu défensif, voire défenseur central de formation. Que Fahid Ben Khalfallah et Anthony Modeste, les deux « remplaçants » de Marouane Chamakh et Yohan Gourcuff étaient bons à Angers, en Ligue 2. Mais, que c’était de la Ligue 2, justement. Que la cellule de recrutement, depuis le départ de Charles Camporo en 2006, remplacé par Michel Pavon puis Jérôme Bonnissel, n’a pas un trouvé un bon joueur, laissant les entraîneurs utiliser leurs propres réseaux pour sauver les apparences (Fernando, Alonso et Wendel par Ricardo ; Gourcuff et Plasil par Blanc ; Maurice-Belay et Nguemo par Gillot) ou se tromper.
Que la formation bordelaise, depuis le départ de Guy Hillion, est incapable de sortir un bon joueur au point que les deux plus grands espoirs au Haillan se nomment Sala et Castro, issus du Proyecto Crecer, club filial des Girondins en Argentine. Que l'entraîneur essaye un peu tout et n'importe quoi à force, comme Krychowiak latéral alors qu'il n'était pas à l'entraînement les deux semaines précédentes ou Modeste et Diabaté associés devant, le tout à Nice. Gillot a déjà utilisé 25 joueurs dont 21 comme titulaires (seuls Ciani et Sané n'ont raté aucune minute) mais n'a dégagé que peu de certititudes. Sauf Nguemo, déjà indispensable à la récupération.

10 millions d'euros cet hiver?
Alors, le stade se vide. Face à Brest, Chaban-Delmas n’a même pas affiché 50% de taux de remplissage. 16000 personnes se déplacent encore pour voir Bordeaux ne jamais gagner et rarement convaincre, si ce n’est par bribes de matches, quant il y avait 16000 abonnés pour contempler le FCGB, il y a deux ans. Et en plus, les joueurs prennet mal les reproches des plus fidèles. Bellion a critiqué la banderole du virage sud ("Maillot souillé, honneur bafoué. Sauvez le FCGB ou dégagez"), signalant « qu’une supporter devait supporter son équipe » samedi soir.
Des rumeurs, relayées par France 3 Aquitaine, annoncent un bilan des dirigeants sur l’action de Francis Gillot dans deux matches, après la réception du Paris Saint-Germain, un soir de grève annoncée par les supporters, quant ces mêmes dirigeants oublient de faire leur propre bilan. Jean-Louis Triaud a prolongé les contrats, avec augmentation salariale (Planus, Bellion, Henrique, Jussiê, Chalmé) pour ne pas revivre l'épisode Chamakh, parti librement (comme Trémoulinas en 2013?). Il a certifié que son équipe avait du talent, puis a critiqué encore et encore ces jeunes gens. Désormais, il s'efface, comme s'il était totalement dépassé par ce football peut être trop professionnel pour lui. 
L’hiver dernier, l’actionnaire principal, M6, avait accordé 12 millions d’euros pour recruter un attaquant, si possible Gameiro et atteindre le podium final. Le Lorientais de l’époque voulait aller à Valence et avait poliment décliné l’offre girondine. Mais Bordeaux a insisté sur cette piste, n’en a creusé aucune autre avant de s’en prendre publiquement à l’attaquant international et d’obtenir dans l’urgence le prêt payant (2 millions d’euros) du jeune Brésilien André, certainement très bon, mais hors de forme.
Maillot souillé, honneur bafoué. Sauvez le FCGB ou dégagez,
tel est le dernier message de protestation
des supporters girondins, samedi.
Et voilà que l’histoire se répète. Après un mercato estival historique (0 euro dépensé, seul club de Ligue 1 dans ce cas), 10 millions d’euros sont murmurés pour renforcer dans l’urgence une équipe à la dérive et ainsi sauver le club de la relégation.
Seulement, pour obtenir un attaquant, un latéral droit voire un milieu, la somme pourrait être un peu étriquée. Surtout que Diabaté, Sané et Traoré seront absents plus d'un mois à cause de la CAN (Coupe d'Afrique des Nations). 
Car c’est connu, le marché d’hiver est plus cher. Les bons joueurs son installés dans leurs clubs et les autres, à court de forme et de confiance n’ont pas forcément le profil pour lutter pour le maintien. Il faut des cadres, des battants autant que de bons joueurs. Un latéral ? Pourquoi pas Jeunechamp. On plaisante bien sûr. Sauf que si Bordeaux prend des cartons (21 jaunes et 3 rouges), elle manque de caractère, comme l'atteste son incapacité à conserver un score. Si les matches s'arrêtaient à la mi-temps, Bordeaux serait septième. Mais ils durent 94 minutes et Bordeaux est dix-huitième, avec une seule victoire arrachée avec chance à Valenciennes (2-1, le 27 août), en plus. Costa, Smertin, Jemmali, Jurietti, Fernando voire Diarra ces dernières années étaient ces cadres prêts à insuffler l’envie de se battre aux autres. Même Plasil s’efface, après avoir forcé sa nature. Il parle moins sur le terrain, est moins décisif, comme résigné par tant d’efforts inutiles depuis des mois. La résignation. Le mal qui peut être fatal aux Girondins. Il reste 27 matches. C’est largement suffisant pour se sauver et même terminer au milieu d’un Championnat très moyen où Dijon, Ajaccio, Brest, Valenciennes, Nancy, Evian, Nice et Caen n'ont pas beaucoup plus de talents que Bordeaux. Sauf que le maintien est dans les gènes de ces équipes et de leurs joueurs. Ils ne pensent qu'à cela depuis début juillet. Or il ne l’était pas dans ceux de Nantes, Lens ou Monaco. Et il n’est pas à Bordeaux qui parlait encore d'Europe cet été...

mardi 11 octobre 2011

Seule la qualification est belle

La France a obtenu sa qualification pour l'Euro 2012 ce mardi soir en concédant dans la douleur un nul face à la Bosnie-Herzégovine, qui devra passer par des barrages promis aux Bleus de la 40e à la 78e minute.

Inexistant en première période, Samir Nasri s'est réveillé
dans la dernière demi heure et a qualifié les Bleus
en obtenant et marquant un penalty. (photo Eq)
Avant toute chose, la France est qualifiée pour son huitième championnat d’Europe des nations, le sixième de rang. Elle avait besoin d’un point pour ne pas avoir à passer par les barrages, dans un mois. Elle a obtenu ce point, par un penalty transformé par Samir Nasri, suite à une faute aussi évitable, incontestable qu'à la limite de la surface du capitaine bosnien, Emir Spahic, sur le meneur de jeu des Bleus (78e). L’essentiel est donc assuré pour la bande à Blanc. Elle sera en Pologne et en Ukraine en juin prochain au milieu des seize meilleures nations du vieux continent. Et des anciens vainqueurs notamment, puisque seule la République Tchèque n'est pas encore qualifiée parmi des anciens lauréats représentant huit des dix qualifiés via les éliminatoires. D'ailleurs, tous les groupes ont été remportés par des anciens vainqueurs. La preuve que la hiérarchie ne bouge pas tant que cela. 
Mais franchement, heureusement que l’Euro ne débute pas dans quelques jours. Car le niveau de l’équipe de France fut clairement inquiétant, en première période, ce mardi soir au stade de France. Au point que l’on peut se demander si sans Karim Benzema elle ne serait pas satisfaite de passer par les barrages. Si contre l’Albanie, les Bleus peuvent peser offensivement sans le Madrilène, contre des nations consistances, en revanche…
Ce mardi soir, les Tricolores n’ont réellement inquiété les Bosniens que sur des coups de pied arrêtés et des contres en fin de match emmenés par des accélérations impressionnantes de Ménez, lorsqu'il était à gauche. Par contre, la fébrilité affichée lors du premier acte pose des questions sur ce groupe en construction depuis 14 mois. Alors qu'une défaite n'était pas éliminatoire, les Tricolores étaient comme inhibés par la peur d'un fiasco. Pourtant, le sélectionneur avait rappelé dans la semaine que ces jeunes gens n'étaient pas en âge, pour la plupart, de se souvenir du fameux France - Bulgarie de 1993.

Les Bleus dépassés au milieu

Sans les ratés de Dzeko (18e, 24e), les mauvais choix de Lulic et les arrêts du toujours bon Lloris, l’histoire de la course à la qualification aurait pu se poursuivre pour un mois encore. Rami, coupable d’avoir parlé avant, en traitant Pjanic de "pleureuse", a constamment été dépassé par l'avant-centre bosnien. Et sur le but, il se fait effacer en un mouvement avant que l’attaquant ne déclenche une frappe pure (40e). Un vingtième but en quarante sélections pour le grand Dzeko qui qualifiait les hommes de Safet Susic.
Le principal souci de la France aura été au milieu où Pjanic, Medunjanin, Mismimovic et Rahimic ont régné. Pourtant, Blanc avait opté pour un retour à un milieu à trois entre 4-2-3-1 et 4-3-3 avec M'vila, Cabaye et Nasri dans des positions variables. Partout parfois, nulle part souvent. Mais, privé de Diaby, une énième fois en phase de reprise et ayant laissé sur le banc Diarra, qui n'est plus que l'ombre de la sentinelle indispensable qu'il fut lors d'un passé assez lointain désormais, il n'avait pas les armes pour imposer un impact physique si important dans le succès de la France en Bosnie (le 7 septembre 2010, 0-2). Blanc avait donc choisi d'autres profils à la récupération, plus joueurs. Sans doute parce qu'il ne pensait pas être autant dominé par des joueurs encore plus joueurs, justement, puisque Susic avait aligné une formation offensive dès le coup d'envoi.
Même après la pause, les Bleus peinaient à sortir de cette léthargie collective. Finalement, le double changement à l’heure de jeu allait lancer cette équipe. Comme face à l’Albanie (3-0), quatre jours plus tôt, Marvin Martin a été intéressant lors de son entrée en jeu. Il fait partie de ces individualités qui devraient être testées lors des trois parties amicales qui vont s’enchaîner entre novembre (les USA sont évoqués pour l’un des deux matches) et février (contre l’Allemagne). Comme Ménez, Debuchy, Gameiro ou Rémy, sur un côté où il est tellement plus à l'aise que dans l'axe. Nasri s'est réveillé aussi et a pris les responsabilités propices à un cadre technique et mental, en obtenant et en tirant le penalty. Son troisième but en bleu, en 27 sélections, seulement. Gameiro aurait même pu faire gagner la France mais il était un peu court pour reprendre un centre de Ménez (87e) et ne cadrait pas sa frappe devant le très bon gardien bosnien entré après la pause, Begovic (88e). Comme Spahic aurait pu obtenir un penalty pour avoir été ceinturé (84e).
Ah, au fait, les Bleus en sont à quinze matches sans défaite et devraient aller à l’Euro avec Mexès, Benzema et, espérons-le, quelques certitudes engrangées d’ici là. D'autant que le quatrième chapeau leur est promis lors du tirage au sort (si le Portugal et la Croatie passent les barrages). Celui des "petits". Oui, des petits comme M'vila, Rami, Rémy, Ménez, Cabaye, voire Réveillère, tous titulaires avec moins de 15 sélections avant cette "finale", mais qui ne demandent qu'à grandir ensemble.



Le film du match
6: Réveillère a du mal à se dégager et est contré par Lulic dans sa surface. Le joueur de la Lazio se présente face à Lloris mais frappe dans le petit filet extérieur.
9: Idéalement lancé dans le dos de la défense adverse, Rémy peut filet seul face au but. Le Marseillais se présente face à Hasagic mais pousse un peu trop son ballon au moment de frapper.
19: Dzeko fait parler son physique et résiste à Rami, à l'entrée de la surface française, côté droit. L'attaquant se met finalement sur son pied gauche pour armer une frappe croisée qui file directement dans les bras de Lloris.
40: Sur un coup franc rapidement joué par Papac, côté gauche, le Bosnien sert Dzeko à l'entrée de la surface adverse. L'attaquant pivote et se met sur son pied droit pour ouvrir la marque d'une superbe frappe enroulée dans le petit filet opposé ! 0-1
58: Rémy hérite du ballon sur la gauche de la surface adverse. Le Marseillais se met sur son pied droit et arme une frappe croisée, à ras de terre, qui passe à gauche du but de Begovic.
66: Sur le coup franc, Pjanic recherche Dzeko au second poteau et la déviation du crâne du joueur de Manchester City passe juste à côté du but de Lloris.
70: Sur un coup franc, Martin arme une frappe enroulée du pied droit, parfaitement placée, qui oblige Begovic à s'allonger sur sa ligne de but.
72: Nasri se charge d'un coup franc aux 25 mètres, plein axe. Le joueur de City enroule son ballon du pied droit et la balle est repoussée par Begovic sur sa transversale avant d'être poussée en corner par un défenseur adverse.
76: Nasri est à la lutte avec Spahic dans la surface, Nasri s'écroule au contact du défenseur. Samir Nasri prend ses responsabilités et se présente face à Begovic. L'ancien Gunner choisit de frapper sur la droite du portier, parti à contre-pied ! 1-1
85: Ménez, idéalement lancé côté gauche, se joue de Maletic. Le Parisien se met sur son pied droit aux 20 mètres et arme une frappe enroulée qui passe juste à côté du but adverse.

vendredi 7 octobre 2011

En pole position

En battant l'Albanie (3-0) ce vendredi soir au stade de France, les Bleus ont conservé la tête du groupe D avant la "finale" pour la qualification à l'Euro 2012 face à la Bosnie, mardi, 21 heures.
Saint-Denis (stade de France). Nasri, Malouda, M'vila et Evra félicitent Rémy auteur du deuxième but français.
L’équipe de France a gagné le droit de ne pas gagner, mardi soir face à la Bosnie, pour le dernier match de poule qualificatif à l’Euro 2012. C’est une bonne chose, sans doute, même si elle devra obligatoirement ne pas perdre, pour ne pas se rajouter deux matches de barrage, en novembre. En fait, la tête du Groupe D a connu un statu quo, ce vendredi soir. En dominant l’Albanie 3-0, pendant que la Bosnie battait le Luxembourg 5-0, la France a conservé la première place, avec une unité d’avance sur la sélection dirigée par Safet Susic. Les deux pays ont déjà assuré leur survie, au pire, puisque la Roumanie et la Biélorussie, troisièmes, ne peuvent plus les rattraper.
Seulement, si arithmétiquement la soirée fut parfaite, des points sont venus noircir les songes de Laurent Blanc. La sortie d’Evra à la mi-temps puis celle de Cabaye, quelques secondes plus tard, pour des gênes musculaires laissant craindre deux nouveaux forfaits, alors que Benzema, Ribéry, Matuidi et Sagna sont déjà indisponibles et qu’Abidal, Gameiro mais aussi Rami sont incertains pour mardi. À ce rythme, Thierry Henry va être rappelé de New York pour dépanner…

14e match sans défaite

Encore que, face à l’Albanie, les absents n’ont clairement pas manqué. Il s’agissait de l’Albanie, certes, elle même diminuée et déjà éliminée. Mais Debuchy, préféré à Révéillère pour ses repères avec Rami et Cabaye, sans doute, a été convaincant à droite. Comme Nasri et Rémy devant lui. Car, comme prévu, les Bleus évoluaient dans un 4-4-2 imparfait, en première période. Avec Nasri en faux milieu droit, naturellement attiré par l’axe, laissant le couloir à Debuchy et Rémy. Ce dernier, heureux de créer des brèches pour Bafetimbi Gomis, aussi maladroit à Saint-Denis qu’à Paris, cinq jours plus tôt. D’ailleurs le duo a fait la différence. Rémy passeur pour Malouda (11e), puis buteur, sur un travail de Nasri (38e). Malouda buteur et à gauche. En difficulté aussi bien chez les Bleus que chez les Blues, il a démontré, par ce septième but en sélection, qu’il savait être décisif, même si son match fut très discret, encore une fois.
Quant à l'inédite charnière centrale, composée de deux stoppeurs, Kaboul-Rami, elle n’a pas rassuré, puisqu’elle fut trop peu testée par les Albanais. Contrôler Salihi et Hyka est une chose. Dzeko, Ibisevic, Pjanic en est une autre. Au moins, que ce soit un axe Rami-Kaboul, Rami-Abidal ou même Varane-Koscielny, il sera protégé par M'vila. Le Rennais, propre dans le jeu, a réussi à éviter de prendre un carton qui l'aurait privé de la finale face aux Bosniens. Vu l'état de forme actuel de Diarra, c'est à classer parmi les bonnes nouvelles. D'ailleurs, Lloris a pour la troisième fois (et la seconde de suite) remplacé le milieu marseillais, de plus en plus remplaçant en Bleu, dans le rôle de capitaine.
La victoire rapidement assurée, Blanc a demandé à son équipe de passer en 4-3-3 et de ralentir le rythme. Nasri a continué à orienter le jeu (116 passes réussies, son record en Bleu était de 69 jusque-là, ndlr) et les remplaçants se sont invité à la fête. Martin a décalé Réveillère, buteur depuis la gauche et… du gauche (3-0, 67e). Et pour compléter la fête, à la demande du public, Cissé est entré.
Bref, tranquillement, l’équipe de France a ajouté une quatorzième rencontre à sa série d’invincibilité. Une quinzième l’enverrait en Ukraine et en Pologne en juin 2012 avec l'Espagne, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Italie et l'Angleterre, déjà qualifiés. 


Le film du match
7e: Après une belle attaque en triangle, Gomis est lancé par Nasri plein axe. L'attaquant tente de piquer son ballon et lober Ujkani mais il ne cadre pas.
11e: Rémy s'échappe sur le côté droit et centre vers Gomis, trop court. Malouda reprend de volée du gauche et trouve le chemin des filets. Le tir est légèrement dévié par Daliku. 1-0
25e: Corner côté gauche tiré par Cabaye. Rami plus prompt qu'Ujkani, place sa tête des 5,50 mètres mais expédie le cuir à quelques centimètres des montants.
38e: Nasri perfore et fixe la défense puis lance Rémy dans l'intervalle. L'attaquant frappe de l'intérieur du droit vers le petit filet opposé. Ujkani aide le Marseillais en déviant le ballon dans ses propres filets d'une Madjer ! 2-0
40e: Suite à un arrêt de Lloris, sur une frappe de Lika, l'Albanie obtient un corner. Duro le tire au premier poteau. Lila ne parvient pas à reprendre de la tête et Lloris s'empare, avec un peu de chance, du ballon.
62e: Nasri chercher Gomis dans la surface d'une superbe passe lobée. L'attaquant essaye de reprendre l'offrande en pivot et de volée du gauche mais manque le cuir. Ujkeni s'empare du ballon.
66e: Suite à une belle séquence collective, Martin lance Réveillère dans le dos de la défense. Le latéral reprend de l'intérieur du gauche en direction du premier poteau. Le tir effleure le poteau et finit sa course au fond des filets ! 3-0

lundi 3 octobre 2011

Paris prend la tête


Grâce à des réalisations de Pastore et Jallet, Paris a remporté le duel au sommet qui l'opposait à Lyon (2-0), ce dimanche soir au parc des Princes.

Ce dimanche soir, le PSG a tranché la question de l’égalité absolue entre lui et l’Olympique Lyonnais ; co-leaders du Championnat avec des parcours identiques (5 victoires, 2 nuls et 1 défaite) et les mêmes nombres de buts marqués (14) et encaissés (7). On a d’abord pensé que le trône de la Ligue 1 resterait partagé. Parce que la différence entre les deux formations fut infime lors d’une agréable première période. Deux équipes préférant la contre-attaque à l’attaque placée et aimant s’illustrer par des raids solitaires de leurs solistes favoris (Bastos, Pastore et Ménez principalement). Les occasions se succédaient, sans que l’une des deux formations ne réussisse à prendre le dessus.
Pourtant, Rémi Garde avait prévu une petite surprise en préférant Lacazette à Pied pour épauler Gomis. Un choix plutôt judicieux puisque le jeune homme (20 ans), qui honorait sa première titularisation de la saison, a réussi à semer le trouble entre les lignes parisiennes, sans être décisif. Comme sur une tête non cadrée (22e). Mais l’inefficacité lyonnaise du soir est plutôt à reprocher à Gomis. En état de grâce cette saison, l’avant-centre aux huit buts toutes compétitions confondues, rappelé par Blanc en sélection pour les deux matches décisifs, a constamment péché dans le dernier geste, ne trouvant pas le cadre, alors qu’il était dans des positions enviables et servi par son fournisseur attitré de caviars, Michel Bastos (50e et 71e principalement). Le concurrent de Gomis pour occuper la pointe de l’attaque tricolore face à l’Albanie en cas de forfait de Benzema n’était pas davantage en réussite. Gameiro trouva Lloris sur la trajectoire de ses frappes puissantes (5e, 20e).

Pastore, évidemment

Seulement, la différence fondamentale entre les deux équipes est que l’une pouvait compter sur son Argentin. Pas l’autre. Lisandro, qui aime tant ce genre de matches, était absent, toujours blessé. Javier Pastore, lui, était bien sur la pelouse du Parc des Princes. Et s’il a gâché quelques munitions en première période, se montrant parfois un brin trop individualiste, il a surgi alors que l’intensité de la partie était tombée depuis l’entame de la seconde période. À la 65e, il déposa Koné, auteur d’un bon match, et profita de la seule petite erreur de Lloris. Le potier de l’OL anticipa un centre du numéro 27 du PSG pour Ménez ou Gameiro et laissa un espace entre son premier poteau et lui. L’Argentin saisissait cette chance, en force.
Pastore, en six titularisations en Ligue 1, c’est déjà cinq buts et deux passes décisives. Et justement, décisif, il l’est. Par ses réalisations, qui font de lui le 3e meilleur marqueur du Championnat (à égalité avec son coéquipier Gameiro), il a apporté un bonus de cinq points, soit le quart du total du PSG ! À ce rythme, les 11 buts inscrits par « El Flaco » la saison dernière sous le maillot de Palerme vont être atteints avant la fin de l'année civile.

Lyon sans solution de rechange

Le parc des Princes, comble, pouvait exulter après le nouvel exploit de son si cher meneur de jeu. Même si Lyon avait des opportunités de revenir, l’absence de banc de touche compétitif a semblé annihiler les chances lyonnaises. Malgré la faillite d’un milieu de terrain lyonnais très bon en première période, seul Belfodil a été lancé par Garde, pour remplacer Lacazette, dont l’endurance est le principal manque. Dans le temps additionnel, d’une volée sur un coup franc tiré par Nene, Jallet (qui venait de sortir d’un banc parisien plus fourni puisque Sissoko et Chantôme sont aussi entrés alors qu’Erding est resté assis) n’a fait qu’entériner la prise de pouvoir du club de la Capitale sur la Ligue 1, avec trois points d’avance sur Montpellier, Toulouse et Lyon.
Des Lyonnais, sur deux défaites de rang en Ligue 1 à l'extérieur (à Caen, 1-0) et qui n’ont signé que deux succès à l’extérieur en sept matches, toutes compétitions confondues. Après avoir battu Marseille (2-0), qui a encore prouvé ce dimanche après-midi qu’il avait d’autres soucis que celui de penser au titre, la jeune et en reconstruction formation de Rémi Garde n'a pas manqué son premier grand test, malgré la défaite, en étant ambitieux et dangereux. Mais alors que le Championnat va dépasser son premier quart dans deux semaines, l’OL a désormais trois unités à rattraper sur le PSG. C’est peu, mais ce Paris Saint-Germain n'est pas encore au point et se repose surtout sur ses individualités, notamment Sirigu et Pastore. Cette première place est donc une promesse formidable.

Le film du match

5: Ménez décale Gameiro aux 16 mètres grâce à un petit pont sur Cissokho. La frappe en force de l'avant-centre parisien est repoussée des poings par Lloris.
20: Gameiro s'infiltre dans la surface, décale Pastore qui est un peu court et ne peut que pousser le ballon du bout du pied. Kallstrom détourne le cuir sur son poteau avant que lloris, battu dans un premier temps, récupère le ballon.
22: centre tendu de Cissokho pour Lacazette, seul au premier poteau. Sa reprise de la tête est passe au-dessus.
29: Pastore s'approche des 18 mètres, se débarrasse de Lovren d'un crochet intérieur puis enchaîne avec un petit pont sur Briand qui le touche légèrement. L'Argentin s'écroule dans la surface ... mais l'arbitre donne un coup franc sur la ligne des 16,50 mètres. Le coup-franc ne donne rien.
42: Lugano avance et, n’étant pas attaqué, il frappe de 30 mètres. Lloris détourne en corner.
50: Bastos, décalé à gauche, lève la tête et voit Gomis au 2e poteau. Camara est trop court pour couper la trajectoire du ballon, mais le tête croisée de l'attaquant passe à 20 centimètres du poteau opposé.
60: combinaison Pastore-Nene qui décale Bodmer aux 18 mètres. Légèrement excentré le milieu de terrain décoche une frappe lourde qui passe à côté du but de Lloris.
65: Pastore débloque la situation en enrhumant Koné sur le côté gauche de la surface d'une feinte de corps avant de battre Lloris d'une frappe du gauche précise. Le portier avait sans doute anticipé un centre et ferme mal son angle. 1-0
70e : contre-attaque parisienne avec un deux contre un Pastore-Gameiro face à Lovren. L'Argentin sert parfaitement son coéquipier qui bute sur une sortie parfaite de Lloris en face à face.
71: sur l'action suivante, Bastos se joue de Ceara sur le côté gauche avant d'offrir sur un plateau le ballon de l'égalisation au point de penalty à Gomis mais celui-ci ne trouve pas le cadre d'une tête placée qui termine à quelques centimètres.
75: Pastore sert Ménez dans la profondeur. L'ancien Romain, au duel avec Reveillère, ouvre trop son pied et manque le cadre.
79: Nene sert Gameiro dans la surface, qui tente une reprise instantanée qui passe au dessus.
90: sur le coup franc tiré par Nene, le ballon survole la défense lyonnaise et arrive au deuxième poteau où Jallet surgit et marque du pied droit. 2-0