mercredi 27 octobre 2010

Pourquoi Courbis défend-il toujours Karim Benzema...

Les auditeurs de RMC ont du se rendre compte que Rolland Courbis est un fervent défenseur de Karim Benzema, s’écharpant presque quotidiennement avec Daniel Riolo, extrémiste dans l’autre sens sur le sujet de l’ancien lyonnais. Après la rencontre de coupe du Roi à Murcie (0-0) le 26 octobre, où Benzema était titulaire et où, encore une fois il a déçu, (Marca allant jusqu'à le déclarer "Mort"), la caricature était proche du ridicule à la fin de l'After foot.
De prime abord on ne peut que concéder à Rolland Courbis, qu’il a le droit d’aimer le jeu et/ou le joueur Karim Benzema. Mais, un autre argument vient peut-être interférer le jugement du « coach » de RMC. En effet, l’agent du numéro 9 du Real Madrid n’est autre que Karim Djaziri qui est en montage sur plusieurs dossiers avec Stéphane Courbis, agent international et fils de Rolland. Sans entrer dans un procès contre l’ancien défenseur, la collusion existe, d’autant que jamais personne ne signale ce lien, certes minime mais réel et qu’il n'utilise que rarement autant d’entrain à défendre des joueurs en difficultés.
D’ailleurs, dans le livre noir des Bleus, Vincent Duluc, journaliste à L'Equipe, proche de Benzema depuis l’époque lyonnaise de l’attaquant, écrit : « Un soir où, dans « 100% foot » sur M6, Rolland Courbis défendait avec ardeur Karim Benzema, je me suis forcément posé la question de sa sincérité et des éventuels intérêts qu’il pouvait chercher à défendre, même indirectement. Voir le mal partout est un métier, et c’est régulièrement le nôtre dans un milieu qui, sur ce plan-là, est rarement décevant. Donc, ce soir-là, Rolland Courbis était peut-être partiellement sincère quand il défendait le jeune attaquant du Real Madrid : simplement, on aurait plus volontiers cru en la sincérité de ses arguments si le propre fils de Rolland Courbis, Stéphane, n’était un (bon) agent de joueur associé dans de nombreuses affaires avec Karim Djaziri, l’agent de Benzema. »
Alors Rolland Courbis est-il sincère où voit-il ses intérets (l'interroger sur Adebayor, dont l'agent est directement son fils pourrait être intéressant), comme Frédéric Hermel, le correspondant de l'Equipe et RMC dans la capitale espagnole qui ne peut pas se permettre de se brouiller avec l'attaquant, sous peine de n'obtenir plus aucune déclaration du jeune homme, dont la famille fait régulièrement pression auprès des journalistes et observateurs trop véhéments contre la star. Le seul pouvant critiquer Benzema étant Mourinho. N'est pas "Special One" qui veut.

mercredi 20 octobre 2010

Le livre noir des Bleus

L’après coupe du monde de football a été plus prolifique que la compétition en France. Suite aux défaites, aux insultes et à la grève, les livres sont sortis à profusion. Entre les secrets d’un fiasco de Jean-Michel Larqué, le roman noir des bleus d’Eugène Saccomano, Carton rouge pour les Bleus de Pierre Menès et Gilles Verdez ou encore L’histoire d’un scoop de Raphaël Raymond et Damien Degorre il est difficile de se décider. A moins d’opter pour le livre noir des Bleus écrit par Vincent Duluc, chef de la rubrique football du quotidien L’équipe et envoyé spécial pour le journal auprès de l’équipe de France pendant le Mondial.
Le journaliste mêle analyse de la situation en revenant sur les signes avant-coureurs et témoignage de ce qu’il a vécu en Afrique du Sud.
Ainsi, après avoir fracassé les dirigeants de la Fédération, critiqué, avec une certaine mansuétude, parfois, Raymond Domenech, il s’occupe du cas Anelka où le pourquoi de l’ « Anelkagate ».
L’ouvrage est aussi riche d’anecdotes croustillantes que terrifiantes sur le comportement de certains mutins en chefs.
Par exemple, il revient sur l’arrivée non programmée de Ribéry sur le plateau de Telefoot en claquettes pour livrer son témoignage dans un français approximatif, sans qu’on lui ait demandé et à quelques heures de l’historique grève déjà programmée et sans regarder un seul instant son sélectionneur, qui était censé parler à sa place, à cet instant.
Autre scène invraisemblable, un montage vidéo au cœur de la compétition, afin de démontrer que les joueurs offensifs ne font que rarement le bon choix dans la passe. Et stupeur du staff à quelques minutes de la réunion avec les joueurs, le choix qui aurait du être fait à chaque fois se nomme Yoann Gourcuff. Mais le meneur de jeu est volontairement oublié par Anelka, Malouda ou Ribéry. Ce qui entraîne une faute professionnelle de Raymond Domenech qui modifie le montage en urgence plutôt que d’affronter le problème qui enfle entre le Breton et certains de ses coéquipiers.
Vincent Duluc (photo) a également profité de sa proximité (passée avant l'accrochage entre les deux hommes à Avignon, après le match Arles -Lyon, lors duquel le président a insulté le journaliste "coupable" d'un papier intitulé "ça se passe comme ça à l'OL") avec Jean-Michel Aulas - il suit l’OL pour l’Équipe et a travaillé au Progrès avant de rejoindre le quotidien sportif – pour parsemer dans son ouvrage les réactions du boss lyonnais sur la gestion de la crise ou sur Domenech qui fut entraîneur de Lyon sous Aulas, et lorsque Duluc travaillait au Progrès, créant un lien entre le journaliste et l'entraîneur...
Ainsi, sans tomber dans la critique virulente, le livre noir des Bleus revient sur un moment historique en essayant de comprendre l’incompréhensible. Et pour la fameuse une de l’Équipe, même si le livre est publié chez Robert Lafon, Duluc défend ses collègues Raymond et Degorre - auteurs d'un livre explicatif - et le choix éditorial de son journal.

Le livre noir des bleus, de Vincent Duluc, éditions Robert Laffont. 19€.

mardi 12 octobre 2010

Pour le panache, rendez-vous en 2011

La France a enchaîné une troisième victoire de rang, ce mardi face à une valeureuse formation du Luxembourg (2-0), sans être enthousiasmante.
Mardi, en France, c'était jour de grêve. Les bleus, privés des mutins en chef, ont donc consenti à descendre du bus pour se rendre sur la pelouse du stade Saint-Symphorien afin d'effectuer le service minimum. Rien de plus.
La malédiction des deux pointes sous Laurent Blanc n’est plus. Après les revers en Norvège (1-2) et contre le Bélarus (0-1), le sélectionneur avait choisi de réintroduire une animation à deux attaquants axiaux au coup d’envoi, avec un milieu en losange, comme la première période en Europe du Nord. Mais face à une sélection comme le Luxembourg, sans tomber dans une morgue insoutenable, le schéma tactique n’est pas forcément décisif. La patience et la volonté des joueurs sont au moins aussi importants.
Ainsi, restons concrets. La France a enchaîné une troisième victoire de rang, une première depuis novembre 2009. Des succès tous glanés sur le même score : 2 à 0. Sur le plan comptable, la France a neuf unités en quatre rencontres et occupe la tête de son groupe, suivi par la Biélorussie, qui a dominée l’Albanie en début de soirée (2-0). Sans atteindre les félicitations du jury, une mention pourrait poindre, sans un bémol consistant. Trois de ces parties se sont tenues à domicile, contre des adversaires plus qu’abordables (Bélarus, Roumanie et Luxembourg). Alors, c’est normal. Juste normal. D’autant que les Bleus ne furent guères enthousiasmants et encore moins rassurants ce mardi. Mais ils ont gagné, comme toujours dans ce genre de rencontre.

Peu d’occasions

Les Luxembourgeois n’avaient pas fait les 50 kilomètres séparant le Grand-Duché de Metz pour exhiber un jeu léché, fait de passes alertes et d’occasions continues. Mais même la France, n’est pas capable de produire une telle prestation sur l’ensemble d’une partie. Alors, le Luxembourg et ses dix amateurs ont défendu, comme face à la Biélorussie (0-0, le 8 octobre) avec un talent certain, une agressivité constante proposant parfois une innovante défense à six, avec les milieux excentrés servants de latéraux, rendant la surface de Joubert presque aussi inviolable qu’un coffre fort.
Durant ces instants, l’image de Samuel Eto’o avec l’Inter Milan contre Barcelone, en demi-finale de la dernière Ligue des Champions s’immisçait. Mais cette option, respectable, ne fonctionne qu’à une condition généralement : qu’un but ne soit pas encaissé trop rapidement. Pourtant, ce but est arrivé dès la 22e minute par l’intermédiaire de Karim Benzema, qui s’est illustré d’une volée surpuissante du droit sur un corner de Gourcuff (22e). Derrière, point de razzia offensive, comme attendu. Juste une frappe de Diaby, captée par Joubert.
Les visiteurs se compliquaient davantage la tâche juste après la pause. Le capitaine luxembourgeois, Peters, agressait Yoann Gourcuff à rendre jaloux un boucher néerlandais, alors qu’il avait été averti auparavant et que l’arbitre, M. Jug, après une courte réflexion décidait d’exclure l’homme de base de l’organisation du Luxembourg.

Payet trouve encore Gourcuff

Sans créer une réelle différence dans l'équilibre de la partie, les actions arrivaient, enfin. Gourcuff trouvait Joubert (65e), puis Hoarau, bien servi par Nasri manquait le cadre (70e). Des initiatives provenant d’un côté droit qui a pris le dessus depuis deux parties dans l’animation et l’efficacité française, avec un Réveillère intéressant.
Mais la France sait toujours se faire peur, même contre la 130e nation mondiale au classement FIFA. Blaise, sur le seul corner du Grand-Duché, concédé par Mexès, permettait à Lloris de tester sa concentration (74e). Mais, l’un des rares à avoir marqué des points en Moselle donnait le soupçon d’air frais qui semblait manquer dans les esprits bleus. Sur un coup-franc rapidement joué, Dimitri Payet trouvait Yoann Gourcuff qui expédiait une frappe flottante des 25 mètres dans la cage de Joubert (76e). En fin de match, Payet trouvait encore Gourcuff en pleine course, dont la tête était captée par Joubert (85e).
Donc, Gourcuff signe une deuxième rencontre avec une réalisation personnelle. Il a prouvé qu’il pouvait marquer contre une autre nation que la Roumanie. Mais qu’il avait désormais besoin de Payet comme passeur. De là, à ériger le meilleur marqueur de Ligue 1 et Stéphanois de surcroit comme prochaine cible du mercato lyonnais, il n’y a qu’un pas, qu’il convient de ne pas franchir, pour l’instant.
Autre perception entrevue en fin de rencontre, alors que le 4-2-3-1 était de retour, Nasri et Gourcuff pourraient être complémentaires, comme Benzema a semblé mieux s’entendre avec le Lyonnais, ce mardi qu’avec le Londonnien, samedi contre la Roumanie. Les deux meneurs, constamment opposés ont enfin évolué sous le maillot bleu en même temps. Gourcuff dans l’axe et Nasri se baladant sur les deux ailes. Et au moment où Ribéry est blessé et sans saveur depuis 2 ans et demi et que Malouda donne une sensation de motivation limitée actuellement, cette solution pourrait être creusée dans un futur proche.

Laurent Blanc va avoir du temps

Car désormais, Laurent Blanc a du temps, une denrée rare en football. Jusqu’au 25 mars, son équipe restera en tête du groupe D, sans jouer. Le jour de se rendre au Luxembourg, on en saura plus sur les sorts de Benzema au Real Madrid et de Mexès à la Roma ou sur les possibles retours en forme et en grâce de Ribéry, Abidal voire Evra.
Mais d’ici là, au cœur d’une hibernation aussi méritée que nécessaire, la France aura droit à deux matches de gala. Contre l’Angleterre, qui n’a pas dominé le Monténégro à domicile, mardi soir (0-0) à Wembley (le 17 novembre), puis au stade de France face au Brésil (9 février). Après, demandons aux syndicats de ne rien prevoir à ces dates-là, afin d'avoir un service maximum.

lundi 11 octobre 2010

Trois points et au lit

Sur la bonne voie depuis deux rencontres, l'équipe de France reçoit à Metz le Luxembourg, ce mardi. Pour clore 2010 sur une indispensable bonne note, un large succès est attendu.


Trois points avant une hibernation heureuse, tel est le scénario exigé aux hommes de Laurent Blanc. Le dernier match officiel en cette satanée année 2010 est attendu avec une angoisse si minimale que la Fédération a délocalisé l’affiche an province, à Metz, un signe que l’adversaire n’est pris que modérément au sérieux, comme les Féroé qui étaient venus à Guingamp (5-0), dans le fief de Noël Le Graet pour deux jours durant lesquels les Bleus avaient souri et signé des autographes, déjà. Après la formalité luxembourgeoise, il conviendra d’oublier tout ce qui s’est passé pour ne retenir qu’une seule image au fond de son cortex cérébral, un tableau même où la France présentera entre un et trois points d’avance sur le second dans la lutte à la qualification pour l’Euro 2012.
L’excès de suffisance pourrait même poindre, mais comment faire autrement. Le Luxembourg n’est qu’une nation mineure du football et ce n’est pas lui faire injure que d’imaginer une victoire avec un écart minimal de trois buts, alors qu'en 103 rencontres officielles, il n'a reussi à s'imposer qu'à huit reprises - douze matches nuls. Le Luxembourg a 32 500 licenciés et 135 clubs, elle est 48e nation continentale, juste devant les Iles Féroé. La France, même en déclin, à 20 000 clubs et près de 2 millions de licenciés. La comparaison est difficilement tenable. Mais au petit des comparaisons justement, en suivant, avec une pointe de malice, les derniers résultats, le Luxembourg est favori. Oui, comme la Biélorussie a battu la France (1-0) et le Luxembourg a tenu en échec ces mêmes Biélorusses (0-0), le Luxembourg devrait l’emporter 1 à 0 à Saint-Symphorien. Logique.

Contourner un bloc très bas

Plus sérieusement, après deux succès 2 à 0 dessinés dans les dernières minutes, les Bleus vont devoir plaire, sans le moindre bémol. Jouer, tirer, gagner et faire vibrer, surtout. Face à cette mission, Laurent Blanc pourrait privilégier une animation extrêmement offensive, contre une équipe qui devrait faire passer les derniers adversaires des tricolores pour des adeptes du football total. Car le Luxembourg ne va faire que défendre, mais vraiment défendre, très bas, limitant les espaces, annihilant toute profondeur.
Dans ces conditions, la qualité technique sera prépondérante. D’où la possibilité d’écarter Alou Diarra, pourtant point d’équilibre de l’équipe depuis deux matches et capitaine exemplaire au profit d’Abou Diaby. Le peu souriant et concerné Florant Malouda retrouverait peut-être un brassard et donc l'envie de jouer, qui sait? L’aile droite bien tenue par Valbuena pendant une mi-temps samedi devrait échoir Rémy, voire Payet. Quand au rôle de meneur de jeu, Nasri et Gourcuff sont en concurrence, même contre les nations faibles. Une titularisation de concert avec Diaby comme seul élément défensif au milieu serait tout de même osé, lorsque les certitudes sont si fragiles dans l’animation globale de l’équipe. Quant à Benzema, comme tout buteur, il a besoin de jouer et de marquer. Cette rencontre est comme un quitte ou double pour lui. S'il joue et ne marque pas, son statut de seul solution en attaque pourrait être remis en cause. S'il ne joue pas et que son remplaçant flambe, il serait dejà sous pression.
Finalement, la bonne solution n’existe pas avant le match, comme toujours. Samir Nasri au début du rassemblement voulait « donner mal à la tête à Laurent Blanc ». Attention tout de même à ne pas trop prendre d’aspirine. Le grand sommeil jusqu’au 25 mars et un déplacement officiel au Luxembourg est pour mardi, à partir de 23 heures, pas avant. Deux réveils de prestige face à l’Angleterre (17 novembre à Wembley) et face au Brésil (9 février au stade de France) seront tout de même requis. L'exigence est comme la victoire, elle devient vite indispensable.


samedi 9 octobre 2010

La France au stade de l'espoir

La France a pris la tête du groupe D, samedi en dominant la Roumanie en fin de match (2-0). Grâce à des réalisations de Rémy et Gourcuff, les Bleus se sont imposés au stade de France, une première depuis le 14 octobre 2009 (contre l'Autriche, 3-1).
C’est au moment où l’espoir s’était évaporé dans la douce nuit francilienne que tout a changé. Alors que le partage des points devenait une conclusion décente devant des Roumains qui commençaient à se montrer légèrement pressant et même dangereux avec Sapunaru qui renvoya un mois en arrière en profitant d’une erreur de Clichy pour expédier sa frappe sur le poteau intérieur de Lloris, bien heureux de se retourner avec le cuir en offrande (70e). Florescu avait obligé Lloris à se détendre plus tôt (48e).
Mais l’histoire ne s’est pas répétée. Le traumatisme biélorusse (0-1) est resté enfoui au profond des têtes françaises. Un premier effet du « profileur » peut-être qui aurait déjà fait naître des nouveaux leaders. En tout cas, Loïc Rémy a bien expliqué ne pas avoir besoin d’un préparateur mental et a bien prouvé que pour lui tout allait bien. Le neo-marseillais a démarré sa saison ce samedi soir en sortant du banc et en profitant d’une longue ouverture de son capitaine, reconduit dans ce rôle, Alou Diarra. Hors-jeu, Loïc Rémy d’un plat du pied débloqua une situation non pas sans rappeler un certain Thierry Henry dans l’attitude (83e). Il n’est plus qu’à 50 buts de son « modèle ».

Le banc change tout

Libérés, les Bleus ont très bien terminé la rencontre avec les remplaçants comme éléments définitivement décisifs. Dimitri Payet, pour sa première sélection, fit un petit festival sur la droite avant de servir Gourcuff dans la surface (90e+2). Outre le but de la délivrance, l’exécution du successeur de Nasri est tout un symbole. Celui d’un homme enlisé dans une certaine médiocrité depuis dix mois, qui n’avait plus marqué toutes compétitions confondues depuis le 21 mars 2010 (Bordeaux - Lille, 3-1, Ligue 1) et qui n’avait surtout pas fait trembler les filets en équipe de France depuis un Roumanie-France (2-2, 11 octobre 2008), ce qui était son unique réalisation jusqu’alors. Mais promis, un jour il marquera contre un autre pays.
Finalement, ce succès obtenu en fin de partie, comme en Bosnie (2-0), est mérité. Si la France a dominé, parfois sans contestation et avec facilité, les réelles occasions n’ont pas vraiment fourmillé, tant le double rideau défensif concocté par Lucescu était en place et propre (9 fautes contre 11). Il fallut attendre 40 minutes avant que Pantilimon, le portier roumain, ne procède à un arrêt, sur une frappe en pivot de Valbuena, très remuant par ailleurs. Dès la minute suivante, Karim Benzema toucha le poteau gauche de la cage roumaine pour l’une des huit frappes non cadrées du premier acte français.
Pour le reste, le milieu français, bien amené par Alou Diarra qui se révèle en sélection avec le brassard, avait le dessus mais un manque de spontanéité dans la dernière passe bloquait toute offensive. Malouda étant le symbole de ce qui ne fonctionnait pas. S'il s'est promené sur toute la largeur du terrain, il a surtout traversé la partie sans pesé ni même défendre.
Les secondes précédentes l’heure de jeu auraient pu tout changer, sans le show Pantilimon, reléguant bien loin le débat de sa titularisation au détriment du coéquipier de Mexès en club, Lobont. Valbuena vit sa frappe détourner par le gardien roumain sur sa transversale, son capitaine, Chivu, devançant Benzema à la retombée. Puis Nasri, sur le côté droit, profita d’un désert constant en deuxième mi-temps dans cette zone pour se présenter devant Pantilimon qui évita le petit pont de justesse. Une attaque roumaine calma néanmoins les ardeurs tricolores. Benzema se montra également dans ce laps de temps en enchaînant un double hors-jeu en trente secondes. Et avec cette baisse de régime qui accompagna les imprécisions du meilleur buteur du groupe France, le constat d’avoir un avant-centre titulaire indiscutable en sélection qui est remplaçant tout aussi indiscutable en club, le Real Madrid, pose problème, si le scénario persistait à l’avenir.

Le Stade de France redevient Bleu de plaisir

Avec ce succès qui place la France en tête de son groupe de qualification à l’Euro 2012 c’est toute une histoire qui recommence. Une histoire où la Roumanie n’est plus un coriace cauchemar (trois matches nuls en deux ans). Une histoire où le stade de France est une maison douillette et pas un lieu où la victoire (deux défaites et un nul depuis octobre 2009) et l’enthousiasme sont bannis. Surtout, le public ne demande qu’à y croire, chaque temps fort de son équipe étant escorté par des acclamations voire des olas.
Désormais, alors qu’un début de série se forme avec ce second succès de rang 2 à 0 après celui en Bosnie, les esprits vont se tourner vers le Luxembourg, dès mardi à Metz. L'adversaire le plus faible du groupe, l'un des plus faible d'Europe, même. Alors que dans le même temps, la Biélorussie et l'Albanie, respectivement troisième et deuxième s'affronteront. Idéal pour continuer la spirale positive et définitivement remettre les têtes à l'endroit.

Réactions:
«Laurent Blanc, si le match s'était arrêté à la 75e minute, que nous auriez-vous raconté ce soir ?
Je ne vais pas réfléchir à ce que j'aurais éventuellement pu raconter. Un match s'arrête à la 95e minute. Beaucoup de choses peuvent se passer d'ici-là, on est bien placés pour le savoir... Ça montre que l'équipe ne s'est pas découragée et qu'elle a toujours cru en la victoire. Cet état d'esprit me plaît beaucoup. Vendredi, vous me demandiez si c'était le onze de départ le plus difficile que j'avais à faire. La chose la plus difficile, ça a été de choisir 5 joueurs pour aller en tribunes. Vu la qualité des entraînements cette semaine, tout le monde aurait mérité d'être sur la feuille de match.

Même après le poteau roumain, votre équipe n'a jamais semblé paniquer. Est-ce une preuve de maturité?
Sur l'instant, oui. Sur l'avenir, nous verrons. Avant le match, j'avais dit que cette équipe manquait d'expérience. Un seul match ne peut pas combler ça. On a vécu une première période difficile contre une équipe rigoureuse, qui n'a pas pris de risques et qui nous a empêchés de se créer d'occasions franches. A la mi-temps, j'ai demandé aux joueurs d'être patients, de ne pas s'énerver. Je leur ai dit qu'il n'était pas interdit de gagner dans les 10 dernières minutes. Après la pause, le match s'est débridé. Eux comme nous, avons eu l'occasion d'ouvrir score. Ce qui a fait la différence, c'est la fraîcheur physique de ceux qui sont rentrés. C'est une très bonne chose.

Pourquoi avoir attendu la deuxième période pour prendre plus de risques ?
En première période aussi, les joueurs ont tenté, mais les espaces étaient très réduits, les lignes roumaines très serrées. Ça a été un match difficile. Les joueurs ont tout donné. Ils ont été récompensés, mais tout le monde est très fatigué.

Rémy et Gourcuff buteurs, Payet passeur décisif... C'est une victoire venue du banc ?
Oui, les matches, il faut les jouer à 14. C'est ce que j'ai dit aux joueurs. Ceux qui sont sortis ont fait ce que l'on attendait d'eux. Leurs remplaçants ont profité de leur travail. Je vous avais dit qu'on avait réalisé une belle semaine de travail. Avec la victoire, vous serez tous d'accord avec moi, mais je sais très bien que si on avait perdu, vous en auriez douté... C'est pourtant bien réel. Quelque chose est en train de se créer. A nous de garder cet état d'esprit parce que des périodes délicates, il y en aura. Pour l'instant, on savoure.

Grâce à ce succès, les Bleus prennent la première place du groupe. Comment percevez-vous cette position nouvelle ?
On est preneurs, même si on sait que les éliminatoires durent un certains temps. On va affronter le Luxembourg, ensuite il y aura deux matches amicaux, puis une longue coupure... Il faudra faire ce qu'il faut pour passer l'hiver au chaud.

Des changements sont-ils à attendre contre le Luxembourg ?
On verra. Il faudra prendre en considération la fraîcheur physique des uns et des autres. Si on sélectionne 23 joueurs, c'est dans cette optique. On va bien réfléchir à tout ça, mais ce n'est pas impossible qu'il y ait de nouveaux joueurs sur la pelouse mardi soir».(L'équipe.fr)

Razvan Lucescu (sélectionneur de la Roumanie) : «On peut séparer le match en deux périodes. Une première où la France a dominé et durant laquelle on a su bien les bloquer. Une deuxième plus intéressante, avec des occasions de part et d'autre. Les Bleus en ont eu plus, mais c'est normal. Leur aisance technique a été incroyable. Si on est frustrés, c'est surtout parce qu'on se prend ce premier but au moment où on contrôlait le jeu. Nous avons perdu un ballon dans leur surface et on ne l'a jamais récupéré. Ça a scellé le sort du match. Rémy était hors jeu ? Même si la France nous était supérieure, c'est difficile à accepter. Mais je ne veux pas chercher d'excuses...» (L'équipe.fr)

jeudi 7 octobre 2010

Un renouveau à confirmer

L'équipe de France doit confirmer son redressement face à la Roumanie, ce samedi, au Stade de France. Gourcuff et Nasri, probablement associés au milieu ont une partie des clés.
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La France n’a plus peur et ce sentiment n’est pas forcément agréable. Il est nouveau. Juste nouveau. Et il convient de l’apprivoiser tellement l’anxiété était la sensation unique à l’approche d’un match de l’équipe de France. Pour être franc et honnête, ce n’est pas vraiment une première. Entre 1998 et 2008, une confiance presque impertinente accompagnée les Bleus. Depuis, elle s’est détériorée jusqu’à disparaître en un été, où tout a été dit et écrit, et surtout, on le sait, plus rien ne sera jamais comme avant. Mais en un match, un vent d’espoir s’est déployé autour d’une sélection battue quatre jours auparavant à domicile par la Biélorussie (0-1). C’est mesurer l’exploit des Bleus en Bosnie (2-0), ou plutôt la performance d’un sélectionneur qui en occupant le terrain médiatique comme personne avant lui a fait passer son message.
La reconstruction va être longue, certes, mais elle a débuté. Elle va donc se poursuivre face à la Roumanie, notre meilleur ennemi récent. Trois confrontations en deux ans pour trois matches nuls. La Roumanie a hanté la chute progressive de Raymond Domenech. Entre un désespérant match inaugural à l’Euro 2008 qui signera le seul point français dans la compétition (0-0, le 9 juin 2008), un nouveau nul à Costanta (2-2, le 11 octobre 2008), où mené 0-2, Domenech ne passa jamais aussi proche de la porte en six années de règne. Mais Gourcuff l’avait sauvé en inscrivant son unique but en bleu, d’une frappe sublime de 30 mètres. Un autre partage des points (1-1, le 5 septembre 2009) au Stade de France avait confirmé le déclin bleu.
Mais, ce samedi, un nouveau score nul serait mal vécu, forcément. Car la Roumanie n’est plus que l’ombre d’une sélection. Entre les conflits et un trou générationnel, la Bosnie et même l’Albanie font davantage offices de « concurrents » à une qualification presque jamais autant abordable.

Une équipe offensive

En prolongement d’une prestation intéressante contre la Bosnie, les Bleus vont devoir gagner, obligatoirement, et séduire, surtout. Ainsi, Laurent Blanc pourrait offrir à Gourcuff (24 ans, 22 sélections) et Nasri (23 ans, 16 sélections) la chance de s’intégrer dans le onze « héroïque » face aux bosniens. D’abord parce que Diarra et Diaby sont diminués physiquement, laissant des espaces dans un milieu de terrain pourtant particulièrement plaisant il y a un mois. Cette option (MVila, Gourcuff, Nasri) au milieu, si elle était retenue, serait particulièrement offensive puisque l’équipe serait composée d’un nombre d’éléments offensifs égal aux défensifs (5). Mais le débat, outre un simple calcul du quotient potentiel d’ « offensivité », se porte particulièrement sur la comptabilité des deux jeunes meneurs, surtout que Malouda aime désormais repiquer dans l’axe depuis son aile gauche. L’embouteillage pointe à l’horizon, avec un profond déséquilibre.
Et puis, Nasri, contrairement à ses dires, voudra t-il partager les clés du jeu avec celui qui devrait être son concurrent pour les huit années à venir à une place de titulaire en équipe de France ? Car, les deux hommes, s’ils étaient associés face à la Roumanie ou le Luxembourg - ce qui seraitune première-, n’auraient que peu de chances de poursuivre constamment tous les deux dans l’axe du terrain et comme le mutin Ribéry devrait reprendre son si cher côté droit en 2011, une place, au mieux, pour deux semble se dégager à l’avenir, à côté de Diaby, certainement.

Gourcuff retrouve Blanc

Gourcuff est le chouchou de Blanc, il le sait. Ils le savent tous. Il doit sa présence à Clairefontaine à leur idyllique passé à Bordeaux et non pas à son début de saison tellement terne. Le sélectionneur imposera t-il un joueur en déclin depuis huit mois, rejeté par une partie de l’équipe de France pré-Knysna et mentalement touché depuis cinq mois par des échecs successifs et un transfert, pour l'instant, peu concluant ? Il peut rentamer son histoire en Bleu devant un adversaire contre qui tout le monde pensait qu’elle avait démarré, pour l’éternité. La réponse sera intéressante mais le résultat et le contenu sera décisif. Gourcuff, s’il joue, abattra une carte cruciale pour son avenir en Bleu, à l’instar de Nasri.

Tous les deux connaisseurs de l'histoire du foot, il ne leur aura pas échappé qu'en 1995, un 11 octobre, la France avait dominé la Roumanie (3-1, à Bucarest) dans un match comptant pour les éliminatoires de l'Euro 1996. Et Zidane avait inscrit le dernier but dans une période où il était en train de s'imposer doucement comme le meneur de jeu des Bleus. Gourcuff et Nasri, proclamés successeurs successivement de ZZ n'ont plus qu'à s'inspirer.