mardi 22 novembre 2011

Lyon au bord du précipice

En concédant un nul 0-0 contre l'Ajax d'Amsterdam, Lyon a presque dit adieu aux huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Il faudra un miracle le 7 décembre.
Les huitièmes de finale de la C1 se sont éloignés
 pour Yoann Gourcuff et les Lyonnais. 
Comme à l’aller, Lyon et l’Ajax n’ont pas su se départager, ni même prendre à défaut la défense adverse. Du coup, 0-0 + 0-0 = la tête dans la le sceau. Et dans la calculette. Pour un total lui aussi proche du néant. Oui le total de chances d’entendre la célèbre musique en février à Gerland est presque nul à l’issue de cette cinquième journée. Mais l’espoir subsiste, malgré tout. Alors, il faudra marquer encore et encore en Croatie le 7 décembre. Cela tombe bien puisque les Gones n'ont su le faire que contre le Dinamo Zagreb dans cette phase de groupes. 
Seulement, contrairement à Lille pour qui un succès même 1-0 serait suffisant contre Trabzonspor, ce sera sans certitudes. Ni du nombre, ni de la nécessité. Car Lyon, pour se qualifier en huitièmes de finale pour la neuvième fois de rang doit remonter trois points et sept buts. Soit l’écart entre sa différence de buts (-4) et celle de l’Ajax d’Amsterdam (+3). Et encore, les Néerlandais ont inscrit six buts contre deux pour Lyon (30e attaque de la compétition). Et comme la meilleure attaque et le critère départageant les formations à égalité aux confrontations directes et au goal average, c’est peut-être même huit buts qu’il faudra effacer. Avec l’aide indispensable du Real Madrid qui se rendra à Amsterdam pour la dernière journée. 

Symbole du déclin?
Un Real étrillant tout le monde, restant sur douze victoires. Ce mardi, ce fut au tour du Dinamo Zagreb (6-2) avec une équipe très remaniée puisque Varane et Diarra étaient titulaires en défense et que devant Higuain et Benzema étaienr associés, ce qui est rare. Ronaldo et Casillas étaient remplaçants et malheureusement pour les Lyonnais, ils devraient également être préservés, comme beaucoup d’autres, le 7 décembre, pour un match sans enjeu puisque le Real a déjà validé la première place. Mourinho a évoqué « le respect » à propos de ce futur match. Oui mais à trois jours du Clasico à Bernabeu, l’ordre des priorités sera vire fait. Lyon devra donc compter sur son ancien joyau, Karim Benzema, pour marquer ou motiver ses camarades à le faire.
D’ailleurs, pour rester sur le sujet merengue, au moment de faire le bilan de cette campagne européenne, les Lyonnais pourront regretter d’avoir affronté les Espagnols au cœur du calendrier, quand ils n’étaient pas encore qualifiés et donc affamés. Mais depuis huit ans, Lyon a toujours su contourner ou profiter du calendrier. Pas cette saison. Comme le symbole d’une équipe sur le déclin, qui pourrait encore s’alléger cet hiver de Källström, Cissokho ou Gourcuff pour résorber un déficit sans fin. En attendant Bastos, Lovren ou Lisandro l’été prochain. D’une équipe qui reste sur quatre matches sans victoire. D’une équipe qui n’a battu « que » Saint-Etienne, à deux reprises en quatre jours, depuis cinq semaines (1-2 en Coupe de la Ligue; 2-0 en Championnat).

Des regrets en fin de match
Alors certes, les Gones auraient pu arracher la victoire ce mardi soir. Ils ont terminé très fort, c’est certain. Ils ont tout donné, enflammé Gerland, mais trop tardivement. Que ce soit Lisandro (9e), Bastos (81e) ou Lacazette (90e), ils trouvèrent un excellent Vermer qui avait portant pris huit buts en deux rencontres avant de venir à Gerland. Enoh déséquilibra aussi Ederson dans la surface (89e) alors que Gourcuff manqua le cadre dans la continuité. Néanmoins, dans l’ensemble, l’OL a montré trop d’insuffisance, trop peu de maîtrise technique et collective pour emballer ce match et la qualification qui aurait été certainement avec. 
Les Néerlandais, dans leur 4-3-3 classique, ont su monopoliser la balle, sans être particulièrement dangereux si ce n'est au début du second acte par Sulejmani (51e, 66e). Normal pour une équipe restant sur trois victoires en treize rencontres, dont la double confrontation contre le Dinamo (0-2, 4-0).
Lyon a trop souffert à la récupération. Gourcuff, comme contre Rennes vendredi (1-2), était devant la défense, à côté de Källström. Et comme contre leur ancien club, leur association en l’absence de Gonalons a été insuffisante même si le Suédois a livré un gros travail. Parce que l’on ne voyage pas en Europe sans un pur milieu défensif, ou alors contre des formations largement inférieures. L’Ajax a Enoh dans ce rôle. Il l’a plutôt bien fait. En revanche, Amsterdam n’avait pas d’avant-centre puisque Lodeiro, meneur de jeu, était seul en pointe. Et, là aussi, ça s’est vu.
Garde avait aussi titularisé Lisandro - très combatif - et Bastos, en phase de reprise. Et ça, ça s’est senti. Mais il n’avait guère le choix puisque le banc, avec Fofana, Lacazette et les autres revenants, Grenier et Ederson, était trop tendre. Comme si Lyon, plus proche de l’Europe League que de la Champions League était à sa place, dix huit mois seulement après avoir disputé la demi-finale de la C1, face au Bayern Munich, qui s’est qualifié pour les huitièmes de finale, devançant Naples et Manchester City dans le groupe de la mort. Ce que Lyon n’est pas. Encore…


lundi 7 novembre 2011

Paris stagne... au sommet

Paris pouvait prendre cinq points d'avance en tête de la L1. En ramenant un match nul assez heureux de Bordeaux, il garde une victoire de marge.
Kevin Gameiro n'a pas réussi à passer la défense bordelaise,
dimanche soir, ici Sané et Chalmé.
Toutes les séries ne se sont pas arrêtées ce dimanche soir à Bordeaux. Les sept victoires d’affilée du PSG en Ligue 1, si. En revanche, les six matches sans victoire à domicile pour Bordeaux, non. Elle est désormais de sept, dont six partages des points. Un bilan plaçant les Girondins à la 19e place du classement à domicile et comme étant la seule formation toujours sans succès dans son stade.
Mais, ce n’est pas le plus important, pour une fois. Si les Bordelais rééditent de telles prestations, ils devraient bien finir par vaincre à Chaban-Delmas, que ce soit face à Caen ou Nancy prévus successivement dans trois semaines et un mois. Et ils devraient même réussir à éviter une descente en Ligue 2. Car, un peu comme face à Montpellier (2-2 le 1er octobre), Bordeaux a montré du cœur, de la solidarité et même du talent, parfois. D’ailleurs, le duo Trémoulinas - Maurice-Belay s’impose comme le moteur des offensives girondines. Une aile du désir ayant amené presque toutes les occasions. Et notamment le but de Yoan Gouffran, son quatrième en trois matches. Soit l’intégralité des réalisations bordelaises en championnat ces 36 derniers jours… Les Marine et Blanc semblent s'être trouvé un buteur. Voire une équipe type puisque le onze aligné par Gillot était identique à celui à Ajaccio (0-2). 

Pastore transparant
Le but de Gouffran, de la tête (14e) sur un centre parfait de Trémoulinas, répondant à un autre coup de tête de Sissoko qui reprit un corner de Nene (11e) pour inscrire son premier but sous les couleurs parisiennes. Le problème pour Paris, c’est qu’à part une frappe de Nene, boxée par Carrasso, il n’y eut guère d’autres occasions franches. Pis, si ce n’est l’entame de la seconde période, le leader du Championnat a subi. Notamment au milieu où Nguemo et Plasil, bien aidés par une équipe jouant enfin en bloc, ont fourni un gros travail de harcèlement pendant que Pastore marchait et râlait, jusqu'à prendre son premier carton jaune en Ligue 1 pour contestation. La star argentine, fatiguée depuis quelques matches, n’a pas sauvé sa partition d’un but, comme contre Bratislava jeudi en Europe League (1-0). Comme Ménez à droite, aussi absent défensivement qu’effacé offensivement. Les deux recrues ont laissé s’épuiser Gameiro à la pointe de l’attaque, à multiplier les appels dans un axe composé de Planus et Sané rarement pris à défaut. Ce qui est rare à Bordeaux cette saison. Même Nene, malgré de la volonté, n’a pas réussi le geste de génie faisant basculer un match.
Et ce ne sont pas les entrées de Jallet et Bahebeck qui ont modifié la léthargie parisienne. Mais, en sauvant un point, alors que dans l’après-midi Lyon et Toulouse s’étaient inclinés et que Montpellier, Rennes et Lille, la veille, avaient concédé des nuls, Paris a conservé sa marge de trois unités sur le MHSC, à défaut d’envoyer un signe à ses concurrents. Alors oui, après treize journées, la Ligue 1 n’est pas terminée, elle est juste en pause deux semaines.