dimanche 25 mars 2012

Paris perd la tête

Au terme d'un match quelconque, Paris a seulement réussi à sauver un point face à Bordeaux (1-1) mais laisse Montpellier reprendre la première place du Championnat, à la différence de buts.
Maurice-Belay, par ses accélérations, a posé des problèmes aux Parisiens, ici Sissoko.
Le grand gagnant de ce Paris - Bordeaux était devant sa télévision et il est possible qu'il se soit ennuyé devant le peu de spectacle proposé par les deux formations au Parc des Princes. Mais il a apprécié le résultat, même si de la 77e à la 81e minute il était encore plus intéressant pour lui. Il s'agit de Montpellier, bien sûr, qui retrouve la tête de la Ligue 1 après l’avoir laissée trois journées au PSG. Avec vingt-sept points encore à prendre et seulement trois buts d’écart au goal-average (+26 pour le MHSC, +23 pour le PSG), la lutte pour le titre promet d’être intense et indécise lors des prochaines semaines. 
À condition que Paris se reprenne, alors qu’il vient de clore une semaine à trois matches sans en gagner un (deux nuls en L1 entrecoupés d'une élimination en Coupe de France par Lyon, 1-3). Ce dimanche soir, Paris a seulement réussi à répondre, encore une fois. Répondre à la domination bordelaise en première période en réorganisant son milieu de terrain à la mi-temps. En 4-2-3-1 version Kombouaré, le PSG a subi face à Nguemo, parfait récupérateur et rampe de lancement devant la défense, alors que Plasil et Obraniak harcelaient bien Motta et Sissoko, coupant l’équipe parisienne en deux blocs. Il faut dire que les solistes Ménez et Nene et le très effacé Pastore n'ont pas aidé à donner de la cohésion au jeu de leur équipe. L’entrée de Matuidi à la place de Ménez (touché au genou) après la pause eut le mérite de rééquilibrer la formation parisienne, alors organisée en 4-3-2-1, mais pas de la rendre plus spectaculaire, à part lors des quatre premières minutes du second acte où Sissoko fit briller Carrasso (48e). Car les Parisiens n’ont presque jamais réussi à contourner le bloc girondin, appliqué et solidaire. Francis Gillot avait une nouvelle fois opté pour un schéma tactique en 3-5-2, avec le retour d’Henrique à droite de la défense et la titularisation de Diabaté pour remplacer Gouffran, blessé à la cheville, devant. Et comme ces dernières semaines, Bordeaux s’est montré aussi convaincant à l’extérieur (une défaite en 2012) pour bien défendre, contrer et aérer le jeu via Trémoulinas, très en vue en première période, qu’il est décevant à domicile pour dominer et construire. 

Hoarau, l'homme en forme

Surtout, les Parisiens ont répondu à l’ouverture du score des Girondins. Déjà, Plasil toucha la transversale avec une belle frappe enroulée (70e). Puis, Obraniak mena un contre et lança Maurice-Belay, très remuant dimanche, qui devança la sortie de Sirigu pour servir Diabaté, seul à ses côtés, et buteur d’un plat du pied alors qu’il fut fantomatique jusque-là. Paris enflamma alors la partie quelques minutes et Bordeaux se trouva aculé devant sa surface. Un service lumineux de Bodmer pour Hoarau et une main pas suffisamment ferme de Carrasso sur la frappe du gauche suffirent pour que l’avant-centre inscrive son cinquième but en six journées de Championnat (81e). Son cinquième but cette saison, tout court. C’était aussi le dix-neuvième but du PSG dans le dernier quart d’heure, un record en L1. 
Ensuite, les Parisiens n'avaient ni les ressources ni l'orgueil pour arracher un dix-huitième succès cette saison face à leur deuxième bête noire historique au Parc derrière Monaco avec moins de 45% de victoires en 38 matches. D’ailleurs, Diabaté eut la balle pour inscrire son deuxième doublé en L1 (après Toulouse 2-3, le 17 septembre 2011) mais Sirigu s’interposa (83e). Quant à Ben Khalfallah, juste entré, il fut un peu court et un peu déséquilibré par Tiéné (90e) pour reprendre un centre de Plasil. 
Alors, Bordeaux se contenta de ce point, le dix-huitième sur la phase retour (quatrième bilan) qui lui permet de rester devant Marseille au classement. Mais une nouvelle fois, il ne parvient pas à se rapprocher des places européennes. Il est désormais à neuf points de Toulouse, actuel quatrième et donc dernier européen. Un gouffre, lorsque l'on vient de prendre cinq unités en quatre parties.
Temps fort
25: Ménez, côté gauche, centre au second poteau. Hoarau est trop court mais Jallet, dans son dos, récupère le ballon et, sans contrôle, cherche Nene devant le but qui ne peut ajuster sa reprise, gêné par le retour de Henrique.
29: coup franc en faveur du PSG. Nene dépose le ballon sur la tête d'Alex, oublié par Diabaté. Mais le coup de tête du Brésilien passe à côté du poteau droit de Carrasso.
30: actif offensivement, Trémoulinas déborde côté gauche et centre en retrait à ras de terre pour Plasil qui reprend en première intention du gauche. Sirigu se couche et parvient bloquer le ballon.
Mi-temps : 0-0
46: centre de Tiéné, dégagé de la tête par Ciani sur Pastore dont la reprise passe au-dessus.
49: frappe de Sissoko détournée en corner par Carrasso. Nene le frappe vers Sakho dont la reprise de la tête s’envole.
66: coup-franc de Nene que Carrasso capte sans problème.
70: déboulé de Maurice-Belay côté droit. Le Bordelais, dans la surface, préfère centrer en retrait. Diabaté est trop court mais pas Plasil qui contrôle et frappe du droit. La balle s’écrase sur la transversale de Sirigu, battu.
77: Obraniak lance Maurice-Belay dans le dos de la défense parisienne mal alignée. L'ancien Sochalien devance la sortie de Sirigu avant de servir Diabaté qui marque d'un plat du pied dans le but vide. 0-1
81 : Thiago Motta sert Bodmer à l'entrée de la surface. L'ancien Lillois, d'une talonnade inspirée, prolonge dans son dos pour Hoarau dans la surface qui marque d'une frappe sèche du gauche. Carrasso détourne le ballon dans sa lucarne. 1-1
83 : parade de Sirigu sur une frappe tendue de Diabaté depuis un angle fermé, à droite.
Fin : 1-1