
L’attente était immense et les conclusions absentes. La première de Laurent Blanc ne restera pas dans les annales du football, un mois après la finale de la Coupe du monde. Juste, rejoint-il Platini et Houiller dans le cercle fermé des sélectionneurs ayant perdu leur première rencontre, lors des vingt-cinq dernières années. Seulement les deux compères, qui avaient barré la porte de la maison France à Didier Deschamps il y a deux ans, avaient dû se coltiner le Brésil (0-2, le 26 août 1992) pour l’actuel DTN et la Yougoslavie (2-3, 19 novembre 1988) pour le président de l’UEFA. L’excuse est plus consistante que de tomber en Norvège, au stade Ullevaal, un 11 août face à une équipe correcte, au plus. Mais Laurent Blanc pourra toujours arguer qu’il a récupéré une sélection et non pas une équipe. Et surtout une sélection sans joueurs, à sa demande. Avec huit neo-bleus au cours du match dont six au coup d’envoi, les automatismes étaient forcément quelconques, notamment au sein d'une défense chancelante. Mais la punition est passée et la Coupe du monde sud-africaine soldée, dans l'esprit du nouveau patron du moins. Par contre, Blanc poursuit la série des défaites engendrée lors du Mondial. Hier, une troisième est venue s'associer aux piètres souvenirs du Méxique (0-2) et de l'Afrique du Sud (1-3).
Huit nouveaux et deux schémas
Le Cévenol avait exprimé l’idée de tester deux schémas différents au cours de la partie. Il a suivi sa pensée, utilisant les deux organisations tactiques de son ère bordelaise. Le 4-4-2 d’abord, avec Nasri à la pointe et M’Vila au bas de son fameux losange. Hoarau étant utilisé "à la Chamakh". Ainsi, la France fut solide et appliquée sans être féerique. Le jeu passait principalement sur les ailes et Nasri, dans les habits de Gourcuff a montré qu'il pourra tenir les rênes du jeu pendant les deux prochaines rencontres, au moins, avant d'entrer en concurrence avec le Breton. Comme avec Bordeaux, la domination était sienne, mais comme avec le Bordeaux du premier semestre 2010, l’attaque manqua de consistance. Alors, la fameuse génération 1987 (Ben Afa et Menez ont rejoint Nasri à la mi-temps, puis Benzema quelques minutes après) a pris le pouvoir en même temps que le 4-2-3-1. Et le sempiternel problème avec ces joueurs est que l’on gagne en folie ce que l’on perd en solidité. Alors oui, sur un pétard du gauche, le Marseillais de moins en moins paria sur la Cannebière a ouvert le score (47e) et proposé de belles séquences, comme il sait le faire quand il le veut. Au fond, HBA a plutôt gagné des points, comme M’Vila, pendant que Menez a montré de l’envie. En revanche Lassana Diarra, présent hier soir au prix d’une drépanocytose déclarée à Tignes en mai dernier, pourrait connaître une sanction ne provenant ni d’une commission ni d’une fédération. Avec plusieurs pertes de balles et passes aux Norvégiens le train Blanc pourrait partir sans lui, quand N'Zogbia et Sisokho se sont montrés solides.
Pour connaître les réels gagnants et perdants il faudra être encore patient. Certains mutins remplaceront des nouveaux qui auront eu un survêtement, voire des minutes. Mais qu'ils le sachent, dans cinq mois, la tenue officielle de la sélection tricolore va changer. Il ne leur restera qu'à travailler pour retrouver le Bleu dans des habits légitimes. D'autres survivront à la prochaine sélection.
Dans deux semaines, donc, Laurent Blanc donnera sa première vraie liste. Et cette fois-ci les excuses ne tiendront pas, face à une opposition chétive (la Bielorussie, le 3 septembre) et une modérée (la Bosnie-Herzegovine, le 7 septembre). Et les regards seront plus aiguisés.
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