
Le football se perd dans ses méandres, dans son luxe, dans sa bêtise. L'argent n'est pas la seule cause de cette dérive. Le "tous pourris" entonné dans les manifestations est un raccourci trop facile, aussi bien pour les politiques, les artistes, les patrons ou les sportifs. Le principal danger du footballeur est un lien indirect de l’abondance financière, l'isolement. Pendant que les autres sportifs sont accessibles, vivent dans la vraie vie, le footballeur est dans son Versailles, comme Louis XVI avec les courtisans, maîtres es flatterie.
Un entourage si important chez le footballeur avec pêle-mêle, l'agent, la famille et les amis. Pour certains, car d’autres, heureusement, restent les pieds sur terre avec des bases solides. Mais ces bases se détériorent rapidement, trop actuellement. Une accélération depuis des mois, où le bus de la honte de Knysna fut la loupe, le point de non retour, mais pas une prise de conscience. A tel point que l’on préfère voir Ribéry, Anelka ou Evra sur le terrain face à la Biélorussie et sa génération extraordinaire… plutôt que de montrer l’exemple, de se racheter une certaine virginité. Si c’est un tantinet possible. Jacquet, Blanc et Hidalgo sont contre les sanctions individuelles dans un sport si collectif dans les mentalités. Contre les sanctions tout court. Après tout la grève est un droit comme la sottise une vertu si rependue dans le petit monde du foot, français principalement.
L'entourage en cause
Alors le footballeur a une confiance absolue en son cercle qui lui scande à l'envi qu'il est le plus beau, le plus fort, que son entraîneur est un con, que son coéquipier n'est qu'un jaloux. Le footballeur croit tout cela, prend tout au premier degré. Alors la critique l'énerve et il gifle le journaliste ayant eu l'indigence de lui opposer une critique. Il se croit supérieur puisqu'il est meilleur que tout le monde et c'est fiable, c'est son pote de 10 ans, à qui il a acheté une voiture qui lui dit. Du fiable quoi.
Le club dans lequel je suis ne joue pas la Coupe d'Europe ? Mais ce n'est pas ma faute. Je suis tellement irréprochable sur le terrain. Un petit tour dans le bureau du président avec mon avocat la veille d'un match capital et hop direction un club plus huppé.
Un coéquipier a un salaire plus important que moi? Quel scandale. "Augmentation ou au revoir". Ultimatum normal.
Je conduis en état d'ébriété ou sans permis? Et alors, je sais conduire. je ne suis pas n 'importe qui.
Une fille est jolie. Il suffit de sortir le chéquier pour se l'offrir. Pour l'âge de la demoiselle, on repassera.
Alors oui, le footballeur se croit tout permis. Il est au dessus de la masse qui se saigne pour se payer un abonnement annuel pour les matches de son équipe favorite. Une masse sans respect, qui siffle lorsque les défaites s'enchaînent. Alors que les dirigeants et l'entraîneur font le recrutement. Le pauvre joueur n'a pas de chances d'être entouré de baltringues.
Mais sachez le, messieurs les footballeurs, à force d'être dédaigneux avec le peuple, Le bon Louis XVI a fini guillotiné. A bons entendeurs...