LionelMessi est le meilleur joueur du monde. Ce n’est pas nouveau, certes, mais c’est juste magnifique pour le football. Ce petit jeune homme discret, jovial et travailleur ne cesse de repousser un peu plus haut le baromètre de sa légende, alors qu’il n’a que 23 ans. Pour la troisième saison de rang, il termine meilleur marqueur de la Ligue des Champions (12 buts). Et pour la troisième année consécutive, il devrait recevoir le Fifa Ballon d’Or en décembre prochain. Ce samedi, il a livré une prestation exceptionnelle. Encore une, lors d’une rencontre importante. Toujours en mouvement par ses appels fuyants, Messi, via ses accélérations et ses passes, a noyé Manchester United, comme ce fut le cas pour le Real Madrid en demi-finale. Il ne lui manque que quelques fulgurances en sélection pour épaissir, encore plus, la trace maximale qu’il est en train de poser dans l’histoire du football. La Copa America cet été sera une belle opportunité. Un tir cadré pour Manchester, douze pour Barcelone
fébrile. Une stratégie ne se limitant pas à cette séquence de la partie. Et puis, il y eut ces trente secondes bien plus dérangeantes. Alors que le Barça était en plein récital, Abidal, auteur d’un match très solide, laissa une balle sortir en touche dans ses vingt mètres. S’en suivit une touche sans conviction du latéral français, préféré à Puyol à gauche, vers des barcelonais peu concernés par le cuir. Rooney, lui, l’était. Il accéléra, servit Giggs, à l’entrée de la surface et légèrement hors-jeu, qui lui remit à vingt mètres. L’Anglais arma et égalisa sur la première et même la seule occasion de Manchester (1-1, 33e). Ce qui, au fond, ne changea pas grand-chose.Même la mi-temps ne dérégla pas Barcelone. Venu de la droite pour son énième débordement, Alves tenta une frappe alors que Pedro attendait en retrait (52e). Presque dans la foulée, Iniesta servit Messi. L’Argentin accéléra, comme toujours, et d’une frappe sèche à vingt mètres surprit Van der Sar (54e). Un but magnifique, le 53e de sa saison. Et le premier en Angleterre de sa carrière. Prouvant qu’aucune statistique ne l’arrête. Comme pour les défenseurs, en fait. Il aurait même pu signer un doublé sans un réflexe de Van der Sar (63e) et une talonnade imprécise (65e). Alors, Villa a terminé le travail d’un lob de l’extérieur de la surface à la suite d’un nouveau déboulé de Messi et d’une passe en retrait de Busquets. Van der Sar ne put rien y faire. Une triste fin, à 40 ans, ne récompensant pas une carrière remarquable.

C'était une bonne équipe avant le match. On s'est bien préparés, on a joué comme on pouvait. Mais avec leurs passes, ils vous laissent atones, ce n'est pas nouveau. Quand on a quelqu'un comme Rooney, j'attendais quelque chose de mieux en deuxième période, mais c'est comme ça. On a fait notre jeu habituel mais on n'a pas assez dominé le milieu pour l'emporter. Jouer contre le Barça n'est pas facile, mais c'est un défi, et il faut affronter les défis, pas les fuir. Nous sommes à chaque fois meilleurs, c'est une sorte de trampoline, on avait progressé déjà après le 4-0 (encaissé au Camp Nou en 1994, ndlr). On s'améliorera la saison prochaine, et c'est un défi pour tout le monde, pas seulement Manchester. Mais être vice-champions ne nous console pas ; avec notre histoire, nous voulons être les meilleurs.
Les grandes équipes ont des cycles, le leur est le meilleur en Europe actuellement, il n'y a pas de doute. Combien de temps cela va-t-il durer, vont-ils pouvoir continuer avec la même philosophie, on ne le sait pas... Ils pourront trouver encore des joueurs comme Xavi et Messi, ou peut-être pas. C'est la meilleure équipe que j'aie vue, et tout le monde le reconnaît, et je l'accepte. Ce n'est pas facile de subir cette défaite, personne ne nous avait donné une telle raclée, et ils savourent leur jeu.
Pourquoi Berbatov ne figurait-il pas sur la feuille de match ?
C'était une décision difficile de choisir l'équipe, il s'agissait de se concentrer sur le milieu, où le Barça domine. Je devais choisir entre Owen et Berbatov, et j'ai pensé que si on a besoin de quelqu'un pour marquer dans les dernières minutes, Owen a de l'expérience, et je l'ai choisi». (AFP)
