Les Pays-Bas ne sont pas les plus talentueux. Ni de leur histoire, ni même du Mondial. Au petit trop en phase de groupe, en marchant en huitième de finales (Slovaquie, 2-1), leur première période ne marqua aucun sursaut de la machine orange. Le Brésil déroulait, menait et aurait même pu clore le quart. Seulement Stekelenburg a maintenu son équipe sur terre et Sneijder l’a envoyé au ciel par un centre dévié par Felipe Melo puis par une tête victorieuse sur un corner. Comme quoi, depuis 1998, la Seleçao n’a pas gommé cette anomalie. Sur la route à une première étoile, sans Van Der Wiel et De Jong se présentera, mardi, un invité surprise à la table du « Big Four » mondial.
Le Ghana à la porte de l'Histoire
L’Uruguay est en demi-finale, logique. Comme en 1930 (vainqueur), comme en 1950 (vainqueur), comme en 1970 (demi-finaliste) mais pas comme en 1990, le seul accroc à une logique historique, presque implacable. Rendez-vous en 2030, donc. Mais au-delà de l’histoire, la Celeste a su profiter d’un groupe sans tête d’affiche qu’elle a survolé, d’un tableau ouvert qu’elle a su bonifié et d’un joueur d’exception qu’elle a su cajoler. Diego Forlan est de ces joueurs qui transfigurent le visage d’une équipe. Sans lui, c’est une formation solide, de caractère et rugueuse. Avec lui, un brin de talent, de génie même, s’immisce. Son coup-franc face au Ghana est un régal et la parfaite expression de son importance. Le Ghana a eu des occasions, a même eu une offrande par la main volontaire de Suarez au bout de la prolongation pour entrer dans l’histoire de l’Afrique comme le premier pays du continent à atteindre les demi-finales. Ça s’est joué à une transversale éjectant le penalty de Gyan vers une séance de tir au but que Muslera, le gardien de la Celeste, aura gagné. Partant du bon côté sur toutes les frappes, il en détourna deux. Enorme et suffisant, surtout, pour donner raison à Suarez de s’être sacrifié, et privé de demi-finale voire de finale, en sortant de la main ce qui aurait été le but de la qualification ghanéenne dans le temps additionnel de la prolongation. L'Uruguay est la dernière barrière à une Europe revigorée, occupant 75% du tableau et si proche de décrocher une première coupe du Monde hors de son continent.
Espagne - Allemagne : spirales différentes
Des quatre sud-américains dandinant en quarts, le Paraguay aurait pu accompagner son voisin Uruguayen pour une doublette des plus singulière et historique. Cardozo eut la balle décisive face à Casillas sur un penalty, comme Valdez qui se vit refuser un but pour un hors-jeu inexistant. Trop face à l’Espagne. Même une Espagne chancelante depuis le début de la compétition. Surtout que Torres, sortie après sortie, montre des signes de ressemblance avec Anelka, l’arrogance et les insultes en moins. Point d’appui sans appui dans ses mouvements et créateur d’espaces sans profondeur dans ses appels, il ne pèse pas et oblige Villa à un exil à bâbord où il rame pour se créer des brèches. Comme au tour précédent (contre le Portugal, 1-0), la différence est venue par le pied droit de Villa, après la sortie de Torres. Pour sortir l’Allemagne, Del Bosque devra peut-être sacrifier le « niño » au profit de Pedro ou Silva, voire Fabregas. Même si avec un Xavi maitre à jouer et à bien jouer et un Iniesta éblouissant, les arguments des champions d’Europe en titre sont consistants. En revanche, Puyol possible absent, c’est peut-être un détail pour certains, mais en terre ibérique ça veut dire beaucoup. Pour contrôler Klose, Ozil et Muller son expérience, son sens du placement et du vice seraient déterminants.
Car l’Allemagne vole. Tous leurs matches semblent si faciles qu’il revient à se demander si l’Allemagne est si forte ou si l’Angleterre et l’Argentine étaient sur côtés. Des Argentins sans solutions. Défensivement dépassés et offensivement sans imagination. Le grand Diego est tombé de haut. A force de voir sa formation maitriser ses parties, l'image de Maradona sélectionneur de l'équipe championne du Monde était devenue réaliste. Mais Low au talent sur le terrain oh combien plus anecdotique est un entraîneur oh combien plus complet. La gifle est rude, sévère même. Mais l'Argentine avec Messi terminant son tournoi sans avoir inscrit le moindre but et qui, en perdant son rêve titre Mondial, a lâché son Ballon d’Or FF. A un Allemand peut-être.
En tout cas, le trophée reviendra à un champion du Monde. Il se trouve parmi une liste des favoris qui se rétréci à chaque tour (Xavi, Iniesta, Villa, Lahm, Müller, Schweinsteiger, Forlan, Sneijder, Robben), comme les prétendants à lever une coupe en Mondovision, le 11 juillet.

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