mardi 22 février 2011

Gomis offre un quart d'espoir

La réalisation tardive et méritée de Bafetimbi Gomis permet à Lyon de conserver un espoir de voir les quarts de finale en éliminant le Real Madrid pour la deuxième année consécutive. Mais son compatriote, Karim Benzema avait assuré l’essentiel en marquant le fameux but à l’extérieur. Lyon devra être encore plus fort le 16 mars pour passer.
C’est mal payé. Oui, 25% de chances de se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des Champions après avoir fait trembler le recordman de victoire de la compétition (neuf), c’est peu. Et encore, à huit minutes du terme de la rencontre, la situation était bien plus compromise.
Invité désormais inconditionnel de la phase finale de la C1, l’Olympique Lyonnais démontre une maîtrise toujours aussi surprenante lorsque l’on ne parierait pas un seul centime sur sa qualification. Comme désinhibés par le statut de victimes expiatoires, les Lyonnais ont attaqué la partie avec envie et panache. Maîtres du jeu et de l’entre jeu surtout, ils ont semé le désordre dans l’organisation de Mourinho, le regard noir et le calepin en main pour essayer d’enrayer les chevauchées de Delgado et de Cissokho. Mais si l’OL connaît trop bien ce niveau, il sait que le réalisme est le bâton de pèlerin à tout espoir. Alors les occasions sont passées, la faute à un détail, comme le bout du coude de Casillas déviant la frappe de Gomis (34e).
Une débauche d’énergie enviable en première période qui n’était pas viable pour la suite. Ainsi Gourcuff, Delgado et Bastos (suspendu au retour) se trouvèrent dans un creux physique au même moment, permettant au Real Madrid d’enfin étaler sa supposée supériorité. En l’espace d’une minute, Ronaldo trouva le poteau (49e) et Ramos la transversale (50e). Adebayor, lui, sevré de ballon par un bon Cris, errait sur tout le front de l’attaque, avant de laisser sa place à Benzema, chaleureusement applaudi par son ancien public, qui allait se rassoir 47 secondes plus tard. Le temps pour l’avant-centre des Bleus de valoriser encore davantage ce mois de février, le plus court de l’année, mais le plus abouti de sa jeune carrière madrilène. Ozil piqua la balle à Toulalan, la passa à Ronaldo qui servit instantanément Benzema, solide face au retour de Reveillère et opportuniste devant Lloris en passant le cuir entre les jambes du portier, alors qu’il glissa sur sa frappe (65e). Félicité par tous ses coéquipiers, Benzema marquait son cinquième but dans la compétition, le quatrième face à un club français (triplé face à Auxerre, 4-0) et s’affichait un peu plus comme un titulaire plausible, à défaut d’être incontournable.

Gomis répond à Benzema devant Gasset

C’est dans ce genre de situation que Lyon peut se targuer d’avoir une vraie force mentale. Avant, Juninho aurait mené la révolte, avec un coup franc à la clé. Là, ce fut Briand et Pied, des remplaçants pleins d’entrain, qui sonnaient la charge et Gourcuff au coup franc. S’il n’a pas le talent du Brésilien, le jeune breton, repositionné en meneur de jeu dans un 4-2-3-1 après 15 minutes de jeu, sait s’avérer décisif depuis quelques semaines. Même si l’exécution du coup de pied arrêté était anodine, il parvenait sur la tête de Cris, dominant Xabi Alonso et passeur un brin involontaire pour Gomis. Seul à six mètres, il faisait un plat du pied parfait pour battre Casillas, immobile, les bras en l’air pour quémander un hors-jeu alors que son camarade champion du monde, Sergio Ramos, couvrait le buteur (83e), récompensé pour son énorme travail. Le début d’une furia lyonnaise qui s’avérait peu dangereuse, si ce n’est à prendre rendez-vous pour le 16 mars au stade Santiago Bernabeu.
Bien sûr, la tâche ne sera pas aisée. Le quart de héros ayant renversé la situation après avoir concédé le nul 1-1 à la maison n’a pas eu sa majesté madrilène à éliminer. Mais Lyon est toujours invaincu face au Real, après sept rencontres. Et un petit 1-1, comme l’an dernier au même stade de la compétition, pourrait une nouvelle fois suffire. À condition de passer par les tirs au but. Avec le retour de Lisandro - maître dans l’art de frapper comme un sourd dans le ballon, à se martyriser les adducteurs -, les Lyonnais peuvent espérer et penser à tous les scénarios possibles. C’est déjà une petite victoire…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire