
Mais de cette époque, tout a changé, sauf l’entraîneur de Manchester United. Marseille n’est plus un grand d’Europe, c’est certain. Alors, il dose savamment les ingrédients pour un hypothétique exploit. Et à trop réfléchir, il est passé à côté de la première manche. Celle où les forces étaient censées être presque équilibrées, puisque l’OM avait l’avantage du terrain.
Didier Deschamps avait choisi de proposer du muscle au leader de la Premier League. Ce qui a plutôt bien fonctionné pour museler le trident offensif Nani, Berbatov, Rooney. Car Sir Alex Ferguson, privé de Giggs, Valencia, Park, Anderson et Ferdinand, n’a pas été beaucoup plus téméraire avec une défense à plat et un triptyque solide au milieu. Comme le Real Madrid la veille, à Lyon, pour un match plus intéressant et intense (1-1), les favoris calculent aussi, avec leur championnat dans un coin de la tête. Du coup, le spectacle est terne, à rendre un Bordeaux - Rennes presque digeste. Seul Nani tenta quelques chevauchées devant Heinze, souvent dépassé avant de se reprendre en deuxième mi-temps. Mais le « mini-Ronaldo » est toujours aussi individualiste. Quant à Fletcher, il avait l’honneur de signer l’unique frappe dangereuse du premier acte, bien captée par un impeccable Mandanda (8e).
Tout le monde est content
Les Marseillais étaient surtout trop timides. La peur de mal faire au ventre, ils préféraient ne pas faire du tout. Que Brandao trouve le premier le cadre, de tête à la 54e minute, en étant seul dans la surface, mettait bien en exergue ce désir de ne surtout pas encaisser un but qui brûlerait presque aussitôt les espoirs d’éliminer les Red Devils.
Pourtant, à l’heure de jeu, l’OM a enfin osé et pressé un peu plus haut. Rémy a commencé à dribbler, Kaboré à se projeter, Fanni a pris le couloir et Ayew a frappé dans la direction de Brandao, trop court pour reprendre la balle (65e). Un semblant de vie et de supériorité qui dura huit minutes. Laissant la léthargie reprendre sa place et Manchester contrôler les événements. Des Anglais dont on ne saura jamais s’ils avaient la capacité de faire plus ou s’ils étaient dans un jour sans. L’absence de carton étant un révélateur sur le manque d’engagement dans les deux camps.
Personne ne voulait encaisser un but. Tout le monde est content, c’est déjà ça. Marseille est même dans une meilleure situation que Lyon, malgré la différence de niveau entrevue en l’espace de 24 heures.
Au moins, Valbuena a retrouvé le terrain. Il a joué un petit quart d’heure. Une bonne nouvelle en vue du match retour, d’autant que Gignac devrait aussi être de la partie.
Car le 15 mars, à Old Trafford, il faudra marquer lors d’une prestation plus que parfaite pour espérer renverser le vainqueur de l’édition 2008. Et avec un quart de finale au Vélodrome, tout le monde oubliera la purge du 23 février.

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