vendredi 8 avril 2011

Vivement les demies

Le Real Madrid, Barcelone, Manchester United et Schalke 04 devraient se retrouver en demi-finale de la Ligue des Champions. A moins que les quarts retours n’inversent des tendances lourdes la semaine prochaine.

A peine les matches allers des quarts de finale de la Ligue des Champions achevés qu’il nous tarde les demi-finales. Car, franchement, les équipes auraient pu au moins penser aux spectateurs qui ont acheté leur place pour les matches retours il y a plusieurs jours déjà. Parce que niveau suspense haletant, on a connu mieux. Pire, tout est joué, ou presque, pour les optimistes. Le choc « fratricide » Real Madrid – FC Barcelone aura bien lieu, sauf cataclysme. Les quatrième et cinquième classicos de la saison (un record) auront donc un accent européen. Avec quatre oppositions en 18 jours, ce sera surtout l’occasion pour José Mourinho de sauver sa première saison en terre madrilène. Le Championnat étant hors de portée (malgré le classico retour le 16 mai) et la coupe du Roi, une récompense mineure, même face à Barcelone en finale (le 20 avril, à Valence). Alors il reste la Coupe aux grandes oreilles. Et écarter le Barça en demies, ça aurait de la "gueule".

Car, franchement, qui miserait, ne serait-ce qu’un cents sur une demi-finale Tottenham - Shakhtar Donetsk. Les deux formations ont explosé devant les grands d’Espagne, certainement les deux meilleures équipes du continent actuellement. Tottenham a même facilité la tâche au Real Madrid craintif après son revers à Bernabeu face à Gijon (0-1) et amoindri par l’absence de Benzema et les retours avancés de Di Maria, Ronaldo et Marcelo. Mais le géant Crouch, en l’espace de cinq minutes, a commis deux fautes inutiles et spectaculaires afin de laisser ses camarades à dix, dès la 15e minute, sans attaquant. Alors, forcément le plan de Redknapp a moins bien marché. Il a essayé de maintenir sa stratégie en place, avec Van der Vaart plus haut, mais il a eu des problèmes. 4-0, le score est un peu lourd. Comme le 5-1 distribué par la Barça aux Ukrainiens, sans que Messi et Villa ne s’illustrent. D’ailleurs, les deux attaquants paraissent un peu fatigués et la défense est inquiétante. Vivement que Puyol revienne car l’association Busquets – Piqué suffit contre Donetsk, mais face au Real, c’est discutable, surtout qu’Abidal ne devrait pas rejoué cette saison, laissant à Adriano ou Maxwell le côté gauche.

Schalke crée la grosse surprise

Dans l’autre partie du tableau, on feint de croire, ou d’espérer à un reste, un zeste même, de suspense. Bien qu’amorphe chez lui, Chelsea pourrait bien se réveiller à Old Trafford et ainsi dominer Manchester United, cette équipe peu brillante mais terriblement et froidement efficace. Pour cela, il faudra que Fernando Torres sorte d’une léthargie qui dure depuis presque un an. Entre une blessure avant la coupe du monde, un mondial raté (0 but, remplaçant en finale), une phase aller hachée par les pépins physiques à Liverpool et un transfert surprise fin janvier à Londres qui n’est pas encore digéré. Ni par lui (54 millions d’euros, 0 but), ni par le club.

Le cadeau personnel de Roman Abramovitch a déréglé une formation qui n’avait pas besoin de cela. L’arrivée du grand blond (plutôt châtain, d’ailleurs depuis quelques semaines) a obligé Carlo Ancelotti à réorganiser toute son équipe. Or, Chelsea n’a pas les joueurs pour évoluer en 4-4-2. Lampard est mal à l’aise à la récupération, Malouda, dans une forme précaire, est trop bas à gauche et surtout, Torres ne semble pas compatible aux jeux de Drogba et Anelka. D’autant que les deux francophones, auteurs d’une saison fade, paraissent peu enclins à aider el « niño » à s’intégrer. De fait, avec un Rooney retrouvé depuis quelques semaines et auteur du seul but de ce quart aller, un Giggs encore et toujours capable de coups d’éclats, un Hernandez grandissant et un axe central (peut-être le meilleur au monde) Ferdinand-Vidic enfin reconstitué, Manchester paraît filer tout droit vers les demies, en attendant un possible triplé, comme en 1999.

Il faudra alors se débarrasser de Schalke 04. Si Jean-Michel Aulas s’était étonné de la densité physique des Allemands en phase de poule, un soir de déculotté (3-0, le 24 novembre), il a dû s’apercevoir d’un certain talent, aussi, durant la correction reçue par l’Inter Milan à San Siro (2-5). Le problème pour Leonardo, c’est qu’il s’agit de sa deuxième en quatre jours. Après la gifle infligée par Milan en Serie A (3-0), signifiant la perte du scudetto par l’Inter, voilà les Interistes en passe de dire adieu à leur autre trophée, la Ligue des Champions. Entamé à la fin décembre, le règne de Leonardo a peut-être déjà touché à sa fin en voulant proposer un jeu beaucoup trop offensif.

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