mardi 29 mars 2011

Pas plus de certitudes

La France a interrompu sa série de six succès par un match nul peu brillant face à la Croatie, ce mardi au stade de France.

C’est officiel, un maillot ne fait pas tout. En bleu ou en marinière, le sentiment global ne change guère en l’espace de cinq jours et 180 minutes de jeu.
Sans aller jusqu’au voyage au bout de l’ennui de vendredi dernier au Luxembourg (2-0), ce France - Croatie a revêtu bien des caractéristiques du match amical a effet limité.
À se demander s’il ne serait pas mieux de laisser les joueurs au repos, à Clairefontaine, à travailler et à vivre ensemble. Après le succès face à une Angleterre décimée (1-2) et un Brésil peu concerné et en infériorité numérique durant une mi-temps (1-0), la France n’a pu s’extirper des filets de la Croatie, 8e mondiale mais battue par la Géorgie samedi dernier (1-0). Elle a même vu sortir Benzema en se tenant la cuisse et Rami sur une civière, l’épaule gauche en souffrance.
Pourtant, le profil croate était prometteur. Et il l’a été, par moments. Cette équipe a des joueurs de ballon comme Modric, Kranjcar, Srna, Ratikic. Mais après avoir bien débuté la partie, elle est tombée dans le faux rythme général de ce match, jusqu’à souffrir en seconde période face au bon pressing français. Le seul bon point de la soirée, avec la défense centrale, une nouvelle fois rassurante, à part une frayeur de Mexès dépossédé du ballon par Perisic, obligeant Lloris à un bel arrêt réflexe de la main droite (42e).

Ribéry sifflé, Gourcuff aussi

Mis à part cela, les Bleus sont devenus experts pour soigner l’insomnie. Encore plus efficace qu’un documentaire d’Arte sur la seconde guerre mondiale en allemand non sous-titré. Le ballon roule de pied en pied sans que des mouvements intéressants ne se dessinent réellement. Les courses et les appels sont prévisibles et les prises de risque limitées. D’ailleurs, le costume de meneur de jeu est encore trop ample pour Samir Nasri. Malgré quelques gestes de classe, il n’a pas pesé dans le jeu en 178 minutes. Un repositionnement à droite, comme à Arsenal, pourrait lui être profitable, le temps d’émerger en sélection. Et ce, alors que Ménez a été l’élément offensif le plus intéressant en première période, à droite justement. Il a même offert à Benzema un but presque tout fait, d’un centre à ras du sol, comme face au Brésil. Mais l’avant-centre du Real a beaucoup trop enlevé sa reprise, à cause d’un rebond et d’un mauvais positionnement de sa part, surtout (36e). A part ce raté, il a montré qu'il était en jambes, mais pour le deuxième match il n'a pas marqué.
En fait, le seul joueur offensif ayant créé un peu de folie fut Franck Ribéry. Il se doutait qu’il allait être sifflé et l'avait prédit. Se doutait-il qu’une majorité du stade de France allait lui signifier sa réprobation. Mais l’autre partie des spectateurs, principalement issue du kop des supporters, l’a applaudi et a même scandé son nom lors de ses envolées balle au pied. Ses prestations régleront certainement une partie du débat, même si le plus dur est fait avec ce retour au Stade de France.
Des prestations qui pourraient être principalement à gauche. Là où il veut jouer. Là où il est le plus performant. Et là, donc, où il devient le concurrent de Florent Malouda, une nouvelle fois inexistant durant une heure. En tout cas, ce mardi, Ribéry a montré plus (trop ?) d’envie mais n’a pas été décisif, ratant à chaque fois son dernier geste. Et puis Gourcuff aussi a été largement sifflé par le public du stade de France à son entrée en jeu, comme à sa sortie face au Brésil. Comme quoi, personne n’est à l’abri. Ni le caïd de Knysna, ni le gendre idéal.

Le retour des deux récupérateurs

D’ailleurs, l’absence de Gourcuff fut la seule surprise du onze de départ. Blanc lui a préféré Matuidi à coté de Diarra, une nouvelle fois capitaine. Le retour des deux milieux exclusivement récupérateurs, durant tout le match, comme sous l’ère Domenech ou plus récemment en Bosnie (0-2) et face à la Roumanie (2-0) avec Diarra et M'vila les deux fois.
Dominés durant les 20 premières minutes, les Bleus ont terminé plus fort que les Croates et se sont créés deux occasions franches en fin de match. Rami, d’une frappe soudaine des 30 mètres, a trouvé le poteau de Pletikosa (76e) et Rémy, bien servi par Ribéry et oublié par la défense croate, a trop poussé son ballon devant le gardien (85e).
Le chantier n’a pas énormément progressé en deux matches, sauf derrière. La tournée à l’Est, début juin, alors que tous les joueurs seront lessivés par une longue saison, risque de ne pas le faire davantage avancer. Toutefois, cette équipe en est à sept rencontres sans défaite - dont six sans encaisser de but - mais n’a pas marqué pour la première fois depuis le début de cette série qui ne comptait, d’ailleurs, que des victoires avant ce nul face à la Croatie. Après, c’est la sempiternelle question du verre est à moitié vide ou moitié plein.

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