
Une compétition plus en rapport avec le niveau des équipes françaises, si jamais elles souhaitaient toutes la jouer à fond pour qu’un jour, qui sait, la France inscrive son nom au palmarès de la C3.
Mais revenons à la grande coupe d’Europe. Après les manques de l’OM face à un fade et diminué Manchester United, la veille, il ne restait que Lyon, dernier demi-finaliste de la Ligue des Champions et auteur de l’exploit de sortir le Real Madrid il y a tout juste un an. Mais les miracles, c’est comme la foudre, ils ne frappent pas toujours au même endroit. Lors de ces huitièmes de finale, c’est à Munich que le miracle s’est établi pour sauver le tenant du titre, l’Inter Milan, d’une élimination presque assurée.
Le pressing asphyxiant du Real
Pourtant Lyon est bien entré dans la partie, a inquiété par moments une défense du Real Madrid fébrile (Pepe et Carvalho avertis dans les 30 premières minutes) mais a connu un peu trop de déchet technique en phase offensive. Surtout, les Lyonnais ont donné aux Madrilènes trop de liberté pour mener des contres dangereux. Même si Ronaldo était diminué, cela ne pardonne pas car les Merengue se retournent et jaillissent à une vitesse folle, ce qui n’est pas nouveau. Alors Lloris sortit toute la panoplie des arrêts décisifs : dans les pieds d’Ozil (4e), au premier poteau sur une tentative de Marcelo (5e) et devant sa lucarne gauche sur une volée de Benzema (42e). Le portier lyonnais qui toucha aussi la frappe de Marcelo, mais insuffisamment pour empêcher le latéral gauche d’ouvrir la marque au terme d’un festival sur son côté, bien aidé par un une-deux avec Ronaldo avant de déposer Cris puis Lovren de deux crochets magnifiques (37e). Une action rappelant typiquement les envolées de son compatriote Dani Alves, le latéral droit du Barça. Et dire que pour les grands matches, Mourinho préfère au Brésilien le plus prudent Arbeloa. Question d’équilibre et de mentalité.
Déjà éliminés au coup d’envoi, les Lyonnais étaient désormais obligés de marquer une fois pour aller en prolongation et deux fois pour se qualifier. Du coup, ils changèrent de visage après la pause. Exit le 4-2-3-1 avec Gourcuff à la baguette, Lisandro esseulé au milieu des déménageurs madrilènes et Delgado et Briand sur les côtés. Gomis remplaça ce dernier pour faire évoluer les Rhodaniens en 4-3-3 avec Lisandro à gauche. Mais cette réorganisation plutôt offensive ne changea rien. Le Real, bien discipliné, accentua sa domination et bloqua le cœur du jeu avec les très présents Alonso, Khedira et Ozil. Les Lyonnais, perdus et étouffés, enchaînaient les erreurs de relance, dans l’axe qui plus est.
Cris et Lovren ont explosé
Et Benzema dans tout ça ? Il a été bon, à l’image de ses dernières sorties. Il pesait sur l’axe défensif par son activité jusqu’à clore le peu de suspense restant sur une ouverture de Marcelo, alors que Lovren fut obnubilé par Ozil et Cris à la ramasse. Il resta au Français à conclure du pied droit, entre les jambes de Lloris - comme à l’aller -, à la 66e minute - soit une minute après son but à Gerland. En réponse, Claude Puel tenta le tout pour le tout en passant en 4-4-2 avec l’entrée de Pied à la place de Gourcuff, qui s’est éteint au fil de la partie, jusqu’à devenir transparent.
Cette mutation eut le même effet que le changement précédent. Il fit s’enfoncer un peu plus les Lyonnais. Preuve que tout était joué, Mourinho rappela Ronaldo sur le banc mais en faisant entrer un avant-centre, Adebayor. La démonstration continua par le stakhanoviste Di Maria, parti dans le dos d’une défense à l’agonie, pour lober Lloris d’une pichenette (76e).
Lyon n’a pas pu (su ?) se mettre au niveau du Real Madrid, phénoménal de facilité en seconde période. Ainsi, les Espagnols annihilassent la malédiction qui les frappait face à Lyon. Après sept tentatives, ils ont enfin gagné, avec la manière en sus. Surtout, après six éliminations de rang en huitièmes de finale, ils reviennent parmi les cadors continentaux.
Il y a un an, l’OL avait résisté à la furie madrilène en première mi-temps avant d’aller chercher sa qualification grâce à Pjanic (1-0 à l'aller, 1-1 en Espagne). A l’époque, avant le match, Sergio Ramos avait pronostiqué un succès merengue 3 à 0. Cette année, ni Mourinho, ni personne ne s’était aventuré sur le terrain de l’orgueil. Mais Sergio Ramos est un visionnaire. Il avait raison, avec douze mois d’avance.

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