vendredi 25 mars 2011

Rien à retenir

La sixième victoire consécutive des Bleus a été décrochée au terme d'une partie insipide au Luxembourg (0-2). Mais l'essentiel est assuré avec une première place qui est plus que jamais en leur possession.

Seule une "non'victoire" aurait été catastrophique. Donc, l’équipe de France n’a pas vraiment déçu. Elle a même assuré l’essentiel. En s’imposant 2-0, comme à l’aller, face au Luxembourg elle a fait un nouveau pas vers une qualification directe pour l’Euro 2012. Elle a aussi ajouté une sixième victoire à sa série en cours. Que de bonnes nouvelles au terme d’une soirée tellement ennuyeuse. Car il faut bien le reconnaître, les Bleus ont livré une prestation d’une langueur mortelle. D’une lenteur accablante et d’une imagination défaillante, le quintette offensif qui faisait frémir presque tout le monde a considérablement déçu. La preuve que ce n’est pas en empilant les créateurs que l’on crée, justement. Gourcuff transparent, sauvant son match par un but (son quatrième en Bleu, le troisième en cinq matchs), Malouda peu concerné, Nasri partout sauf en soutien de Benzema et Ribéry d’une faiblesse technique incroyable durant 65 minutes, avant, comme par miracle, de se réveiller lorsqu’il passa à gauche. Il fut même à l’origine du but de Gourcuff en éliminant pour la seule fois de la soirée un luxembourgeois dans la zone décisive. Même si le centre n’était pas destiné au Lyonnais, et que c'est Hoffmann qui l'a involontairement servi, c’est toujours intéressant à noter. Il est difficile de savoir si Ribéry a délibérément déjoué à droite pour prouver qu’il ne peut évoluer qu’à gauche ou s’il n’a réellement plus de repère sur le côté droit et qu’il convient de l’imaginer comme la doublure ou le concurrent de Florent Malouda et ainsi laisser Rémy, Valbuena ou Ménez s’installer sur l’aile déserte. Voire Nasri, habitué à ce côté à Arsenal et cinquième capitaine de l’ère Blanc, face au Luxembourg. Le Gunner a profité de cette première pour délivrer, sur coup franc, la passe décisive sur l’ouverture du score, signée de la tête par Mexès. Le grand blond qui s’impose match après match comme le taulier de l’arrière garde tricolore avec Rami à ses côtés, même si ce test fut léger, tant les luxembourgeois se désintéressaient de toute construction offensive, annihilant trop rapidement leur très bon travail de pressing. Mais leur plan était de ne pas prendre une raclée et écouter le public les ovationner à la fin conforte la thèse. Comme voir Benzema isolé au sein du double coffre fort du Grand-Duché, encore plus étanche que ceux de la banque d’affaire Clearstream.

Le chantier offensif n'avance pas

Dans ce genre de rencontre, il faut rapidement marquer pour ensuite dérouler jusqu’à un score flirtant avec le set de tennis. Comme à l’aller, les Bleus ont patiné mais ont réussi à lézarder le mur luxembourgeois en première période, sur un coup de pied arrêté. Comme l’aller ils n’ont pas su enchaîner. Le chantier offensif est toujours ouvert. Si Benzema est seul au monde en pointe, son entourage proche sur le terrain n’est pas défini. C'est certainement pour cela que Blanc n'a pas effectué de changement. Il a essayé de faire naître des automatismes qui sont clairement absents. Il pourrait vouloir continuer à travailler avec ces hommes-là dès mardi face à la Croatie, à moins que d'autres options ne soient envisagées avec Rémy à droite, Ménez à gauche et Gameiro dans l'axe par exemple. Et dire que toute la semaine, Ribéry et Evra ont occupé toute l’attention, promettant d’être des solutions et non des problèmes, pour sortir des prestations dignes de jeunes novices impressionnés par le stade Barthel et ses 8 000 âmes. Pour Abidal, dont les joueurs ont exprimé leur soutien à l'échauffement en portant des tee-shirts « Abi on pense à toi, courage », le retour d’Evra n’est clairement pas un problème. Celui de Ribéry pourrait le devenir rapidement si le débat du positionnement de l’ailier ressurgissait comme sous l'époque Domenech. Le premier petit problème émerge donc pour le sélectionneur. Mais il a le temps pour réfléchir et trancher. Il a au moins jusqu’au 4 juin et le déplacement au Bélarus qui sera décisif pour valider la première place de ce groupe D. Et surtout, il a les victoires avec lui, le meilleur allié. A confirmer dès mardi en amical au Stade de France. Avec la manière si possible, cette fois.

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