mardi 19 juin 2012

Qualifiée, c'est tout

Comme la Grèce, la France s'est qualifiée pour les quarts de finale avec seulement quatre points. Face à la Suède, elle a frôlé la catastrophe en perdant logiquement 2 à 0. Heureusement, l'Angleterre a battu l'Ukraine (1-0).
Zlatan Ibrahimovic devance Mexès et inscrit le plus beau but
de la phase de groupe de l'Euro 2012.
Quelques remerciements liminaires. Merci Andreï Shevchenko pour son deuxième but face à la Suède (2-1 pour l’Ukraine, le 11 juin). Merci Danny Welbeck pour son but face à cette même Suède (3-2 pour l’Angleterre, le 15 juin). Merci Wayne Rooney d’avoir éloigné les espoirs d’un succès ukrainien dès le début de la seconde période, ce mardi soir. Et merci M. Kassaï d’avoir refusé le but de Devic, lors de ce même match, alors que le ballon était bien entré (62e), anéantissant les derniers espoirs du pays coorganisateur de l’Euro de se hisser en quart de finale, alors qu’un succès par un but d’écart lui suffisait pour passer devant la France. De la part de toute l’équipe de France, merci. Vraiment. Sans eux, rien n’aurait été possible. L’Espagne serait une destination touristique pour quelques Bleus, un possible point de chute lors du mercato pour d’autres. Mais pas un adversaire à affronter samedi à Donetsk. Car ce sera l’Espagne, champion du monde et d’Europe en titre. Un moindre mal après un non match.
Le choix, les Tricolores l’avaient. Une victoire face à des Suédois déjà éliminés aurait suffit à se mesurer à l’Italie, dimanche à Kiev. Seulement, pour gagner, il faut le vouloir individuellement et collectivement. Or, du haut de leurs vingt-trois rencontres sans défaites, les Français ont abordé sans passion ni pression cette partie. Les Suédois ont rapidement pris le dessus physiquement.
Rassurant lors des deux premières sorties, Philippe Mexès s’est liquéfié. Fautif sur la frappe sur le poteau de Toivonen (10e), il était trop loin d’Ibrahimovic pour l’empêcher de réaliser un ciseau aussi magnifique que décisif (54e, 1-0). Il était aussi trop loin mais de son but (75 mètres) à la 68e, pour charger Toivinen et ainsi prendre un carton jaune le privant du quart de finale. Son ami et compère de l’axe défensif, Adil Rami, sera donc épaulé par Koscielny dans quatre jours. Un bien peut-être tant la paire Rami-Mexès souffre. Mais la doublette Koscielny-Rami n’a que 108 minutes de vécu en commun (90 minutes contre les USA le 11 novembre 2011, 1-0 et 18 minutes contre la Serbie le 28 mai 2012, 2-0). Avant de penser à leurs faibles automatismes pour réguler Torres, Iniesta, Silva ou Fabregas, revenons à Toivonen, Larsson et Ibrahimovic. Ils ont constamment mis en difficulté la défense française. Et encore, Lloris a repoussé l’échéance tant qu’il a pu avec des arrêts de classe.

Lloris, le seul au niveau
Le capitaine a été le seul au niveau d’un match international. Ribéry a bien commencé, inquiétant même Isaksson (8e), avant de disparaître. Le reste ? Nasri, en meneur de jeu, porte encore et encore et encore le ballon. Comme Hatem Ben Arfa, préféré à Menez à droite. Au point que la France a détenu la possession du ballon pendant 56%. Dont la majeure partie à enchaîner les dribles et les passes sans avancer. Leur compère de la fameuse génération 1987, Karim Benzema, a beaucoup bougé, décroché mais si peu pesé, encore une fois, là où il est attendu, devant le but. Même Giroud s’y est davantage montré en plaçant sa tête sur son premier ballon (83e).
Le pire était encore à venir. Alors qu’une défaite par un but d’écart qualifiait dans tous les cas de figure les hommes de Laurent Blanc, Larsson était le plus réactif dans la surface pour reprendre un ballon ayant rebondi sur la transversale de Lloris après une frappe de Holmen (90e+1, 2-0). Heureusement, l’Angleterre n’a pas perdu d’un but face à l’Ukraine. Et heureusement, la Suède n’avait pas réussi à obtenir un seul petit point avant ce match. Sinon, les Bleus auraient retrouvé leurs femmes ou leurs compagnes le soir à l’hôtel pour faire leurs valises et planifier leurs vacances. Là, l’essentiel est ailleurs. Ils vont aborder un match à élimination directe sans pression, ni attentes excessives. Alors, comme l’a signalé Ben Arfa : « on va profiter de nos femmes ce soir et penser à l’Espagne à partir de demain. » Et espérer conclure, même sur un malentendu. Samedi soir, bien sûr.

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