mardi 8 décembre 2009

Les arbitres

Un film qui s’appelle laconiquement « les arbitres » cela ne fait guère rêver. Ce n’est pas le logo de la Poste qui change l’image plutôt négative qui sent poindre l’ennui, avant même que le lecteur n’est lancé le DVD. Les premières images qui égrènent les caractéristiques de l’arbitrage courageux, sifflés, engagés, contestés, passionnés, jugés et au cœur du jeu laisse paraître une idée de film publicitaire. Finalement cet ensemble de sentiments négatifs s’évapore rapidement pour laisser place à un intérêt constant durant 77 minutes.
Yves Hinant et Jean Libon, réalisateurs de l’émission de France 3 Strip-Tease, se sont immiscés comme jamais dans la vie des arbitres, qui plus est dans une compétition majeure, l’Euro 2008. Au fil du documentaire on vit en immersion avec les arbitres, dans les matches avec un dialogue de tous les instants entre le quatuor. Une confiance qui les lie jusqu’à l’erreur. Ainsi lors du match Autriche – Pologne (1-1) Howard Webb, arbitre anglais à la carrière prestigieuse, a fait les frais d’une approximation de son adjoint qui n’a pas signalé un but sur hors-jeu pour la Pologne car il doutait. Seulement la polémique viendra d’une action dans les arrêts de jeu. Howard Webb siffle un penalty pour un tirage de maillot d’un défenseur polonais dans la surface. La sanction est applaudie par l’UEFA qui avait prévenu toutes les équipes que ce cas de figure serait sanctionné. Le « putain de honte » scandé par Drogba lors de la demi-finale de la ligue des champions 09 avait eu un prédécesseur avec Leo Beenhakker, sélectionneur polonais. Étrange réaction lorsque l’on marque un but sur hors-jeu et que la faute commise existe. Toujours est-il que l’on vit son calvaire par son biais et celui de sa famille, de sa mère qui évoque la pire expérience de la vie de son fils ou d'un père fier de son fils durant tout le reportage. Car outre les difficultés vécues par les arbitres, les familles sont en première ligne des représailles, en s’inquiétant pour leurs fils, en subissant des menaces de morts, des visites inopportunes, des insultes… Une famille qui vit le match d’un angle différent. Comme en Italie où les femmes du trio arbitrale regardent la partie ensemble en examinant les décisions de leurs arbitres de mari, souriant lorsque le commentateur de la Rai évoque le très bon arbitrage de Mr. Rosetti, désigné meilleur arbitre du monde début 2009. Ce dernier qui fit la finale (Espagne - Allemagne 2-0) et dont la délivrance intervint à la fin, lorsque qu’un membre de l’arbitrage lui signala son zéro faute et zéro polémique.

Une immersion
Bref, cette immersion au cœur du vestiaire des arbitres, permet de comprendre leurs erreurs, leurs comportements parfois surprenant, la pression qu’ils subissent et leur vision à part. Comme Mejuto Gonzalez qui est déçu du parcours de l’Espagne car pour sa dernière compétition il n’arbitrera ni une demi-finale ni même une finale. Les non anglophones pourraient regretter qu’il soit sous-titré, un choix qui laisse néanmoins davantage passé l’émotion des dialogues et des silences. De plus, on aperçoit un Michel Platini qui prend un peu à la légère le malaise vécu par les arbitres et enfin on a le plaisir de revoir en costume le grand chauve, Pierluigi Collina.
Un document aie à voir par tous les passionnés de football qui porraient peut-être en profiter pour améliorer leur comportement vis à vis des arbitres

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