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Zlatan Ibrahimovic devance Mexès et inscrit le plus beau but de la phase de groupe de l'Euro 2012. |
Quelques remerciements liminaires. Merci Andreï Shevchenko
pour son deuxième but face à la Suède (2-1 pour l’Ukraine, le 11 juin). Merci
Danny Welbeck pour son but face à cette même Suède (3-2 pour l’Angleterre, le
15 juin). Merci Wayne Rooney d’avoir éloigné les espoirs d’un succès ukrainien
dès le début de la seconde période, ce mardi soir. Et merci M. Kassaï d’avoir
refusé le but de Devic, lors de ce même match, alors que le ballon était bien
entré (62e), anéantissant les derniers espoirs du pays coorganisateur
de l’Euro de se hisser en quart de finale, alors qu’un succès par un but
d’écart lui suffisait pour passer devant la France. De la part de toute
l’équipe de France, merci. Vraiment. Sans eux, rien n’aurait été possible.
L’Espagne serait une destination touristique pour quelques Bleus, un possible
point de chute lors du mercato pour d’autres. Mais pas un adversaire à
affronter samedi à Donetsk. Car ce sera l’Espagne, champion du monde et
d’Europe en titre. Un moindre mal après un non match.
Le choix, les Tricolores l’avaient. Une victoire face à des
Suédois déjà éliminés aurait suffit à se mesurer à l’Italie, dimanche à Kiev.
Seulement, pour gagner, il faut le vouloir individuellement et collectivement.
Or, du haut de leurs vingt-trois rencontres sans défaites, les Français ont
abordé sans passion ni pression cette partie. Les Suédois ont rapidement pris
le dessus physiquement.
Rassurant lors des deux premières sorties, Philippe Mexès
s’est liquéfié. Fautif sur la frappe sur le poteau de Toivonen (10e),
il était trop loin d’Ibrahimovic pour
l’empêcher de réaliser un ciseau aussi magnifique que décisif (54e, 1-0). Il
était aussi trop loin mais de son but (75 mètres) à la 68e, pour charger
Toivinen et ainsi prendre un carton jaune le privant du quart de finale. Son
ami et compère de l’axe défensif, Adil Rami, sera donc épaulé par Koscielny
dans quatre jours. Un bien peut-être tant la paire Rami-Mexès souffre. Mais la
doublette Koscielny-Rami n’a que 108 minutes de vécu en commun (90 minutes
contre les USA le 11 novembre 2011, 1-0 et 18 minutes contre la Serbie le 28
mai 2012, 2-0). Avant de penser à leurs faibles automatismes pour réguler
Torres, Iniesta, Silva ou Fabregas, revenons à Toivonen, Larsson et
Ibrahimovic. Ils ont constamment mis en difficulté la défense française. Et
encore, Lloris a repoussé l’échéance tant qu’il a pu avec des arrêts de classe.
Lloris, le seul au niveau
Le capitaine a été le seul au niveau d’un match
international. Ribéry a bien commencé, inquiétant même Isaksson (8e),
avant de disparaître. Le reste ? Nasri, en meneur de jeu, porte encore et
encore et encore le ballon. Comme Hatem Ben Arfa, préféré à Menez à droite. Au
point que la France a détenu la possession du ballon pendant 56%. Dont la majeure
partie à enchaîner les dribles et les passes sans avancer. Leur compère de la
fameuse génération 1987, Karim Benzema, a beaucoup bougé, décroché mais si peu
pesé, encore une fois, là où il est attendu, devant le but. Même Giroud s’y est davantage montré
en plaçant sa tête sur son premier ballon (83e).
Le pire était encore à venir. Alors qu’une défaite par un
but d’écart qualifiait dans tous les cas de figure les hommes de Laurent Blanc,
Larsson était le plus réactif dans la surface pour reprendre un ballon ayant
rebondi sur la transversale de Lloris après une frappe de Holmen (90e+1,
2-0). Heureusement, l’Angleterre n’a pas perdu d’un but face à l’Ukraine. Et
heureusement, la Suède n’avait pas réussi à obtenir un seul petit point avant
ce match. Sinon, les Bleus auraient retrouvé leurs femmes ou leurs compagnes le
soir à l’hôtel pour faire leurs valises et planifier leurs vacances. Là, l’essentiel est ailleurs. Ils vont aborder un match à élimination directe sans pression, ni attentes excessives. Alors, comme l’a signalé Ben Arfa : « on va profiter de nos femmes ce soir
et penser à l’Espagne à partir de demain. » Et espérer conclure, même sur
un malentendu. Samedi soir, bien sûr.