
Domenech a changé a minima son équipe, mais il a changé tout de même. Tous les cas de figures lui auraient été défavorables en cas de non succès. Reconduire le onze déclinant au fil des matchs de préparation, dans une organisation friable, aurait été interprété comme de l’acharnement dans la mauvaise voie. Changer en profondeur aurait été jugé comme un acte incompréhensible, un de plus, après avoir passer trois semaines à travailler exclusivement un schéma avec un onze de départ tout aussi exclusif. Alors il a changé son équipe, un peu. Un joueur, Diaby remplaçant Malouda. Et il a changé de tactique, un peu. Inversant son triangle du milieu avec la pointe vers le haut et non vers le bas auparavant. Un retour au schéma en place depuis un an et demi avec Gourcuff en meneur. Et le résultat ?
Abou Diaby a apporté un réel plus athlétique et même technique. Il défend mieux que Malouda et attaque presque aussi bien. Est-ce son excès d’engagement lors de la mise en place tactique qui a coûté sa place au Guyanais, qui a joué les 15 dernières minutes ? On ne le saura jamais. Ou après la compétition. Mais les fameux cadres rebelles n’ont pas eu gain de cause. Gourcuff voire Govou étaient toujours là. Le premier, propre dans le jeu et dans les coups de pieds arrêtés, sans être décisif. Le Gourcuff de cette saison en somme. Il aurait pu ouvrir la marque sur un coup franc direct sorti de la lucarne par Muslera (18e). Pour Govou, le constat vaut également. Fidèle à son niveau récent. Sinon Toulalan a pris son réglementaire carton (Evra, Anelka, Rios et Victorino aussi avertis) accompagnant ses courses toutes aussi habituelles. Quant au nouveau chef Ribéry, il a livré la parfaite prestation du petit soliste, sans jamais être décisif.
Au final, un 0-0 peu spectaculaire, comme à la coupe du Monde 2002. Désespérant. D’autant que Forlan a frôlé le poteau droit de Lloris (72e) quand son compère Suarez restait invisible jusqu’à sa sortie, sauf pour être hors-jeu. Et que l’Uruguay a terminé en infériorité après l’exclusion de Lodeiro (81e), comme un reflet de leur mauvaise habitude (quatre expulsions lors des quatre derniers matches de la zone Amsud). Tellement désespérant qu’un coup-franc de 25 mètres sifflé au bout du temps additionnel devint le dernier espoir à une si improbable victoire qui s’échappait définitivement avec un mur détournant la frappe de Thierry Henry.
Alors au Cap, l’espérance n’était pas de mise. Mais en 2006, La France avait concédé un match vierge de but en ouverture du mondial allemand, face à la Suisse. C’était un 13 juin et le 9 juillet les Bleus de Domenech et Zidane perdaient en finale face à l’Italie (1-1, 5 tirs aux buts à 4). En temps de crise, on se rattache à ce que l’on peu. Et depuis deux voire quatre ans le football français est en crise. Donc c’est un bon point.
L’Afrique du sud maître chez elle
Des - mauvaises - langues pensaient que l’Afrique du Sud aurait besoin d’un arbitrage maison, oubliant certains hors-jeu, certaines fautes et même certains cartons des Bafana Bafana pour leur octroyer une chance, même infime, de ne pas entrer dans l’histoire comme le premier pays hôte à ne pas passer le premier tour, voire de ne pas prendre le moindre point. Pour la qualification, il conviendra de patienter jusqu’au 22 juin sur les coups de 18 heures, après France - Afrique du Sud. Pour le bilan comptable, le voila défloré après un match. Des regrets plein la tête après avoir mené grâce à une frappe lumineuse de Tshabalala (1-0, 55e) qui trouva la lucarne et marqua le premier but de "son" mondial, puis Mphela qui frappa un poteau (89e) détournant un peuple tout entier d’un bonheur immense qu’aurait signifié une victoire si le vieillissant capitaine mexicain, Marquez, n’avait pas égalisé (1-1, 78e) dans l’intervalle. Et le but refusé à Vela sur hors-jeu (37e) était bien illicite. Après onze victoires, l’Afrique du Sud n’a pas gagné, certes. Mais l’Afrique du Sud ne sera pas une victime expiatoire pour ses trois compagnons.

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