
La seleçao a commencé son Mondial au petit trop, loin d’élever son coefficient de "spectacularité" jusqu’ici supposé faible. Après une première période proche de l’indécence où l’envie était clairement douteuse, le Brésil s’est repris et, en effectuant le service minimum, a décroché une victoire méritée. Comment aurait-il pu en être autrement ? La Corée du Nord est une nation aussi méconnue pour son football que pour son goût à la démocratie. Fermée sur elle-même durant la préparation, rendant le bunker de Knysna accueillant, la sélection menée par Kim Jong-hun a offert un visage courageux et parfois joueur. A l’image de leur star Jong Tae-se, en larme durant son hymne national, les nord-coréen n’ont rien lâché. La récompense que fut le but de Yun-nam suite à une belle action en fut le reflet. Proche d’un 32e de finale entre un club de Ligue 1 et un club de CFA 2, le résultat s’est soldé comme la majorité de ses matchs, comme un Marseille -Trélissac cette saison. Sans enthousiasmer le public, le gros, avec un sérieux minimum, s’est débarrassé du petit, parfois trop timide. Mais Kaka et Luis Fabiano ont déçu. Le meneur du Real avec 1 tir, aucun ballon récupéré et quatre centres, tous manqués, a confirmé son manque cruel de forme et certainement inquiété Dunga. Comme Luis Fabiano avec un tir non cadré, deux hors-jeu et huit passes réussies sur quinze. En revanche, Maicon dans la lignée de sa fin de saison a délivré son équipe par une frappe dans un angle fermé dont il a le secret (55e). Après une reprise décisive de 25 mètres avec l’Inter contre la Juventus (le 16 avril 2010, 1-0) il a une nouvelle fois démontré que sa place de latéral droit titulaire, poussant Dani Alves sur le banc, est méritée. Surtout il a mis fin à un doute naissant. Après 55 minutes de torpeur, le jeu brésilien s’est mis en place, à peu près. L’ouverture millimétrée et décisive de Robinho pour Elano laissée même craindre à un carnage à venir (2-0, 72e). Mais de carnage il n’y eut et la Corée à même pris un peu de hauteur en revenant puis en faisant douter quelques secondes supplémentaires le Brésil d’une entrée en matière épouvantable. Alors que l'équipe type était alignée comme le prouvait la numérotation de 1 à 11 des titulaires, au coeur d'une période où le numéro ne veut plus rien dire, c'est rafraîchissant. Rien que pour cela, merci Dunga.
La Côte d'Ivoire au niveau
La Côte d’Ivoire et la Portugal avant le coup d’envoi savait le malheur qui incomberait au vaincu. Alors entre prudence et crainte de l’adversaire, les deux formations se sont neutralisées. Un match de championnat entre deux équipes qui doutent mais dont le potentiel est là, en somme. Car ce premier tour est un mini championnat, vraiment mini où la moindre erreur est fatale. La Côte d’Ivoire sans Drogba au coup d’envoi et le Portugal avec Ronaldo - qui a touché un poteau -mais sans certitudes, appréhendaient ce début de tournoi. Les Ivoiriens démontrant une réelle maitrise tactique dans l’art de bien défendre, sans aucun affolement avec une ligne de 4 défenseurs avec Zokora - habituel milieu - dans l’axe et trois milieux récupérateurs, dont Eboué, plus habitué au poste de latéral voire milieu droit. Le Portugal n’a jamais trouvé le moyen de mettre en difficulté ce bloc se projetant vite vers l’avant. Même Cristiano Ronaldo n’a pas réellement pesé sur la partie, bien contrôlé par le bloc ivoirien.
Finalement, le vainqueur aux points pourrait être lusitanien, via le camarade lusitanophone et quintuple champion du Monde brésilien qui jouera sa qualification lors du prochain match face à la Côte d’Ivoire, avant certainement d’offrir du temps de jeu à son banc face au Portugal.
Enfin, est-ce la Slovaquie qui est extrêmement faible ou la Nouvelle-Zélande pas si nulle mais avec ce partage des points pour le match le moins enthousiasmant (sur le papier) de ce tournoi, l’Italie et le Paraguay dont le match a débouché sur un score identique hier soir - offrant une égalité parfaite au classement - sont (presque) en huitième de finale, avec le seul ordre encore à établir.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire