
L'Angleterre et l'Argentine ont débuté leur Mondial de la même façon, par un but rapide. Mais l'Angleterre n'a pas tenu là où l'Argentine a maîtrisé.
Un début de Mondial sert, notamment, à tester le niveau de forme et le mental des favoris, à jauger les outsiders et à calculer les progrès des équipes du tiers-monde footballistique.
En ce 12 juin, l’Angleterre et l’Argentine étaient forcément scrutés, eux, deux des chouchous des bookmakers. Et en quelques minutes ils ont effacé tous les doutes apparents ou naissants. L’Angleterre d’abord, en quatre minutes, au terme d’une action collective conclue par le milieu « récupérateur » et capitaine Steven Gerrard. Mais une équipe peut-elle aller loin, déjà, et gagner, surtout, sans un gardien de but de haut niveau ? Si le débat vaut pour l’Argentin Romero, que dire de la formation de Capello. Trois portiers, aucun titulaire déclaré entre le vieillissant et raillé David James (39 ans, 50 sélections), l’inexpérimenté Joe Hart (3 sélections, 23 ans) et le contesté Robert Green (10 sélections, 30 ans). Finalement, c’est ce dernier qui a commencé et qui a fait la première « toile » de la compétition. Dempsey en profitant pour ajouter un 19e but à son bilan international. Alors, l’Angleterre était plus proche de gagner ce match. Mais son jeu parfois stéréotypé vers une caricature du jeu « à l’Anglaise » de l’ancien régime. Comprenez avant l’arrivée de Fabio Capello. Un régime peu victorieux. Et même sans trophée depuis 1966. Surprenant qu’Emile Heskey (1,88m) soit si souvent cherché dans les airs, même si sa titularisation prenait tout son sens par ce style de jeu. Et son remplacement par Peter Crouch (2,01 m) allait dans un sens analogue. Côté confirmation, le « soccer » Américain est dans un progrès constant. Une ascension signalée lors de la Coupe des Confédérations 2009 (finaliste devant le Brésil 2-3) en Afrique du Sud, déjà. Le deuxième billet, au pire, est dans leur corde.
Maradona en costume
Autre favori, l’Argentine. La qualification difficile, obtenue lors de la dernière journée de la zone Amsud, la centaine de joueurs appelée par Maradona, les compétences de ce dernier, les absences volontaires de Cambiasso ou Zanetti, le rendement insuffisant de Messi… Tout a été balayé en l’espace de six minutes, le temps pour que Heinze, d’une tête plongeante, ouvre la marque et ferme tout suspense. La faible réplique Nigériane n’étant pas suffisante pour faire tomber la veste à un Diego Maradona élégant dans son costume gris agrémenté d’une cravate assortie - pour ses filles il parait. Maradona et tout le show qui va avec, avant, pendant et après la rencontre. Le 4-3-3 ultra offensif annoncé était sur la pelouse, mais avec des allures de 4-2-3-1, l'Albiceleste a présenté des garanties offensives avec Messi libre de ses déplacements sur toute la largeur. En revanche, si Messi était en jambe, Higuain s’est montré maladroit, comme sous le maillot du Real Madrid lors des matches importants. N’oublions pas qu’il est né à Brest. Une excuse certainement par les temps qui courent. Seulement, avec Milito - dont c'était l'anniversaire - sur le banc, son statut d’attaquant de pointe titulaire pourrait être remis en cause rapidement. Derrière, les interrogations demeurent. Les Super Eagles étant trop timorés et donnaient parfois l’impression de se satisfaire de ce court revers. Après tout, la différence de but, premier critère en cas d’égalité au classement, n’est que peu dégradé. Et Kalu Uche, se rappela aux (mauvais) souvenirs des supporters Girondins par une reprise au dessus alors qu’il état seul à neuf mètres (83e).
Finalement, le premier essai pour l’Argentine pourrait se dérouler le 17 juin face à la Corée du Sud. Car le demi-finaliste de son mondial en 2002 a étrillé la Grèce. Un pays où tout va mal. Et ce n’est pas le football qui redonnera le moral à la population. Pour Georges Papandreou, il faudra plancher sur une autre stratégie pour que le plan de rigueur initié depuis plusieurs mois passe enfin dans l’opinion. En tout cas, que les Grecs sont faibles. La dernière place du groupe B leur est réservée de toute évidence. Au moins réussiront-ils à inscrire un but, le premier de l’histoire du pays en Coupe du Monde ? Pendant que la Grèce se fermait presque tout espoir de qualification, la République de Corée exhibait un visage davantage séduisant. La star mancuniene Park Ji-Sung y allant de son but (52e) après que le défenseur Lee Jung-So (7e) eut ouvert la voie pour donner à la Corée l’honorifique titre de premier vainqueur de cette coupe du Monde.

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